L´ONU soutient Haïti pour renforcer la participation des femmes dans la vie politique, institutionnelle et économique

7 mar 2016

L´ONU soutient Haïti pour renforcer la participation des femmes dans la vie politique, institutionnelle et économique

 

NOTE D’INFORMATION

 

L´ONU soutient Haïti pour renforcer la participation des femmes dans la vie politique, institutionnelle et économique

 

Les Nations Unies considèrent les femmes comme acteur principal du développement et appellent à la responsabilité de tous pour prévenir et éliminer la discrimination et la violence basée sur le genre qui affecte une femme sur quatre en Haïti. De plus, les femmes sont plus vulnérables à la précarité du travail et aux discriminations liées aux rôles sociaux et à la maternité.

 

Port-au-Prince, le 8 mars 2016- À l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’équipe des Nations Unies en Haïti rappelle que tous les acteurs sociaux ont la responsabilité de promouvoir l´égalité de genre. Les Nations Unies en Haïti encouragent les efforts en cours pour renforcer la participation des femmes dans la vie politique, institutionnelle, sociale et économique, ainsi que pour éliminer la violence sexuelle et améliorer l’accès des femmes et des filles à une éducation égalitaire, aux services de santé et à un emploi de qualité. Les femmes sont des agents du développement économique et non uniquement des bénéficiaires de programmes de protection sociale. A cet égard, l´égalité de genre est impérative pour le développement. L´expérience mondiale montre que les pays qui investissent dans la promotion de la situation sociale et économique des femmes deviennent plus prospères.  

Les Nations Unies en Haïti ont comme priorité de continuer de renforcer leur soutien à la société et au gouvernement d´Haïti afin d´avancer dans l´égalité de genre comme élément transversal de l´agenda des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, et en particulier de l´ODD  numéro 5 : « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». 

En ce qui concerne le développement d’une culture de paix, les Nations Unies encouragent les efforts du gouvernement et des différents acteurs sociaux d´Haïti en vue d´éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et toutes les autres types d’exploitation. Malgré les progrès accomplis, la violence physique et psychologique continue d´affecter une fille ou femme haïtienne sur quatre. À cet égard, l´ONU encourage fortement une protection particulière pour les femmes et jeunes filles en situations vulnérables, telles que les femmes déplacées ou migrantes dans le besoin.  

L´ONU soutient aussi le renforcement des capacités des femmes qui font face à de multiples obstacles, tels que : les pressions socio-économiques sur les foyers (surtout en période de crise ou à la suite d´un catastrophe naturelle), la précarité de l´emploi ou des discriminations liées à la maternité. Ce facteur est combiné avec un taux de fécondité élevé de 3.5 enfants par femme. Une adolescente de 15-19 ans sur 7 (14%) a déjà eu une naissance ou est enceinte pour la première fois; ce qui augmente les abandons scolaires.

Ces éléments, joints à d´autres, ont contribué à une féminisation de la pauvreté puisque les femmes reçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes. Entre 2007 et 2012, le taux d´activité en Haïti a progressé de 20 points pour les jeunes hommes, mais de seulement de 8,9 points pour les femmes. De plus, la part des femmes est plus importante dans le secteur informel (55,9%), avec plus de précarité et sans droit aux mesures de sécurité sociale, et sont moins représentées dans les emplois formels (30% contre 70% d´hommes). 

Par ailleurs, les femmes passent deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques au sein des foyers. A ce propos, l’ONU en Haïti soutient la société haïtienne et le gouvernement pour rendre effective la « Loi sur les Conditions du Travail Domestique » ainsi que celle sur la « Loi sur la Paternité, la Maternité et la Filiation ». Il est en effet crucial de promouvoir le partage des responsabilités dans les ménages et les familles et de valoriser les travaux domestiques non rémunérés.

Les Nations Unies en Haïti encouragent également les actions de la société et du gouvernement haïtien destinées à garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique et publique. Haïti reste l´un des six pays au monde dont les deux chambres parlementaires (le Sénat et la Chambre des députés) n’ont pas de représentation féminine, alors que la Constitution Haïtienne de 1987 établit le principe du quota d’au moins 30%. A cet égard, il nous semble approprié que des instruments légaux définissent les modalités d'application de ce quota.

