Point de presse des Nations Unies, Mardi 16 octobre 2012

16 oct 2012

Point de presse des Nations Unies, Mardi 16 octobre 2012

Animé par : Mariano Fernandez Amunategui, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti et chef de la MINUSTAH

 

INTERVENTION DU PORTE PAROLE ADJOINT DE LA MINUSTAH, VINCENZO PUGLIESE

Bonjour à tous et bienvenue à ce point de presse des Nations Unies.

Comme vous le savez, nous avons aujourd’hui un invité de marque, le Représentant spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti et chef de la MINUSTAH, M. Mariano Fernandez Amunátegui, qui fera le point sur les principaux aspects de la dernière résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation d’Haïti, adoptée vendredi dernier, et qui proroge d’un an le mandat de la Mission.
M. Fernandez…

INTERVENTION DE MARIANO FERNANDEZ AMUNATEGUI, REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN HAITI

Bonjour à tout le monde et merci de votre présence à cette conférence de presse.

Vendredi dernier, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté une résolution qui proroge d’un an le mandat de la MINUSTAH. Je veux vous dire que la résolution du Conseil de sécurité se base sur le rapport du Secrétaire général au Conseil de Sécurité, qui explique la situation d’Haïti en général et les fonctions de la MINUSTAH. La recommandation du Secrétaire général au Conseil de Sécurité, qui a été bien accueillie et en fait approuvée de façon générale, fait état des progrès réalisés dans la mise en place de l’Etat de droit, la stabilisation des institutions et la réduction de la violence, ce qui permet une diminution progressive des effectifs militaires, policiers et civils de la Mission. Le Conseil de Sécurité a accepté cette recommandation et a proposé que les troupes soient réduites à 6270 soldats et à 2601 policiers. Dans le rapport du Secrétaire général qui a été approuvé par le Conseil de Sécurité, on a noté que si les conditions continuent à être stables comme ça l’est maintenant, on essaiera de redéfinir les fonctions de la MINUSTAH dans un délai de trois ou quatre ans pour la transformer en une mission politique, peut-être, dépendamment des circonstances.

Pour nous, il y a des fonctions très importantes à achever. La première, c’est le renforcement de la PNH, parce que la PNH possède actuellement un effectif de 10.000 agents et on en a besoin pour le pays, selon les calculs réalisés de concert avec le gouvernement, de 15.000 agents. Nous travaillons avec la PNH de manière à ce qu’à chaque recrutement, on accueille 1200 agents. Ce qui nous permettra d’atteindre l’effectif global visé dans trois ou quatre ans.

Pour nous, c’est aussi important le processus de la mise en place des institutions de l’Etat de droit. On a fait de grands progrès pendant l’année, ce qui a été mentionné dans le rapport et dans la résolution des Nations Unies. Nous pouvons citer notamment : la publication de la constitution amendée, l’établissement du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, le lancement du processus de la formation du Conseil électoral permanent pour permettre l’organisation des élections, qui accuse déjà un retard de 10 mois. Il faut faire référence aux droits de l’homme, à la protection civile en général et à la protection de la population la plus vulnérable en Haïti. Telles sont les tâches importantes auxquelles le Conseil de Sécurité a demandé à la MINUSTAH d’accorder la priorité dans le cadre de son mandat. Vous êtes bien informés sur l’actualité en Haïti, le travail de la MINUSTAH et l’implication du Conseil de Sécurité. Donc, je veux finir ici et je suis prêt à répondre volontiers à vos questions.

Questions-Réponses

RFI: M. Fernandez vous venez de signaler que le mandat de la MINUSTAH a été renouvelé, que la MINUSTAH souhaite une amélioration du climat de sécurité. Or, on le sait, en ce moment, que sur la ville de Port-au-Prince, notamment dans les quartiers de Grand Ravine et de Bel-air, plusieurs actes d’insécurité ont été enregistrés. Nous ressentons une hausse même avant la période de Noel. Est-ce qu’il vous semble judicieux de réduire l’effectif des policiers en ce moment, alors que l’insécurité augmente en Haïti et à Port-au-Prince particulièrement.

