Placée ce jeudi 22 mars sous le thème « L’eau et la sécurité alimentaire », la 20e édition de la Journée Mondiale de l’Eau a été marquée, en Haïti, par diverses activités de sensibilisation organisées, d’une part, par la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) et, d’autre part, par les organisations internationales présentes en Haïti.  

Parce que la demande alimentaire augmente en même temps que diminuent les ressources actuelles pour nourrir les 7 milliards d’habitants de la planète Terre, le credo est de protéger la disponibilité et la qualité de l’eau, par la réutilisation et le recyclage des eaux de drainage, des eaux saumâtres ou encore des eaux usées traitées dans les villes.

Dans son message à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau 2012, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a attiré l’attention sur ces deux facteurs étroitement liés. « Au cours des prochaines décennies, il sera impossible de nourrir une population mondiale de plus en plus nombreuse, et de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous sans augmenter la production de denrées alimentaires. Or cette augmentation n’est envisageable que si l’on parvient à exploiter de façon rationnelle la plus stratégique des ressources dont nous disposons en quantité limitée : l’eau », a souligné M. Ban.

Il importe en effet, selon l’ONU, de s’interroger « sur les moyens de nourrir des populations (...) avec les ressources en eau douce dont nous disposons ». Aussi, l’Organisation estime que le thème retenu « tient une place prépondérante dans l'agenda international 2012 ».

A Port-au-Prince, cette Journée coïncide avec les premières pluies au cours desquelles les maladies liées à l’eau connaissent un pic. C’est pourquoi la DINEPA a inscrit au menu de ses activités organisées avec ses partenaires dont l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) et l’UNICEF, « l’information, la présentation et la démonstration de technologies de traitement de l’eau à domicile », comme l’a expliqué  Stéphane Lacroix, le Directeur de la Communication de cette structure gouvernementale haïtienne. Ainsi, tout au long de la journée, à la Place Boyer (commune de Pétion-Ville)  les experts haïtiens et étrangers intervenant dans ce secteur se sont-ils succédé pour répondre aux questions par rapport « aux techniques de traitement de l’eau des plus sophistiquées aux plus élémentaires, et des plus onéreuses aux moins coûteuses, comme le traitement d’un simple seau d’eau », a encore indiqué M. Lacroix.

De son côté, la Section de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH a marqué cette journée, au Cap-Haïtien sur le Boulevard Carrenage, par une animation ponctuée de plusieurs interventions, suivies d’une série d’activités culturelles. Les différents intervenants ont appelé à la protection de l’environnement et à une meilleure gestion de cette ressource précieuse. A cette occasion, la Mairie du Cap-Haïtien a dévoilé son ambitieux projet d’aménagement et d’embellissement de la zone côtière, afin de renforcer le tourisme et le développement de la région Nord.

Ecoliers et déplacés parmi les plus vulnérables

La veille, la section RVC avait anticipé la célébration de la Journée Mondiale de l’Eau en organisant, le mercredi 21 mars, pour les 140 écoliers de l’Ecole communautaire du quartier Soleil 19, dans la commune de Cité Soleil, des séances de lavage des mains et de brossage des dents, dont l’objectif était de leur expliquer les moyens de prévention du choléra.

En collaboration  avec l’UNICEF, la section CVR a aussi organisé, les 21 et 22 mars 2012, des activités de sensibilisation à Saint Michel de l’Attalaye et à Médor, ciblant principalement les collectivités territoriales, les responsables d’institutions scolaires, les familles et les responsables d’association. Au nombre de ces activités, une conférence sur l’hygiène en milieu scolaire, en marge de laquelle des kits contenant un filtre, un jerrican, du chlore et d’autres matériels sanitaires ont été remis à plus de 300 personnes.
Toujours au profit des enfants a été lancée, le 20 mars dernier à Port-au-Prince, l’Alliance Eau, Assainissement et Hygiène en Milieu Scolaire (EAHMS). Une initiative de la Direction de la Santé, Nutrition et Education (DSNE) du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), appuyée par plusieurs partenaires dans le but de créer «un environnement sain et propice à l’apprentissage » des écoliers haïtiens.

Le demi-million de déplacés vivant encore dans les camps figurent aussi parmi les plus vulnérables, et c’est pour eux que le Fonds Central des Nations Unies pour les Interventions d'Urgence (CERF) a alloué, le 19 mars, un million de dollars destiné aux « interventions d'urgence sous-financées » pour l’exécution de  projets de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) relatifs à l'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, afin de lutter contre les maladies transmises par l'eau. Comme indiqué dans le communiqué y relatif, « cette aide exceptionnelle des Nations Unies permet de faire face à une insuffisance de financements cette année, pour les projets d'accès à l'eau, d'assainissement et d'hygiène qui ciblent les victimes du séisme de janvier 2010 les plus pauvres et les plus vulnérables d'Haïti ».

Etablie en 1992 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, suite à une recommandation en ce sens de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED), l’objectif de la Journée Mondiale de l’Eau, célébrée le 22 mars de chaque année, est « d’attirer l’attention sur l’importance de l’eau et de promouvoir la gestion durable des ressources en eau douce ».

Rédaction : Habibatou Gologo
Edition : Uwolowulakana Ikavi