En matière de santé, il est primordial de garantir l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et reproductive et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de reproduction. En Haïti, la proportion des femmes dont l´accouchement a été assisté par un personnel de santé qualifié a augmenté depuis 2006 (de 24,2% en 2000 à 37,3% en 2013). Néanmoins, presque deux tiers des accouchements se font encore sans assistance qualifiée (notamment dans les régions rurales) et le taux de mortalité maternelle était parmi les plus élevés de la région d’Amérique Latine et Caraïbes avec 157 pour 100.000 en 2013, selon les registres institutionnels. Cette situation est aussi liée à la santé de la reproduction. Même si 99% des haïtiens connaissent la contraception moderne, son utilisation a seulement augmenté de 22% en 2000 à 31% en 2012. Le pourcentage des jeunes femmes de 15 à 24 ans porteuses du SIDA est trois fois plus élevé que pour les jeunes garçons du même âge. De plus, en Haïti l´entrée dans la vie reproductive se fait en moyenne à l’âge de 16 ans et se trouve liée à la vulnérabilité sociale des jeunes. Néanmoins, il est positif de noter que la précocité reproductive diminue de 27% à 9% pour les adolescentes avec instruction.

En ce qui concerne l´éducation, l´ONU encourage les efforts d´Haïti pour avancer dans l’accès égalitaire des filles à l’éducation et des femmes à l’enseignement, dans l´éducation formelle et non formelle. À cet égard, il est crucial d´intégrer dans les curriculum l´égalité de genre et la transformation des stéréotypes, en l´introduisant aussi dans les manuels et la formation du professorat. Dans l’enseignement primaire et secondaire on note une parité des sexes depuis 2000. Au niveau secondaire, la scolarisation des filles dépasse celle des garçons. Cependant, l’inégalité devient plus évidente en ce qui concerne les personnes ayant atteint des études supérieures (6,1% pour les femmes de 35 à 39 ans, contre 11,8% pour les hommes). Le niveau d’éducation supérieure faible qui affecte les femmes de manière prédominante explique leur entrée précoce et sans qualification sur le marché du travail.

Les Nations Unies soutiennent aussi Haïti dans ses efforts pour des réformes visant à donner aux femmes les mêmes droits aux ressources économiques, ainsi qu’à l’accès à la propriété et au contrôle des terres et d’autres formes de propriété, aux services financiers, à l’héritage et aux ressources naturelles. En Haïti, 71% des femmes ne possèdent ni terre, ni maison; 20% possèdent un bien conjointement et seulement 9% sont propriétaires.

Pour finir, les Nations Unies en Haïti saluent la ratification des instruments légaux internationaux en faveur de l´égalité des sexes, tels que la convention CEDEF (CEDAW) et encouragent l´application des dispositions législatives déjà initiées par le Parlement et le Gouvernement d´Haïti, notamment « La loi sur la paternité, la maternité et la filiation », « La loi sur les conditions du travail domestique », le « Projet de loi-cadre sur la prévention, la sanction et l´élimination des violences faites aux femmes et aux filles » et le quota de genre de 30% minimum prévu dans la Constitution.   

 

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THE UNITED NATIONS SUPPORTS HAITI TO STRENGTHEN WOMEN´S PARTICIPATION IN THE POLITICAL, INSTITUTIONAL AND ECONOMIC LIFE

 

The United Nations considers Haitian women as key actors for development and calls for everyone to take responsibility to prevent and eliminate discrimination and gender based violence that affects one in four woman in the country. In addition, the UN highlighted that women are more vulnerable to employment precariousness and discrimination related to social roles and motherhood.

 

Port-au-Prince, March 8th, 2016: On the occasion of International Women's Day, the United Nations team in Haiti recalled that all social actors have a responsibility to promote gender equality. The UN in Haiti encourages ongoing efforts to strengthen the participation of women in political, institutional, social and economic life, as well as to eliminate sexual violence, improving women’s and girls’ access to equal education, health services and a good job. Women are agents of economic development and not just beneficiaries of social protection programmes. In this respect, gender equality is imperative for development. Experience shows that countries that invest in the promotion of the social and economic situation of women become more prosperous.

The United Nations in Haiti has as a priority to continue to strengthen its support to the society and Government of Haiti to advance gender equality as a transversal element of the agenda of the 2030 Agenda for Sustainable Development and the Sustainable Development Goals (SDGs), and in particular the SDG No. 5 – ‘Achieve gender equality and empower all women and girls '.