M. Fernandez : Dans nos rapports, nous parlons d’une situation calme mais fragile. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’insécurité. Un point important à souligner c’est qu’il n’y a presque plus de violence politique en Haïti. Le taux des kidnappings a diminué fortement. Les homicides, quoique remontés ces derniers mois, sont enregistrés dans des quartiers spécifiques au niveau de la région métropolitaine. Et les auteurs de ces homicides sont généralement liés à des gangs traditionnelles. C’est pour cela que l’on dit que la situation s’est améliorée, mais reste encore fragile. En ce qui concerne les habitants des zones ou les homicides sont très fréquents, comme vous venez de le mentionner, nous travaillons avec la PNH, la UNPOL et la force militaire pour contribuer à maintenir le calme.

Métropole : La résolution 2070 stipule, je lis pour vous : « Notant qu’il est essentiel d’organiser des élections législatives partielles municipales et locales. Et notant à cet égard l’importance de la mise en place du Conseil Electoral Permanent conformément aux amendements constitutionnels » Donc je crois comprendre que l’ONU opte pour la mise en place d’un Conseil Electoral Permanent. Maintenant ma question elle est très simple, est-ce que l’ONU n’est pas consciente de cette impossibilité matérielle qui existe au Parlement pour la désignation des trois représentants du Corps législatif au sein du CEP. Comme nous parlons de politique, n’y a-t-il pas moyen de trouver un consensus pour former un Conseil Electoral Provisoire ?

M. Fernandez : La position de l’ONU n’est pas d’être favorable à l’une ou à l’autre. L’ONU est plutôt favorable au respect de la constitution ; et la constitution de 1987 a prévu un Conseil Electoral Permanent avec un article transitoire qui prévoit la formation d’un conseil Electoral Provisoire en attendant la mise en place du Conseil Electoral Permanent. Avec la publication de l’amendement de la Constitution, il y a eu des changements ; au lieu de la Cour de Cassation c’est le CSPJ, et au lieu de l’Assemblée Nationale, c’est les 2/3 de chaque chambre qui doivent choisir les représentants du corps Législatif.

Alors les institutions qui doivent nommer leurs représentants au CEP sont, L’Exécutif, le Législatif et le CSPJ. Ces trois institutions existent. Avant on ne pouvait pas considérer la formation d’un Conseil Permanent parce qu’il n’y avait pas de président à la cour de Cassation, et pendant des années on a travaillé avec un Conseil Provisoire en dehors des normes de la constitution. Personnellement, je pense que le Conseil Supérieur du Pouvoir Judicaire a commis une erreur dans le processus de nomination des premiers conseillers électoraux, parce que l’article 17 .1 de la constitution prévoit le respect du quota de 30% de la participation des femmes dans les fonctions publiques. Et les membres du CSPJ l’ont ignoré. Ils ont repris le processus de nomination et ils ont nommé une femme parmi leurs représentants. Le Parlement doit donc trouver la façon de se faire représenter au CEP. C’est une question souveraine, je ne vais pas rentrer dans les détails. La seule façon d’avoir un Conseil Electoral Provisoire c’est si le Parlement n’existait pas, mais le Parlement existe, les sénateurs font des déclarations, ils votent, ils reçoivent leur salaire, donc ils doivent trouver une solution.

Radio Caraïbes : Des organisations de la société civile ainsi que les organisations de Droits Humains fustigent la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU qui n’a pas tenu compte des revendications de la population s’agissant de l’épidémie de choléra. La population réclame justice et réparations. Donc, quelle est votre réaction face à cette situation ?

