1.200 familles d’ONA-ville, dans la commune de Croix-des-Bouquets, au nord de Port-au-Prince, ont pour la première fois accès à de l’eau potable, après le forage d’un puits.

« Ce puits va nous aider non seulement à avoir de l’eau gratuitement, mais en plus nous n’aurons plus à marcher de longues distances pour nous en procurer », se réjouit une habitante, Dalmatie Destiné, confiant son projet désormais de planter des légumes.

Le quartier d’ONA-ville, connu pour son modèle de quartier résidentiel qui a été construit entre les années 2001et 2004, a été très vite envahi par la population après le séisme du 12 janvier 2010. Côtoyant le camp de déplacés de Corail-Cesselesse, environ 1.200 familles y habitent, dépourvues d’accès à presque tous les services de base.

« L’eau que nous ramenions de la ville ne pouvait vraiment servir qu’à la lessive, pas à notre consommation personnelle », explique un résident, François Michelet, tandis qu’une autre, Joëlle Michel, témoigne son soulagement de bientôt ne plus avoir à payer l’eau potable, facturée « 5 gourdes le seau et 25 gourdes le grand bidon ».

Au travail depuis plusieurs jours, les Casques bleus coréens de la Compagnie de génie militaire, ROKENGCOY, de la MINUSTAH ont fait la semaine dernière une démonstration du captage de l’eau, en présence des habitants de la zone et de l’ONG sud-américaine ‘Techo’ (‘Toit’ en français). Quelques minutes plus tard, l’eau a jailli comme un geyser sous les applaudissements de la population présente.

Selon le Directeur social de ‘Techo’, Olson Régis, qui a fait appel à la MINUSTAH pour la réalisation de ce puits, cette avancée est « capitale » pour la population. ‘Techo’ est en pourparlers avec la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement d’Haïti (DINEPA) pour garantir la qualité de l’eau et gérer sa distribution.

Les travaux, qui ont débuté le 4 octobre et se poursuivront jusqu’au 31 octobre, ont aussi mobilisé le soutien de plusieurs autres bataillons de la MINUSTAH, du bataillon jordanien (JORBAT) pour la sécurité du site, à la Compagnie de génie militaire du Brésil (BRAENGCOY), du Chili et de l’Equateur (CHIECUENGCOY), et du Japon (JAPENGCOY).