With regard to the development of a culture of peace, the United Nations encourages the efforts of the Government and social actors in Haiti in view to eliminating - in public and private lives - all forms of violence against women and girls, including trafficking and sexual exploitation and all other types of abuse. Despite the progress made, physical and psychological violence continues to affect one Haitian girl or woman in four. In this regard, the UN urges special protection for girls and women in vulnerable situations such as displaced and migrant women in need.

The UN supports also the strengthening of the capacities of women who face multiple barriers, such as: socio-economic pressures on households (especially in times of crisis or subsequent to a natural disaster), employment precariousness or discrimination relating to maternity/childbirth. This last factor is combined with a high fertility rate of 3.5 children per Haitian woman. One in seven young girls between the ages of 15 and 19 years (14%) has already experienced a birth or is pregnant for the first time – a situation that increases school drop-outs.

These elements, among others, contribute to a ‘feminization’ of poverty, as women receive lower wages than men. Between 2007 and 2012, the rate of work activity in Haiti has risen 20 points for young men, but only 8.9 points for women. In addition, the proportion of women is greater in the informal (work) sector (55.9%), with more precariousness experienced and without the right to social security measures. At the same time, they are less represented in formal employment (30% vs. 70% for men).

Moreover, women spend twice as much time as men carrying-out domestic chores in the home. In this regard, the United Nations in Haiti supports Haitian society and the Government to safeguard the Law on Domestic Working Conditions’ as well as on the Law on Paternity, Maternity and Filiation. Indeed, it is crucial to promote the sharing of responsibilities in all households and families - valuing unpaid household work.

 

 

The UN in Haiti encourages Haitian society and Government action aimed at ensuring the full and effective participation of women and their equal access to leadership at all levels of decision-making in political, economic and public life. Haiti remains one of the six countries in the world where both houses of Parliament (the Senate and the Chamber of Deputies) have no female representation, while the Haitian Constitution of 1987 establishes the principle of a quota of at least 30%. In this regard, it seems appropriate that legal instruments define the application terms of this quota.

In matters of health, it is essential to ensure universal access to sexual and reproductive health care and to ensure that everyone can exercise their reproductive rights. In Haiti, the proportion of women whose childbirth was attended by a skilled health professional has increased since 2006 (from 24.2% in 2000 to 37.3% in 2013). However, almost two thirds of deliveries still take place without assistance (especially in rural areas) and the maternal mortality rate was among the highest in the Latin America and Caribbean region - with 157 per 100,000 in 2013, according to institutional records. This situation is linked to reproductive health; even if 99% of Haitians are aware of modern contraception, its use has only increased from 22% in 2000 to 31% in 2012. The percentage of females aged 15-24 carrying the AIDS virus is three times higher than for young men of the same age. In addition, in Haiti, entry into the reproductive life-cycle occurs (on average) at the age of 16 years and is linked to social vulnerability of youth. However, it is positive to note that early pregnancies have decreased from 27% to 9% for adolescents who received instruction.
 

With regard to education, the UN encourages Haiti’s efforts to advance equal access for girls to education and women to further instruction, in formal and non-formal areas of instruction. In this regard, it is crucial to integrate into curriculums gender equality and the transformation of stereotypes, by introducing up-to-date information and instruction in the manuals and training courses of teaching staff. In primary and secondary education there is a parity between the sexes since 2000. At secondary level, the enrolment of girls surpasses that of boys. However, inequality becomes more obvious in relation to persons who have attained higher education (6.1% for women aged between 35-39 years, compared with 11.8% for men). The low level of higher education that affects women predominantly is explained by their early entry (and without qualifications) into the labour market.

 The United Nations also supports Haiti in its reform efforts to give women the same rights to economic resources, as well as access to ownership, land control and other forms of property, financial services, heritage and natural resources. In Haiti, 71% of women own neither land nor a house. 20% have a jointly-owned property, but only 9% are proprietors.

 Finally, the United Nations in Haiti welcomes ratification of international legal instruments in favour of gender equality, such as the Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women (CEDAW), and encourages application of the legislative provisions already initiated by the Parliament and the Government of Haiti, including the Law on Paternity, Maternity and Filiation, the Law on Conditions of Domestic Work and the project for a legal framework on the prevention, punishment and elimination of violence against women and girls. In this regards, the UN also encourages the ensuring of a minimum 30% gender quota at Government and Parliament-level provided for in the Haitian Constitution.