M. Fernandez : Je m’excuse d’être obligé de répéter à chaque fois que je ne me prononce pas sur la question du choléra. Parce qu’il y a une procédure judiciaire en cours. C’est donc une question dont le département des affaires légales des Nations Unies assure le suivi et analyse. Ce que je peux vous dire c’est qu’on travaille actuellement en collaboration avec le ministère de la santé d’Haïti et le ministère de la santé de la République Dominicaine pour développer une offensive pour combattre et prévenir le choléra.

Télé Pluriel : Est-ce que la mise en place du Conseil Electoral Permanent peut se faire à tous les prix? Nous avons appris, par ailleurs, que la MINUSTAH a déjà rencontré les différents acteurs haïtiens impliqués dans la crise électorale dont la présidence, le CSPJ et le Parlement, voudriez-vous confirmer cette information ?

M. Fernandez : Il faut repenser le mot « préférence ». La préférence de la MINUSTAH c’est en faveur de la loi et de la constitution d’Haïti. La loi et la constitution prévoient un Conseil Electoral Permanent. Nous avons un dialogue permanent avec le Président de la République, le gouvernement et le Parlement, où nous jouons un rôle d’observateur et essayons de contribuer à un consensus entre les Haïtiens. Mais nous sommes très très prudents dans le sens d’énumérer dans ces discussions ce qu’il importe de faire. S’il y a un accord entre les acteurs politiques haïtiens, nous le respecterons. Si vous me demandez sur la question du Conseil Electoral Permanent ou Provisoire, je peux vous dire que le Conseil Electoral Permanent est prévu dans la constitution. Le Conseil Electoral Provisoire était une disposition transitoire de la constitution de 1987 et aujourd’hui le pays est doté des institutions qui doivent nommer leurs représentants au sein du Conseil Electoral Permanent.

Radio Métropole : En plus de la réduction de l’effectif des policiers et militaires, est-ce que d’autres paramètres de la Mission ont été modifiés ?

M. Fernandez : La réduction de l’effectif affecte la police et les soldats. Cela affectera naturellement aussi le budget et le personnel civil. Il faudra la concentration de nos efforts dans les taches essentielles que je viens de mentionner comme l’Etat de Droit, le renforcement de la police et le support aux populations les plus vulnérables d’Haïti.

Radio Ibo : Quelle est la position de l’ONU par rapport aux diverses manifestations enregistrées dans plusieurs villes du pays réclamant le départ du Président de la République, Michel Martelly ?

M. Fernandez : Tout le monde a la liberté de manifester. Mais la seule chose que je veux vous dire c’est que nous avons un Président élu de façon légitime pour un mandat qui prendra fin en 2016, et le soutien des Nations Unies pour l’Etat de droit signifie aussi un soutien au Président de la République, quel que soit le Président, ainsi qu’un soutien aux pouvoirs publics en général. En Haïti nous n’avons plus de convulsions qui pourraient porter le pays jusqu’au bord de la guerre civile. Aujourd’hui, la tâche de la MINUSTAH sur le plan politique est le soutien des pouvoirs publics, cela inclut la présidence, le gouvernement, le Parlement, les Pouvoirs judiciaires, la société civile, et aussi les populations les plus vulnérables. Nous respectons cela et nous entendons que les Haïtiens aussi. Alors s’il y a quelqu’un qui veut que le Président s’en aille, je crois que le mieux serait de préparer un bon candidat pour les élections de 2016.

Alors merci beaucoup, au revoir!

Contacts media:

Yasmina Bouziane, Chef de la Communication et de l’Information publique, MINUSTAH
Cell: (509) 3702 8001; tel : 2240 2050, ext.6182
Email : bouziane@un.org

Vincenzo Pugliese, porte-parole adjoint, MINUSTAH
Cell : (509) 3702 6710 ; tel : 2240 2050, ext.3992
E-mail : pugliesev@un.org

Michel Alston, porte-parole UNPOL
Cell : (509) 3702 6655 ; tél: 2240 2050, ext.3096
E-mail : alston@un.org

Lieutenant Colonel Marcos Santos, porte-parole militaire
Cell : (509) 3728 7606
E-mail : santos4@un.org

ou consultez le Site Internet de la Mission au
http://www.minustah.org

***

Animé par : Mariano Fernandez Amunategui, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti et chef de la MINUSTAH

INTERVENTION DU PORTE PAROLE ADJOINT DE LA MINUSTAH, VINCENZO PUGLIESE

Bonjour à tous et bienvenue à ce point de presse des Nations Unies.

