Le monument historique de l’entrée sud du Cap Haïtien fait peau neuve
Dans le cadre de ses Projets à Impact Rapide (QIPs), la MINUSTAH a financé à hauteur de 21.000 dollars US la restauration par les techniciens de l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) des trois guérites de l’entrée sud de Barrière bouteilles, l’enceinte historique du Cap-Haïtien. Entamés pendant la deuxième semaine d’août, ces travaux de restauration visent à préserver la valeur historique et touristique du monument marquant l’entrée sud de la deuxième ville d’Haïti.
Photo : Quetony Saint Vil – UN/MINUSTAH |
Mis en œuvre grâce à un partenariat tripartite entre la MINUSTAH, la mairie du Cap-Haïtien et l’Institut de Sauvegarde de Patrimoine National (ISPAN), ce projet consiste à remettre les guérites dans leur état initial, telles qu’elles ont été construites en 1950 sous la présidence de Paul Eugène Magloire. « On ne peut plus faire le béton avec du sang d’animaux et du sirop de canne à sucre, comme cela se faisait par le passé, mais on essaie de faire un mélange qui s’en rapproche avec de la chaux et un peu de ciment », explique l’ingénieur Mario Brunache, Directeur Départemental Nord de l’ISPAN, qui s’estime fier de « préserver ces traces glorieuses du passé ».
Alors que la structure des trois guérites marquant l’entrée sud de la capitale du Nord se délitait avec le temps, certains Capois avaient proposé de les déplacer, mais celles-ci, estime l’ingénieur qui s’est longtemps opposé à l’idée, « ont une valeur patrimoniale, touristique et historique ». Ces lourdes guérites de brique et ciment naturel étaient placées de manière stratégique pour permettre à l’Armée nationale dont elles portaient les couleurs de contrôler les entrées et les sorties dans la ville, faisant, poursuit-il, la fierté de la Cité.
Deux dos d’âne seront également construits à l’entrée et à la sortie de la Barrière en vue de la protéger contre d’éventuels dommages causés par les véhicules. L’ISPAN prévoit aussi de recommander à la Mairie l’interdiction du passage des poids lourds dans la zone.
Ces travaux de restauration, d’une durée de trois mois, créent l’enthousiasme au Cap comme chez Joseph Petit-Frère, un octogénaire du Cap Haïtien qui habite la zone depuis plus de 36 ans. « Les guérites de Barrière bouteilles sont la première chose que voient les visiteurs en entrant dans la ville. Leur état défectueux servait de prétexte aux mauvaises langues pour ternir l’image de la ville», assure-t-il, rappelant que le Cap Haïtien est classé depuis 1995 comme patrimoine national et historique d’Haïti. Neymours Wilfrid, mécanicien dans un garage à proximité de Barrière bouteilles est du même avis car, selon lui, « la restauration de ces guérites va projeter une image positive de la région et de la ville en général ».
Les derniers travaux de restauration des guérites de Barrière bouteilles datent de 1984, soit 34 ans après leur construction.
Rédaction : Quétony Saint-Vil
Edition : Tahirou Gouro Soumana