Incident de l’avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussie

1 juin 2013

Incident de l’avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussie

48 heures après l’incident technique survenu lors du décollage d’un avion de transport de troupes brésilien à l’aéroport de Port-au-Prince, dimanche 26 mai, le trafic aérien a pu reprendre à 100% grâce à une délicate opération de remorquage. Une course contre la montre effectuée par des experts de l’Armée de l’air brésilienne avec les soldats du génie de la MINUSTAH,  en concertation avec le Gouvernement haïtien et l’Ambassade du Brésil en Haïti.

48 heures après l’incident technique survenu lors du décollage d’un avion de transport de troupes brésilien à l’aéroport de Port-au-Prince, dimanche 26 mai, le trafic aérien a pu reprendre à 100% grâce à une délicate opération de remorquage. Une course contre la montre effectuée par des experts de l’Armée de l’air brésilienne avec les soldats du génie de la MINUSTAH,  en concertation avec le Gouvernement haïtien et l’Ambassade du Brésil en Haïti.

Unité vidéo - UN/MINUSTAH

« Je suis fier du travail du travail de ces Casques bleus en matière de génie », a expliqué le Représentant spécial du Secrétaire-général des Nations Unies en Haïti par intérim, Nigel Fisher, en visite sur les lieux pendant les opérations de remorquage de l’avion endommagé au niveau de son train d’atterrissage avant. « Cela démontre l’importance d’avoir un bataillon de génie au sein de la MINUSTAH », a constaté Nigel Fisher.

Incident de l'avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussieEn effet, dimanche 26 mai, aux environs de 14h50, un avion de type KC 137 (Boeing 707) de l’Armée de l’air brésilienne, avec à son bord 131 hommes du 17ème contingent brésilien de la MINUSTAH et 12 membres d’équipage, est victime d’un incident technique provoquant sa sortie de piste lors du décollage à l’aéroport de Port-au-Prince. Son train d’atterrissage avant arraché, l’avion à destination de Manaus, au Brésil, reste immobilisé à 70 mètres de la piste.

« On est sorti dans le calme, on a été bien guidé et on est sorti de l’avion dans l’ordre mais sans panique », explique l’Officier de Communication de BRABAT 2, le Commandant Tatiana. Elle fait partie des membres du contingent brésilien sortis indemnes de l’appareil.

En moins de 12 heures, le gouvernement brésilien dépêche sur place, une équipe spécialisée en vue d’évaluer la situation et de préparer un possible remorquage de l’avion pour le dégager des abords de la piste.

Dès le dimanche, la MINUSTAH met ses moyens à la disposition des autorités aéroportuaires haïtiennes et du gouvernement brésilien pour réaliser cette opération qui s’avère « très complexe », selon le Commandant de la Force par intérim, le général Guerrero.

Incident de l'avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussieDans la nuit de dimanche à lundi, en attendant l’arrivée des experts brésiliens, l’avion est vidé de ses 50 000 litres de kérosène et la carlingue débarrassée de ses sièges en vue « de l’alléger pour pouvoir le remorquer jusqu’au parking de l’aéroport », explique Francisco Couto, commandant la BRAENGCOY.

Les trente-quatre sapeurs militaires du Brésil (BRAENGCOY) et les vingt-cinq sapeurs du Chili et de l’Equateur (CHICUENGCOY) préparent dans la journée de lundi le sol boueux où gît l’avion pour le solidifier à l’aide d’une dizaine d’engins de travaux dont une grue télescopique, trois bulldozers, des pelles mécaniques, des camions-citernes et une remorque.

« L’opération complète a duré moins de 48 heures », s’est réjoui Pierre André Laguerre, le Directeur Général de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN), lors d’une conférence de presse organisée à la fin de l’opération au pied de l’avion brésilien.

