La grossesse précoce, une préoccupation en Haïti

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20 nov 2014

La grossesse précoce, une préoccupation en Haïti

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH Mères et leurs bébés participent à un cours de nutrition à Port-au-Prince. Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Un soir d’hiver, à Pernier 48, banlieue de Port-au-Prince, un père de famille a reçu l’un des plus grands chocs émotionnels de sa vie. En plein sommeil, il entend un cri. On dirait celui d’un nouveau-né, dans la chambre à côté. Marie*, sa fille ainée de 14 ans et deux autres enfants y dorment.

Le cri persiste. C’est peut être chez le voisin...Mais quand il pénètre la chambre, du sang par terre. Un bébé s’agite dans la couchette des autres enfants. L’adolescente en septième année fondamentale vient de mettre au monde une fille. « Elles sont toutes les deux en bonne santé. Elles ont eu beaucoup de chance.», rassure Brizine, une infirmière habitant la zone.

Le père, Maurice, lui, est dépassé. « Il court dans toutes les directions racontant sa déception à qui veut l’entendre.», constate Roger, qui est un habitué de la maison.

Il y a juste deux jours, Mairie était à l’école accompagnée de ses deux petits frère et sœur. « Elle portait toujours son sac devant son ventre », se rappelle Rotchild, l’un de ses camarades.

Comme Marie, sur chaque 1000 filles âgées entre 15 à 19, 66 ont eu au moins une grossesse précoce en Haïti, selon une étude commanditée par le Ministère de la santé publique et de la population (MSPP), en 2012.

« En effet, une jeune fille de 15-19 ans sur sept (14 %) a déjà commencé sa vie féconde : 11 % sont déjà mères. », lit-on dans ce document. La fécondité précoce est trois fois plus élevée parmi les filles non instruites (27 %) que parmi celles ayant un niveau secondaire ou plus (9 %).

Comment palier cette situation à moyen et à long terme ? Quelle est la compréhension de certains jeunes de cette question ? Ecoutez ce reportage de Luckson Saint-Vil ( MINUSTAH FM), réalisé l’année dernière.

 

 

Certes, beaucoup de jeunes filles ne reçoivent pas l’accompagnement nécessaire pour éviter la grossesse précoce. Mais d’autres par contre ont une autre réalité. C’est le cas de Rebecca, 14 ans, qui brille à l’école. Vivez son histoire.

 

 

«L’expérience de Marie m’a interpelé et m’a rappelé la nécessité de me rapprocher d’avantage de mes deux enfants.», soutient l’infirmière Brisine, sous le choc.

*Marie et Maurice sont des pseudonymes.

 

Redaction : Jean-Etiome Dorcent