Gros-Morne : une ville désenclavée après la réfection d’une route

18 oct 2012

Gros-Morne : une ville désenclavée après la réfection d’une route

En Artibonite, la réhabilitation récente de 5 kilomètres de route entre la localité de Miyoc et son chef-lieu, Gros-Morne, donne un coup de pouce à l’économie locale, tout en réduisant les risques d’accidents.

Gros-Morne : une ville désenclavée après la réfection d’une route

Photo : Taïna Noster – UN/MINUSTAH

« Maintenant, même sous une pluie diluvienne, les véhicules arrivent à circuler sur cette voie », se réjouit Enaël Selondieu, habitant de la zone. Il y a juste quelques mois, les 8.000 habitants de Miyoc, localité de la troisième section communale de Gros-Morne, éprouvaient toutes les peines du monde à emprunter ce chemin en terre battue de cinq kilomètres.

« En décembre 2006, j’ai eu un accident qui a failli me coûter la vie et celles de deux personnes qui m’accompagnaient, quand la motocyclette que je conduisais s’est retrouvé dans un trou», raconte le coordonnateur du Conseil d’administration de l’assemblée de la Section de communale (CASEC), Eddy Omélus, qui a appuyé l’exécution du projet financé par la MINUSTAH à hauteur de 32.500 dollars américains.

A chaque saison des pluies, le ruissellement des eaux crée des fossés sur la route pentue et rocailleuse, rendant la voie impraticable. « Autrefois, il arrivait que nos enfants manquent l’école toute une semaine à cause des risques d’accidents liés au mauvais état de la route », poursuit le responsable local.

Financée dans le cadre des Projets à impact rapide (QIPs) de la Mission onusienne, la réfection du tronçon a été assurée par l’Organisation de développement des paysans de Rivière Blanche (ODPERIB). Les travaux ont été réalisés en trois phases : aplanissement, remblaiement et construction, y compris de canaux d’évacuation de l’eau.

Hormis la baisse des accidents, les travaux visent aussi à faciliter le transport des denrées. Désormais, les localités de la troisième section de Gros-Morne sont reliées au chef-lieu, autrefois inaccessible aux camionnettes en raison de l’étroitesse de la route à certaines intersections.

« Ce projet est très utile à la communauté. La route était dans un tel état de délabrement que même les véhicules 4x4 ne pouvaient pas y accéder. Aujourd’hui, les récoltes de nos agriculteurs sont transportées à temps et c’est un atout pour l’économie de la région», explique Saintilus Mintors, un enseignant de Gros-Morne.

En effet, la section communale Rivière Blanche – et notamment son chef-lieu Gros-Morne – constitue la principale zone de production de mangues francisques exportées vers les Etats-Unis, selon M. Omélus.

Jean-Etiome Dorcent