Gonaïves : Un métier pour sortir de la violence

précédent suivant
2 mar 2015

Gonaïves : Un métier pour sortir de la violence

Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH

 

« La ferronnerie ne m’intéressait pas avant» commence Lifaite Février, un jeune de Raboteau. Au début du projet, il avait opté pour l’ébénisterie qui, de son point de vue, comporte moins de risques. Finalement, il a été choisi par ce métier,

dont il ne voulait pas, suite à un tirage au sort. « Entre la ferronnerie et moi, c’est le grand amour maintenant » confirme –t-il, des reflets d’étincelles dans les yeux.

Lifaite, à l’instar des 29 autres jeunes issus des quartiers populaires des Gonaïves tels Raboteau, Descahos, Jubilé et Anba pwent, veut à travers ce métier se prouver et prouver aux autres qu’il peut sortir du cycle de violence et gagner dignement sa vie.

 

Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH

Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH

 

Lui et ses pairs ont été formés, chacun selon ses aptitudes, du 19 novembre 2014 au 27 février 2015, en ébénisterie, plomberie et ferronnerie.

Les différentes notions apprises durant cette période lui ont permis de comprendre que ce métier n’est pas plus dangereux qu’un autre.

« L’essentiel est de respecter les règles de sécurité en utilisant les matériels appropriés »,conseille l’apprenti ferronnier.

« Les meubles que vous voyez au fond sont les fruits de nos travaux », lance pour sa part Jude-René Malvoisin, qui a choisi l’ébénisterie. « J’ai déjà un petit atelier chez moi », poursuit-il, avec fierté.

 

Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH

 

Dans la salle destinée à la plomberie, des tuyauteries et autres accessoires liés à cette profession sont accrochés aux murs. « Nous avons effectué ces installations nous-mêmes sous la supervision du professeur », explique Lisette Vertilus, résidant à Descahos.
 
Cette jeune femme, responsable d’une association, tenait à montrer à son entourage que les métiers « n’ont pas de genre ».

 
« J’ai déjà travaillé sur plusieurs chantiers de personnes qui me sont proches », argumente-t-elle, une pointe de défi dans la voix. Sur les neuf femmes qui participent au programme, six étudient la plomberie et les trois autres sont en ébénisterie.

 

Implémenté par l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), le projet est financé à hauteur de près de 200,000 dollars US, par la section de Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH dans l’Artibonite.
 

Il est exécuté avec l’appui du Complexe de Formation Professionnelle de Poteau (COFOPROP) qui assure la formation des jeunes. Ce premier volet du projet prend fin le 27 février.
Le second, lancé le 5 février 2015, prend en compte la formation en pâtisserie, informatique et carrelage pour 12 personnes à mobilité réduite.

 

 

Rédaction : Taina Noster

 

 

Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH Photo : Taina Noster - UN/MINUSTAH