Comme vous le savez, nous avons aujourd’hui un invité de marque, le Représentant spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti et chef de la MINUSTAH, M. Mariano Fernandez Amunátegui, qui fera le point sur les principaux aspects de la dernière résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation d’Haïti, adoptée vendredi dernier, et qui proroge d’un an le mandat de la Mission.
M. Fernandez…

INTERVENTION DE MARIANO FERNANDEZ AMUNATEGUI, REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES EN HAITI

Bonjour à tout le monde et merci de votre présence à cette conférence de presse.

Vendredi dernier, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté une résolution qui proroge d’un an le mandat de la MINUSTAH. Je veux vous dire que la résolution du Conseil de sécurité se base sur le rapport du Secrétaire général au Conseil de Sécurité, qui explique la situation d’Haïti en général et les fonctions de la MINUSTAH. La recommandation du Secrétaire général au Conseil de Sécurité, qui a été bien accueillie et en fait approuvée de façon générale, fait état des progrès réalisés dans la mise en place de l’Etat de droit, la stabilisation des institutions et la réduction de la violence, ce qui permet une diminution progressive des effectifs militaires, policiers et civils de la Mission. Le Conseil de Sécurité a accepté cette recommandation et a proposé que les troupes soient réduites à 6270 soldats et à 2601 policiers. Dans le rapport du Secrétaire général qui a été approuvé par le Conseil de Sécurité, on a noté que si les conditions continuent à être stables comme ça l’est maintenant, on essaiera de redéfinir les fonctions de la MINUSTAH dans un délai de trois ou quatre ans pour la transformer en une mission politique, peut-être, dépendamment des circonstances.

Pour nous, il y a des fonctions très importantes à achever. La première, c’est le renforcement de la PNH, parce que la PNH possède actuellement un effectif de 10.000 agents et on en a besoin pour le pays, selon les calculs réalisés de concert avec le gouvernement, de 15.000 agents. Nous travaillons avec la PNH de manière à ce qu’à chaque recrutement, on accueille 1200 agents. Ce qui nous permettra d’atteindre l’effectif global visé dans trois ou quatre ans.

Pour nous, c’est aussi important le processus de la mise en place des institutions de l’Etat de droit. On a fait de grands progrès pendant l’année, ce qui a été mentionné dans le rapport et dans la résolution des Nations Unies. Nous pouvons citer notamment : la publication de la constitution amendée, l’établissement du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, le lancement du processus de la formation du Conseil électoral permanent pour permettre l’organisation des élections, qui accuse déjà un retard de 10 mois. Il faut faire référence aux droits de l’homme, à la protection civile en général et à la protection de la population la plus vulnérable en Haïti. Telles sont les tâches importantes auxquelles le Conseil de Sécurité a demandé à la MINUSTAH d’accorder la priorité dans le cadre de son mandat. Vous êtes bien informés sur l’actualité en Haïti, le travail de la MINUSTAH et l’implication du Conseil de Sécurité. Donc, je veux finir ici et je suis prêt à répondre volontiers à vos questions.

Questions-Réponses

RFI: M. Fernandez vous venez de signaler que le mandat de la MINUSTAH a été renouvelé, que la MINUSTAH souhaite une amélioration du climat de sécurité. Or, on le sait, en ce moment, que sur la ville de Port-au-Prince, notamment dans les quartiers de Grand Ravine et de Bel-air, plusieurs actes d’insécurité ont été enregistrés. Nous ressentons une hausse même avant la période de Noel. Est-ce qu’il vous semble judicieux de réduire l’effectif des policiers en ce moment, alors que l’insécurité augmente en Haïti et à Port-au-Prince particulièrement.