Une course contre la montre, un défi technique

Afin d’éviter que l’avion, dont la structure était fragilisée, ne se casse en deux, ou que ses réservoirs de kérosène ne se brisent, il est déplacé « centimètre par centimètre » par une combinaison de forces complexes, explique le capitaine Eric Marlin, porte-parole de la Force de la MINUSTAH. Soulevé par une grue à l’aide d’une sangle passée autour de la coque, il est d’un côté poussé par un bulldozer au niveau de son nez et, de l’autre, tiré par des câbles attachés à 2 autres engins similaires.

« Le découpage de l’avion aurait pris beaucoup plus de temps », poursuit le capitaine Marlin, qui reconnait que l’opération a été délicate et conclut que « s’il est une performance à souligner c’est bien la faculté d’adaptation des sapeurs de la MINUSTAH qui ont su trouver une solution rapide et efficace avec des moyens qui n’étaient pas destiné à ça ».

Selon le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Brésil en Haïti,  « la priorité du gouvernement brésilien était tout d’abord de libérer la piste de l’aéroport ». Les équipes « ont fait tout leur possible pour que les opérations puissent s’effectuer dans un bref délai avec le plus de sécurité et le moins de dégâts matériels et environnementaux possibles », indique Luis Guillermo Nasantes da Silva.

« Ces 48 heures étaient très longues pour nous tous et l’excellente collaboration avec les autorités haïtiennes et brésiliennes a été un facteur clef de la réussite des opérations», reconnait le général Guerrero, lors de la conférence de presse. « Bien qu’il y ait eu des restrictions pour certains vols, l’aéroport n’était pas fermé pour autant et a continué avec la majorité de ses vols habituels », rappelle Pierre André Laguerre.

Incident de l'avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussieEn effet, alors que les normes de sécurité des aérodromes (Art. 14) prévoient un espace de 150 mètres entre l’axe de la piste et un quelconque obstacle, l’avion n’était qu’à 70 mètres de celle-ci. En vue de permettre certains vols, les responsables de l’AAN ont raccourci la piste de 2 400 pieds pendant la préparation et le remorquage de l’avion brésilien. Les 7.600 pieds restants étaient « amplement suffisants pour le trafic aérien », explique encore le chef de l’AAN.

Pendant ce temps, une enquête de l’Armée de l’Air brésilienne a été ouverte en vue de connaitre les causes de l’incident.

Quant au sort du KC 137, « les autorités brésiliennes vont faire une évaluation pour décider quel sera le destin de l’avion » conclut le Chargé d’Affaires brésilien.

Jonas Laurince

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Photos : Alban Mendes De Leon et Audrey Goillot - UN/MINUSTAH

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« Je suis fier du travail du travail de ces Casques bleus en matière de génie », a expliqué le Représentant spécial du Secrétaire-général des Nations Unies en Haïti par intérim, Nigel Fisher, en visite sur les lieux pendant les opérations de remorquage de l’avion endommagé au niveau de son train d’atterrissage avant. « Cela démontre l’importance d’avoir un bataillon de génie au sein de la MINUSTAH », a constaté Nigel Fisher.

Incident de l'avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussieEn effet, dimanche 26 mai, aux environs de 14h50, un avion de type KC 137 (Boeing 707) de l’Armée de l’air brésilienne, avec à son bord 131 hommes du 17ème contingent brésilien de la MINUSTAH et 12 membres d’équipage, est victime d’un incident technique provoquant sa sortie de piste lors du décollage à l’aéroport de Port-au-Prince. Son train d’atterrissage avant arraché, l’avion à destination de Manaus, au Brésil, reste immobilisé à 70 mètres de la piste.

« On est sorti dans le calme, on a été bien guidé et on est sorti de l’avion dans l’ordre mais sans panique », explique l’Officier de Communication de BRABAT 2, le Commandant Tatiana. Elle fait partie des membres du contingent brésilien sortis indemnes de l’appareil.

En moins de 12 heures, le gouvernement brésilien dépêche sur place, une équipe spécialisée en vue d’évaluer la situation et de préparer un possible remorquage de l’avion pour le dégager des abords de la piste.

