Ennery veut plus de femmes dans les élections

23 mai 2014

Ennery veut plus de femmes dans les élections


La commune d’Ennery, située à l’entrée nord de la ville des Gonaïves, a abrité le deuxième forum municipal de l’Artibonite, le 15 mai 2014. Les questions de la violence liée aux élections et d’une plus grande participation des femmes dans les élections étaient au cœur des débats.

Photo: UN/MINUSTAH Photo: UN/MINUSTAH

A l’auditorium du Lycée Toussaint Louverture se sont rassemblés autorités locales, judiciaires et membres de la société civile. Ils cherchaient ensemble des solutions pour mettre fin à la violence liée aux élections.

Au cours d’une présentation affichée sur un grand écran, des messages ont été affichés tels que: « Des élections sans violence, c’est mon choix, et vous ? » Ou encore « Mon vote compte. Je respecte les résultats du vote », encourageant les participants à se rendre massivement aux urnes dans une ambiance de paix.

Membre de la Coordination départementale des comités d’initiatives de l’Artibonite (CODECIA), Abner Georges a fait le lien entre démocratie, élections et respect des politiques publiques. « Il revient aux autorités de travailler au respect des politiques publiques.

Il est du devoir du citoyen de participer aux élections, pour choisir des gens compétents avec un programme clair », a-t-il affirmé. Son intervention a porté sur la question de la violence en période d’élections et de la participation des femmes dans la vie politique haïtienne au regard des politiques publiques.

Vers une implication des femmes plus importante

A la question « quels sont les obstacles à une plus grande implication des femmes dans le processus électoral ? », les avis sont partagés. Certains relèvent un manque de confiance des femmes en leurs capacités. Pour d’autres, il s’agit tout simplement d’un manque d’organisation.

Me Youdeline C. Joseph, secrétaire adjointe du Barreau des avocats des Gonaïves, identifie, pour sa part, deux causes principales : la violence liée électorale et le manque de financement. « Les femmes sont les premières victimes des violences électorales. Qu’elles soient électrices ou candidates », soutient-elle.

Pourtant, la société serait le principal bénéficiaire d’une plus grande présence féminine aux postes électifs. « Il en résulterait un équilibre social, une diminution des violences, l’émergence d’autres femmes, le vote de lois plus humaines relatives aux personnes âgées, l’éducation, l’environnement », soutient encore Me Joseph.

Ainsi donc, enrayer la violence du processus électoral devient, pour les participants, une nécessité. « Il faut poursuivre la mobilisation et faire l’éducation civique des populations et des autorités », préconise l’enseignant Jean Renand.

Les participants ont également recommandé le renforcement des mesures punitives à l’encontre des fraudeurs et des bénéficiaires des fraudes, pour des élections justes, transparentes et apaisée.

Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une série de neuf forums qui seront organisés dans différentes communes de l’Artibonite par les autorités locales avec l’appui de la MINUSTAH. Ce deuxième forum municipal a été pour l’agent intérimaire d’Ennery, Yvens Alexis, « une belle opportunité d’échanges entre les autorités locales et la société civile ».

Taina Noster- UN/MINUSTAH

Mots clés : Elections, violence, Femmes, MINUSTAH, sécurité, forum