Le Conseil de Sécurité achève sa mission de quatre jours en Haïti

16 fév 2012

Le Conseil de Sécurité achève sa mission de quatre jours en Haïti

C’est par la visite, le 16 février, de l’Académie de Police, du camp de déplacés de Carradeux et du Centre de Traitement du Choléra à Port-au-Prince, que les 15 membres de la délégation du Conseil ont terminé leur mission, après un séjour de quatre jours en Haïti du 13 au 16 février 2012. Avant de quitter le pays, le Conseil a fait le point, lors d’une conférence de presse, de ses échanges et visites de terrain, qui ont permis d’évaluer la situation économique, sociale et politique dans le pays, ainsi que le travail de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti ( MINUSTAH), les progrès réalisés et les défis à relever.


Le Conseil de Sécurité achève sa mission de quatre jours en Haïti


galerie

Photo : Logan Abassi/Victoria Hazou – UN/MINUSTAH

A l’académie de Police, le Conseil s’est entretenu avec son directeur, Jean Miguelite Maximé, en présence du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSTAH, Mariano Fernàndez Amunàtegui, du Directeur de cabinet du Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Jean Yonel Trécil, et du chef du pilier Développement de la PNH, Jaime Vigil, de la Police des Nations Unies (UNPol).

Occasion pour le directeur de l’Académie de mettre en relief l’importance de poursuivre les formations dans les domaines du «recrutement et de la formation de femmes instructeurs, la formation continue de différents groupes et unités spécialisées de la PNH, ainsi que des formations spécialisées dans les domaines des explosifs, du sauvetage en haute mer en cas de catastrophes naturelles ou provoquée, de la police frontalière, de la lutte contre le kidnapping, de la gestion des violences, des opérations policières dans les zones à haut risque, de l’utilisation rationnelle du support aérien dans la gestion des cas de kidnapping et l’usage de la nouvelle technologie au service de la sécurité publique ».
Dans le camp de déplacés de Carradeux qui héberge quelque 1.300 familles, le Conseil de Sécurité a visité, en présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, Nigel Fisher, le Centre d’Accueil des Victimes des Violences Basées sur le Genre, mis sur pieds par le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), la Police Nationale d’Haïti (PNH), la Police des Nations Unies (UNPol) et le Bureau des questions de Genre de la MINUSTAH. Le Conseil a ensuite visité le Centre de Traitement du Choléra (CTC) de Tabarre.

Lors d’un point de presse clôturant la visite, l’ambassadrice Susan Rice, Représentant Permanent des Etats-Unis auprès de l’ONU et chef de la délégation, a mis en exergue le constat fait par le Conseil de Sécurité selon lequel « les institutions haïtiennes auront besoin du « ferme appui de la communauté internationale pour pouvoir se tenir debout ».

Les défis humanitaires engendrés par le tremblement de terre, souligne Mme Rice, sont encore présents dans la réalité haïtienne d’aujourd’hui, déplorant que « les femmes soient encore victimes de violences sexuelles et sexistes ».

Le Conseil de Sécurité, dit-elle, a noté des progrès relatifs entre autres au développement de la PNH. « A Miragôane, par exemple, la réduction des effectifs militaires de la MINUSTAH a offert une énorme opportunité de collaboration entre la PNH et l’UNPol ». Susan Rice s’est par ailleurs félicitée des « bons résultats enregistrés, tant au niveau du monitoring, de la formation que du transfert de compétences, grâce à la colocation de l’UNPol et de la PNH dans les commissariats».
Ceci, dit-elle, « nous conforte dans l’importance de renforcer et de maintenir le processus de professionnalisation de la PNH afin que celle-ci se modernise et soit capable d’assurer, seule, la sécurité des Haïtiens, même si, fait-elle observer, la sécurité dépend, bien entendu, d’un avenir beaucoup plus prospère pour le peuple haïtien ».

Tout en se félicitant de la volonté manifestée par le Président Martelly de faire de la création d’emplois une priorité, l’Ambassadrice Rice a souligné que le Conseil de Sécurité juge nécessaire que les pouvoirs exécutif et législatif parviennent à « dépasser leurs intérêts personnels et travaillent ensemble dans un esprit de compromis pour résoudre les problèmes qui affectent la nation ».

Autre source de satisfaction du Conseil de Sécurité, les progrès réalisés dans le domaine de l’Etat de droit, la mise en place d’institutions et la lutte contre la corruption qui, fait valoir Susan Rice, « sont des facteurs essentiels à la croissance et au progrès dont le pays a tant besoin ».

Enfin, a dit Mme Rice, le Conseil de Sécurité est « convaincu qu’après les nombreuses épreuves endurées, un avenir meilleur s’offrira au peuple haïtien », réitérant l’engagement du Conseil de Sécurité et de la communauté internationale de se tenir aux côtés du peuple haïtien, et d’appuyer le gouvernement dans cette phase de redressement pour construire un avenir prospère et plus sur ».

« Finalement, laissez-moi féliciter les femmes et hommes de la MINUSTAH qui font un travail extraordinaire dans des conditions plutôt difficiles », a-t-elle conclu.