Pour faciliter le passage de la théorie à la pratique, des agents canadiens de la Police des Nations Unies en Haïti, (UNPol) ont offert un simulateur de navigation aux garde-côtes de la Police nationale d’Haïti (PNH).

« Le simulateur va limiter l’usure de nos bateaux, parfois difficiles à réparer », explique Jean Hebert St Louis, garde-côte au sein de la PNH. Lui-même formateur auprès de ses pairs haïtiens, l’Agent 4 vient de suivre un cours sur l’utilisation du simulateur par deux instructeurs canadiens de la Police des Nations Unies à la base navale de Killick, dans la capitale haïtienne.  « Fort souvent les bateaux subissaient des dommages, notamment lors des premiers apprentissages en mer », reconnait le policier.

Pour parvenir à créer ce simulateur de navigation, les 5 policiers canadiens se sont procuré un programme informatique qu’ils ont ensuite modifié en simulateur nautique. Ils ont aussi couplé une console informatique à celle d’un navire de type ‘Sea Ark’ appartenant à la garde côtière haïtienne.

« Avec cet instrument les élèves peuvent déjà avoir la sensation d’un vrai bateau », explique François Dubeau, chef concepteur de ce projet. Sur l’écran de l’ordinateur, il fait défiler des scènes variées où l’état de la mer évolue en fonction des changements météorologiques, affectant ainsi la navigation.

Le simulateur est composé d’un ordinateur, d’une console avec un clavier, de manettes, d’un volant et d’un projecteur qui renvoie sur un mur situé en face du pilote de ce bateau « virtuel » les images en provenance de l’ordinateur.

L’appareil nécessite deux opérateurs. Alors que l’un gère les données sur l’ordinateur, l’autre manœuvre la console de conduite virtuelle et réagit aux différents scénarios de navigation proposés.

Grâce au simulateur « les étudiants peuvent aussi connaitre les principes internationaux relatifs à la navigation », explique pour sa part Carl-Eric Lippke, Co-concepteur de l’appareil, alors qu’il supervise les manœuvres exécutées par son collègue haïtien.

« Ce sont les mêmes manœuvres exécutées de manière virtuelle qu’on va exécuter dans le réel », se réjouit M. St Louis qui estime qu’il leur sera maintenant plus facile de passer à la phase pratique proprement dite, le simulateur ayant été préparé en fonction des navires utilisés par la garde côtière, ajoute M. Lippke.

Un geste personnel

La conduite en mer, jusqu’à présent enseignée par la transmission des connaissances d’un policier plus expérimenté à d’autres, a été souvent freinée par un manque de carburant, remarquent les concepteurs.

C’est dans le but de pallier cette difficulté que cet outil a été préparé pendant plus de quatre mois. Les 5 membres de l’équipe de formateurs canadiens, en poste à Killick, ont personnellement financé l’appareil, à hauteur de 800 dollars US.

Les premiers bénéficiaires du programme sont les 14 étudiants instructeurs destinés à devenir capitaines de bateaux.

Pour s’assurer de la pérennité de l’appareil, les concepteurs ont aussi créé un guide d’utilisation et de reprogrammation en cas de pertes de données.

Le simulateur a été officiellement présenté ce mardi 11 juin au Commandant des garde-côtes, le Commissaire divisionnaire Joseph Jean-Marie Wagnac, en présence du Commissaire de Police des Nations Unies, Luis Miguel Carrilho.

Pierre-Jérôme Richard