Haïti-Zika : ministère de la santé publique en avant-garde

16 fév 2016

Haïti-Zika : ministère de la santé publique en avant-garde

Photo: Logan Abassi - UN/MINUSTAH

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

« J’étais infecté par le virus zika et je n’étais même pas conscient de cela », témoigne Moise Docteur, un jeune ingénieur en informatique.

En plus d’une hausse de sa température corporelle, Moise se souvient avoir présenté plusieurs autres symptômes, dont des maux de  tête, des douleurs musculaires et une excessive fatigue. Il ressentait des picotements dans tout le corps et avait des yeux rouges. Cependant, il ignorait que ses symptômes pouvaient être liés au virus Zika.

 

 

« Urgence de santé publique de portée mondiale », est la formule utilisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour qualifier l'épidémie du virus Zika. Réunis en urgence le lundi 01 février 2016, des experts et responsables ont débattu sur la problématique désormais pris officiellement très au sérieux.

 En ce sens, l’Organisation Mondiale de la Santé a annoncé que des mesures vont être prises dans les prochains jours pour combattre la propagation du virus qui représente dorénavant une nouvelle menace planétaire.

Entre temps, à la fin du mois de janvier 2016, le MSPP a recensé 329 cas suspects de Zika en Haïti. Parmi, les départements les plus touchés par le virus, l’Ouest vient en tête avec 100 cas, suivi du Nord avec 70.

59, 47 et 15 cas sont respectivement répertoriés dans les départements de l’Artibonite, du Plateau central et des Nippes (une partie du Sud-Ouest).

Dans son message adressé à la population à travers les micros d’une trentaine de journalistes, la titulaire du dit ministère, le Dr Florence Duperval Guillaume a exhorté les femmes et les hommes à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter de procréer durant cette période, car dit-elle, même si le virus n’est pas mortel, il représente toutefois un danger pour les femmes enceintes en dessous de 7 mois, qui risquent de mettre au monde des nouveaux nés atteintes de la microcéphalie.

 

 

Il n’existe actuellement aucun vaccin ni médicament spécifique pour combattre ou prévenir le Zika. La maladie est en général, relativement bénigne et ne requiert aucun traitement spécifique. Les sujets atteints doivent beaucoup se reposer, consommer suffisamment de liquide et prendre des médicaments courants contre la douleur et la fièvre. En cas d’aggravation des symptômes, ils doivent consulter un médecin.

À l’issue de ce point de presse, en date du 27 janvier 2016, Dr. Florence Duperval Guillaume, la Ministre de la Santé Publique a certifié que des tests ont été effectués au laboratoire Caribbean Public Heath Agency, CARPHA à Trinidad and Tobago, sur des échantillons de sang et ou d’urine de patients suspects en Haïti. 

« Aujourd’hui, avec l’appui des spécialistes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le laboratoire National de santé publique en Haïti, dispose de toutes les ressources humaines et matériels nécessaires pour effectuer le test du virus zika », a indiqué Adrien PAUL, Épidémiologiste attaché au ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP).

 

Source: Ministère de la Santé Publique et de la Population

 

Pendant que le gouvernement Haïtien conduit des actions en série pour contrer la propagation du virus Zika sur le territoire nationale, notamment par le biais d’activités de sensibilisation et de fumigation, parallèlement, ils sont légions déjà des voix de la société civile haïtienne qui s’élèvent pour demander aux autorités à mener plutôt des opérations d’envergure et proportionnelles à la menace que représente zika pour le système sanitaire haïtien.

En effet, Haïti possède une couverture sanitaire de 9,5 médecins pour 10 000 habitants, ce qui est loin de la norme minimale exigée par l’OMS, soient 25 médecins pour 10,000 habitants.  En plus du cout onéreux des soins de santé, les structures sanitaires de bases sont en générales inaccessibles et le seul laboratoire dont dispose Haïti pour dépister le virus zika se situe seulement dans la commune de Delmas, dans le département de l’Ouest.

De même, le Zika est dû à un virus transmis par des moustiques du genre Aedes. Celui-ci transmet aussi la dengue et le chikungunya, maladies ayant déjà sévèrement touché Haïti. La présence de gîtes larvaires (sites de ponte des moustiques) à proximité des résidences en Haïti constitue, selon l’OMS, un risque important pour l’infection à virus Zika. La prévention et la lutte contre ce vecteur, toujours selon l’OMS, s’appuient sur  des actions devant d’une part : réduire la reproduction des moustiques à la source (en éliminant ou en modifiant les gîtes larvaires) et d’autre part : diminuer les contacts moustiques et  êtres humains.

 

 

Rédaction : Violine Thelusma