Journée Internationale de la Jeunesse : Contribuer à la reconstruction d’Haïti par la réduction de la violence chez les jeunes

12 aoû 2012

Journée Internationale de la Jeunesse : Contribuer à la reconstruction d’Haïti par la réduction de la violence chez les jeunes

Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de la Jeunesse le 12 août, la MINUSTAH , en collaboration avec le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC), a tenu, le 8 août dernier une rencontre-dialogue entre des jeunes détenus et des membres du Parlement et du Gouvernement Jeunesse au Centre de Réhabilitation des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL) et à la Prison civile de Pétion-Ville, à Port Au Prince. Organisée sous le thème « Conséquences de la violence sur la société», cette activité avait pour objectif d’attirer l’attention des jeunes détenus sur la nécessité de la reconstruction d’Haïti. C’était en présence du Responsable du Centre, Dieusilome Joseph , du chef du service de la protection des jeunes au MJSAC, Nadine Louis et du Coordonnateur régional Ouest de la Section Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH, Dieusibon Pierre-Mérite.

Journée Internationale de la Jeunesse : Contribuer à la reconstruction d’Haïti par la réduction de la violence chez les jeunes

Photo : Victoria Hazou – UN/MINUSTAH

Ces échanges qui ont mis une dizaine de membres du Parlement et du Gouvernement Jeunesse faces à un nombre équivalent de jeunes incarcérés au CERMICOL se sont déroulés sous forme de dialogue axé sur la violence, ses mobiles, ses conséquences sur la société et les moyens de l’éviter.
Durant la session, le jeune détenu, Jean, (c’est nous qui l’appelons ainsi), a souhaité la poursuite du programme d’appui psychologique qui, dit-il, l’aidait à chasser les mauvaises idées, car ces séances lui avaient permis de retrouver le sourire, de reprendre gout à la vie, surtout que des fois il lui arrivait de penser à se suicider. Parmi les causes avancées par les jeunes en conflits avec la loi, on note la colère, les émotions, la frustration, l’incapacité de se contrôler.

Pour Junior (jeune détenu également) qui vient de réussir haut la main aux examens de la 6e année fondamentale, le dialogue peut aider à un changement de comportement. «Ca peut nous aider à rejeter l’idée de commettre des actes malhonnêtes », dit-il. Pour cela, il recommande à l’Etat de mettre en place un mécanisme capable de «faire bouger les choses dans le bons sens».

Quant aux visiteurs, ils ont proposé aux jeunes détenus d’apprendre à se maitriser, à gérer leur colère, à vivre ensemble, à accepter les conseils, à chercher un emploi une fois en liberté et à se montrer utiles à la société pour lutter contre la violence.

Selon l’Ambassadeur du Gouvernement Jeunesse, Wilkenson Cesar, cette rencontre était une façon de montrer aux jeunes détenus qu’ils sont encore membres de la société et qu’ils n’en sont pas exclus. « En leur parlant on a remarqué que certains avaient besoin d’un appui psychosocial, car ils affichent tous une certaine volonté de changer après leur libération, mais nous avons constaté que seuls, ils seront incapables de franchir ce pas, c’est-à-dire s’empêcher de recourir à des comportements répréhensibles », explique Wilkenson Cesar.

Au cours de cette semaine, indique le directeur de la section Jeunesse et Insertion du MJSAC, Woodly Simon, il s’agira pour son entité de poser avec les jeunes la problématique de la reconstruction nationale. « On entendait toucher tous les jeunes particulièrement ceux qui sont en conflit avec la loi et avoir leur opinion sur le concept de la reconstruction nationale », a dit Woodly Simon.

La section de la Réduction de la Violence Communautaire de la MINUSTAH a apporté un appui logistique et financier pour l’organisation de cette activité. Selon Marie Dibangue Djame, officière de la RVC, « on a même aidé dans le choix du thème ».

Rédaction: Pierre J. Richard
Edition: Tahirou Gouro