Dès le dimanche, la MINUSTAH met ses moyens à la disposition des autorités aéroportuaires haïtiennes et du gouvernement brésilien pour réaliser cette opération qui s’avère « très complexe », selon le Commandant de la Force par intérim, le général Guerrero.

Incident de l'avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussieDans la nuit de dimanche à lundi, en attendant l’arrivée des experts brésiliens, l’avion est vidé de ses 50 000 litres de kérosène et la carlingue débarrassée de ses sièges en vue « de l’alléger pour pouvoir le remorquer jusqu’au parking de l’aéroport », explique Francisco Couto, commandant la BRAENGCOY.

Les trente-quatre sapeurs militaires du Brésil (BRAENGCOY) et les vingt-cinq sapeurs du Chili et de l’Equateur (CHICUENGCOY) préparent dans la journée de lundi le sol boueux où gît l’avion pour le solidifier à l’aide d’une dizaine d’engins de travaux dont une grue télescopique, trois bulldozers, des pelles mécaniques, des camions-citernes et une remorque.

« L’opération complète a duré moins de 48 heures », s’est réjoui Pierre André Laguerre, le Directeur Général de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN), lors d’une conférence de presse organisée à la fin de l’opération au pied de l’avion brésilien.

Une course contre la montre, un défi technique

Afin d’éviter que l’avion, dont la structure était fragilisée, ne se casse en deux, ou que ses réservoirs de kérosène ne se brisent, il est déplacé « centimètre par centimètre » par une combinaison de forces complexes, explique le capitaine Eric Marlin, porte-parole de la Force de la MINUSTAH. Soulevé par une grue à l’aide d’une sangle passée autour de la coque, il est d’un côté poussé par un bulldozer au niveau de son nez et, de l’autre, tiré par des câbles attachés à 2 autres engins similaires.

« Le découpage de l’avion aurait pris beaucoup plus de temps », poursuit le capitaine Marlin, qui reconnait que l’opération a été délicate et conclut que « s’il est une performance à souligner c’est bien la faculté d’adaptation des sapeurs de la MINUSTAH qui ont su trouver une solution rapide et efficace avec des moyens qui n’étaient pas destiné à ça ».

Selon le Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Brésil en Haïti,  « la priorité du gouvernement brésilien était tout d’abord de libérer la piste de l’aéroport ». Les équipes « ont fait tout leur possible pour que les opérations puissent s’effectuer dans un bref délai avec le plus de sécurité et le moins de dégâts matériels et environnementaux possibles », indique Luis Guillermo Nasantes da Silva.

« Ces 48 heures étaient très longues pour nous tous et l’excellente collaboration avec les autorités haïtiennes et brésiliennes a été un facteur clef de la réussite des opérations», reconnait le général Guerrero, lors de la conférence de presse. « Bien qu’il y ait eu des restrictions pour certains vols, l’aéroport n’était pas fermé pour autant et a continué avec la majorité de ses vols habituels », rappelle Pierre André Laguerre.

Incident de l'avion brésilien à Port-au-Prince : opération réussieEn effet, alors que les normes de sécurité des aérodromes (Art. 14) prévoient un espace de 150 mètres entre l’axe de la piste et un quelconque obstacle, l’avion n’était qu’à 70 mètres de celle-ci. En vue de permettre certains vols, les responsables de l’AAN ont raccourci la piste de 2 400 pieds pendant la préparation et le remorquage de l’avion brésilien. Les 7.600 pieds restants étaient « amplement suffisants pour le trafic aérien », explique encore le chef de l’AAN.

Pendant ce temps, une enquête de l’Armée de l’Air brésilienne a été ouverte en vue de connaitre les causes de l’incident.

Quant au sort du KC 137, « les autorités brésiliennes vont faire une évaluation pour décider quel sera le destin de l’avion » conclut le Chargé d’Affaires brésilien.

Jonas Laurince

 

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Photos : Alban Mendes De Leon et Audrey Goillot - UN/MINUSTAH