Eau potable : Petite-Rivière va bientôt étancher sa soif

14 juin 2013

Eau potable : Petite-Rivière va bientôt étancher sa soif

Des travaux de réhabilitation et de protection de la principale source de Petite-Rivière de l’Artibonite vont permettre de fournir de l’eau potable à quelques 35 000 habitants de cette commune rurale. Reportage.

Eau potable : petite-Rivière va bientôt étancher sa soif Jean-Etiome Dorcent

Les branches des manguiers géants laissent à peine filtrer les rayons du soleil. A l’ombre, des dizaines de personnes sont assises sur les grosses racines à découvert des arbres fruitiers. Leurs conversations sont rythmées par le chant des cigales et le ruissellement de l’eau.

Ici, à Bellevue, dans la 3ème section communale de Petite-Rivière de l’Artibonite, se trouve la principale source d’eau de la commune. Pour la plupart des riverains venus sur place, ce 11 juin, « c’est le grand jour ». Celui du lancement des travaux de réhabilitation et de protection de la source.

Une clôture de 200 mètres linéaires, le captage d’une source secondaire et l’installation d’une fontaine constituent l’essentiel des ouvrages à réaliser. Près de 6 000 arbres fruitiers et forestiers seront aussi mis en terre, afin de stabiliser le sol et protéger la source. « La plantation des arbres est fondamentale. Pas d’arbre, pas d’eau », soutient Raoul Mondestin, responsable de la Direction nationale d’eau potable et de l’assainissement (Dinepa) dans la zone. « Il est inacceptable que l’eau parte au centre-ville, alors que les habitants de Bellevue n’ont même pas une goutte », martèle, pour sa part, Exavier Joseph, ingénieur responsable du projet, justifiant le bien-fondé des travaux.

Financés par la MINUSTAH dans le cadre de ses Projets à effet rapide (QIPs) à hauteur de 25,000 dollars US, ils sont exécutés par une organisation locale, le Mouvement d’animation sociale des paysans dans l’Artibonite (Maspa).
Alors que la cérémonie touche à sa fin, Philippe, un jeune de 11 ans, arrive avec son gallon de cinq litres. Indifférent à l’activité en cours, il se penche vers le ruisselet qui coule à même le sol et laisse entrer l’eau dans le récipient en plastique. « Je suis venu prendre cette eau pour consommer à la maison », lâche-t-il. Dans 3 mois, à la fin des travaux, Philippe et ses parents n’auront qu’à tourner le robinet public de la fontaine en construction pour s’alimenter en eau potable.

Jean Etiome Dorcent