La prison de Cap-Haïtien, haut lieu de culture et d’art !

28 avr 2016

La prison de Cap-Haïtien, haut lieu de culture et d’art !

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Carénage, quartier résidentiel au Nord de Cap-Haitien, sous un soleil de plomb, avocats, familles de détenus, marchands ambulants tous alignés le long du mur d’enceinte blanc de 3 mètres de la prison civile de Cap-Haitien, attendent de franchir la barrière d’entrée gardés par deux policiers, membres de l’Administration pénitentiaire nationale, APENA.

Dans la cour intérieure, face à un grand bâtiment administratif ocre de deux niveaux, une vielle ambulance blanche, visiblement en panne, est garée.  Deux gardes, vêtus de T-shirts gris et pantalon de treillis bleu,  assis derrière un bureau filtrent les visiteurs. La chaleur est à son comble. Un récepteur diffuse une chanson assez rythmée de la musique haïtienne le « Compas direct», un ventilateur brasse tant bien que mal l’air humide.

Jadis une caserne militaire, la prison communément appelé « l’Arsenal »  accueille 784 détenus dont 26 femmes et 15 mineurs. Des gens qui sont gardés dans 4 blocs distincts dont un est baptisé « Obama ».

 

Gagner le combat contre la récidive

« Nous faisons l’impossible à la Prison en dépit du manque de moyens pour améliorer les conditions de détention » confie Joseph Philippe, Inspecteur de police, chef des opérations à ce centre carcéral. 

 

Photo : Max Manassé Leconte - UN/MINUSTAH

 

C’est donc dans le cadre de cette volonté d’amélioration qu’un programme de formation a été élaboré en faveur des détenus  . 100 d’entre eux dont 27 femmes et 9 mineurs ont déjà bénéficié directement d’un  projet devant faciliter leur réinsertion communautaire.

Depuis le 1er septembre 2015, certains bénéficiaires d’ailleurs sur le point d’être libérés ont été alphabétisés alors que d’autres ont été formés en peinture, art floral, cordonnerie et en fabrication puis installation de panneaux solaires, comme l’explique Louis Jean Daney, Professeur d'alphabétisation.

 

 

 

Ce projet de réinsertion post-carcérale, financé par  la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, MINUSTAH, à hauteur de 197 666.31 dollars américain est en adéquation avec la politique nationale en matière pénitentiaire. Il s’agit au fait d’aider à « Humaniser le système carcéral et lutter contre la récidive », selon Jacqueline Feinting, officier correctionnel à la dite Mission.

Le défi aujourd’hui reste le suivi des anciens détenus pour une évaluation de leur degré de réintégration.

 

Photo : Max Manassé Leconte - UN/MINUSTAH

 

Rédaction : Moïse Alex DOCTEUR