M. Fernandez : Dans nos rapports, nous parlons d’une situation calme mais fragile. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’insécurité. Un point important à souligner c’est qu’il n’y a presque plus de violence politique en Haïti. Le taux des kidnappings a diminué fortement. Les homicides, quoique remontés ces derniers mois, sont enregistrés dans des quartiers spécifiques au niveau de la région métropolitaine. Et les auteurs de ces homicides sont généralement liés à des gangs traditionnelles. C’est pour cela que l’on dit que la situation s’est améliorée, mais reste encore fragile. En ce qui concerne les habitants des zones ou les homicides sont très fréquents, comme vous venez de le mentionner, nous travaillons avec la PNH, la UNPOL et la force militaire pour contribuer à maintenir le calme.

Métropole : La résolution 2070 stipule, je lis pour vous : « Notant qu’il est essentiel d’organiser des élections législatives partielles municipales et locales. Et notant à cet égard l’importance de la mise en place du Conseil Electoral Permanent conformément aux amendements constitutionnels » Donc je crois comprendre que l’ONU opte pour la mise en place d’un Conseil Electoral Permanent. Maintenant ma question elle est très simple, est-ce que l’ONU n’est pas consciente de cette impossibilité matérielle qui existe au Parlement pour la désignation des trois représentants du Corps législatif au sein du CEP. Comme nous parlons de politique, n’y a-t-il pas moyen de trouver un consensus pour former un Conseil Electoral Provisoire ?

M. Fernandez : La position de l’ONU n’est pas d’être favorable à l’une ou à l’autre. L’ONU est plutôt favorable au respect de la constitution ; et la constitution de 1987 a prévu un Conseil Electoral Permanent avec un article transitoire qui prévoit la formation d’un conseil Electoral Provisoire en attendant la mise en place du Conseil Electoral Permanent. Avec la publication de l’amendement de la Constitution, il y a eu des changements ; au lieu de la Cour de Cassation c’est le CSPJ, et au lieu de l’Assemblée Nationale, c’est les 2/3 de chaque chambre qui doivent choisir les représentants du corps Législatif.

Alors les institutions qui doivent nommer leurs représentants au CEP sont, L’Exécutif, le Législatif et le CSPJ. Ces trois institutions existent. Avant on ne pouvait pas considérer la formation d’un Conseil Permanent parce qu’il n’y avait pas de président à la cour de Cassation, et pendant des années on a travaillé avec un Conseil Provisoire en dehors des normes de la constitution. Personnellement, je pense que le Conseil Supérieur du Pouvoir Judicaire a commis une erreur dans le processus de nomination des premiers conseillers électoraux, parce que l’article 17 .1 de la constitution prévoit le respect du quota de 30% de la participation des femmes dans les fonctions publiques. Et les membres du CSPJ l’ont ignoré. Ils ont repris le processus de nomination et ils ont nommé une femme parmi leurs représentants. Le Parlement doit donc trouver la façon de se faire représenter au CEP. C’est une question souveraine, je ne vais pas rentrer dans les détails. La seule façon d’avoir un Conseil Electoral Provisoire c’est si le Parlement n’existait pas, mais le Parlement existe, les sénateurs font des déclarations, ils votent, ils reçoivent leur salaire, donc ils doivent trouver une solution.

Radio Caraïbes : Des organisations de la société civile ainsi que les organisations de Droits Humains fustigent la décision du Conseil de Sécurité de l’ONU qui n’a pas tenu compte des revendications de la population s’agissant de l’épidémie de choléra. La population réclame justice et réparations. Donc, quelle est votre réaction face à cette situation ?

M. Fernandez : Je m’excuse d’être obligé de répéter à chaque fois que je ne me prononce pas sur la question du choléra. Parce qu’il y a une procédure judiciaire en cours. C’est donc une question dont le département des affaires légales des Nations Unies assure le suivi et analyse. Ce que je peux vous dire c’est qu’on travaille actuellement en collaboration avec le ministère de la santé d’Haïti et le ministère de la santé de la République Dominicaine pour développer une offensive pour combattre et prévenir le choléra.

