A proximité de la centrale électrique du Cap-Haïtien, le long de la mer, la réhabilitation d’une place publique qui faisait autrefois la fierté de la ville s’inscrit dans le cadre de la revalorisation touristique de la côte Nord d’Haïti.

« Il était inacceptable de laisser une décharge publique dans cet endroit qui représentait par le passé une source d’inspiration et un lieu de détente pour les artistes et les amoureux », explique le président de la commission municipale de Cap-Haïtien, Wilborde Beon.

Plutôt que d’en faire un amphithéâtre, il préconise la création d’un espace vert et de loisir à ciel ouvert, en raison des risques de tsunami et de tremblement de terre qui pèsent sur la ville côtière.

« Nous sommes venus en appui aux autorités du Cap-Haïtien pour les soutenir dans la mise en valeur des espaces publics et attirer plus de touristes et d’investisseurs vers une politique de création d’emplois », souligne l’administrateur du bureau régional Nord de la MINUSTAH, Eloi Meniolle d’Hauthuille.

Les travaux, mis en œuvre par les ingénieurs militaires paraguayens de la Mission onusienne, en partenariat avec les autorités municipales de la ville, se déroulent sur trois phases, pour un montant d’environ 400.000 dollars américains, financés par la MINUSTAH.

Ils consistent à préparer le système de brise-lames et construire un mur de pierre, tout en collectant et enfouissant les déchets qui polluent la zone. Ces derniers sont enlevés et entreposés sur un autre site identifié par les autorités dans la commune de Quartier-Morin, à environ 27 kms du Cap-Haïtien.

Depuis le démarrage des travaux, plusieurs curieux contemplent avec enthousiasme le nettoyage de cet espace. « C’est un grand espoir pour Haïti, si on décide d’améliorer la côte. C’est tout le littoral qui entoure la ville qui mérite d’être nettoyé », soutient Frantz Charles, un homme de 38 ans.
Un autre habitant, Germinain Fernand, estime que le nettoyage de cet espace est un sujet de « fierté pour les Capois ». « C’est un premier pas vers le changement de l’image de la ville », souligne-t-il, confiant que « cet espace servait de prétexte aux mauvaises langues des autres villes pour critiquer l’état d’insalubrité du Cap ».

Quetony St Vil