Télé Pluriel : Est-ce que la mise en place du Conseil Electoral Permanent peut se faire à tous les prix? Nous avons appris, par ailleurs, que la MINUSTAH a déjà rencontré les différents acteurs haïtiens impliqués dans la crise électorale dont la présidence, le CSPJ et le Parlement, voudriez-vous confirmer cette information ?

M. Fernandez : Il faut repenser le mot « préférence ». La préférence de la MINUSTAH c’est en faveur de la loi et de la constitution d’Haïti. La loi et la constitution prévoient un Conseil Electoral Permanent. Nous avons un dialogue permanent avec le Président de la République, le gouvernement et le Parlement, où nous jouons un rôle d’observateur et essayons de contribuer à un consensus entre les Haïtiens. Mais nous sommes très très prudents dans le sens d’énumérer dans ces discussions ce qu’il importe de faire. S’il y a un accord entre les acteurs politiques haïtiens, nous le respecterons. Si vous me demandez sur la question du Conseil Electoral Permanent ou Provisoire, je peux vous dire que le Conseil Electoral Permanent est prévu dans la constitution. Le Conseil Electoral Provisoire était une disposition transitoire de la constitution de 1987 et aujourd’hui le pays est doté des institutions qui doivent nommer leurs représentants au sein du Conseil Electoral Permanent.

Radio Métropole : En plus de la réduction de l’effectif des policiers et militaires, est-ce que d’autres paramètres de la Mission ont été modifiés ?

M. Fernandez : La réduction de l’effectif affecte la police et les soldats. Cela affectera naturellement aussi le budget et le personnel civil. Il faudra la concentration de nos efforts dans les taches essentielles que je viens de mentionner comme l’Etat de Droit, le renforcement de la police et le support aux populations les plus vulnérables d’Haïti.

Radio Ibo : Quelle est la position de l’ONU par rapport aux diverses manifestations enregistrées dans plusieurs villes du pays réclamant le départ du Président de la République, Michel Martelly ?

M. Fernandez : Tout le monde a la liberté de manifester. Mais la seule chose que je veux vous dire c’est que nous avons un Président élu de façon légitime pour un mandat qui prendra fin en 2016, et le soutien des Nations Unies pour l’Etat de droit signifie aussi un soutien au Président de la République, quel que soit le Président, ainsi qu’un soutien aux pouvoirs publics en général. En Haïti nous n’avons plus de convulsions qui pourraient porter le pays jusqu’au bord de la guerre civile. Aujourd’hui, la tâche de la MINUSTAH sur le plan politique est le soutien des pouvoirs publics, cela inclut la présidence, le gouvernement, le Parlement, les Pouvoirs judiciaires, la société civile, et aussi les populations les plus vulnérables. Nous respectons cela et nous entendons que les Haïtiens aussi. Alors s’il y a quelqu’un qui veut que le Président s’en aille, je crois que le mieux serait de préparer un bon candidat pour les élections de 2016.

Alors merci beaucoup, au revoir!

Contacts media:

Yasmina Bouziane, Chef de la Communication et de l’Information publique, MINUSTAH
Cell: (509) 3702 8001; tel : 2240 2050, ext.6182
Email : bouziane@un.org

Vincenzo Pugliese, porte-parole adjoint, MINUSTAH
Cell : (509) 3702 6710 ; tel : 2240 2050, ext.3992
E-mail : pugliesev@un.org

Michel Alston, porte-parole UNPOL
Cell : (509) 3702 6655 ; tél: 2240 2050, ext.3096
E-mail : alston@un.org

Lieutenant Colonel Marcos Santos, porte-parole militaire
Cell : (509) 3728 7606
E-mail : santos4@un.org

ou consultez le Site Internet de la Mission au
http://www.minustah.org

***