Les histoires de Cité Soleil : des casseroles d'aluminium

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8 oct 2014

Les histoires de Cité Soleil : des casseroles d'aluminium

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH. Cliquer sur la photo pour lancer la galerie. Cliquer sur la photo pour lancer la galerie. (Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH.)

 

La fumée s’élève, épaisse et noire, au-dessus de terrains vides jonchés d’ordures et d’excréments humains. Elle a jailli pour la première fois il y a trente ans sur les rives d’une rivière aux eaux jadis propres et claires. Aujourd’hui, c’est un jus saumâtre de déchets plastiques et de containers de polystyrène qui se sont déversé là, emmenés par les canaux d’évacuation surchargés par les pluies fréquentes.

A l’embouchure de la rivière, dans une petite cour nue au sol compacté par les années, un vacarme incessant s’échappe d’une étroite hutte en planches de bois. Des hommes torse-nu, aux corps maigres et sinueux, luisants de sueur, remplissent de sable des moules artisanaux à grands coups de pelle, puis les façonnent à la main et au pied avant d’y verser de l’aluminium en fusion pour faire des casseroles de cuisine. Elles seront vendues pour quelque 12 dollars US sur les marchés de la capitale, Port-au-Prince, une bonne affaire pour ceux qui vivent dans le plus grand et le plus célèbre des bidonvilles du pays, Cité Soleil. Et quand ils trouvent assez de ferraille dans les rues et les terrains vagues de la ville, ils peuvent produire jusqu’à 10 casseroles par jour.

 

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH. Cliquer sur la photo pour lancer la galerie. Cliquer sur la photo pour lancer la galerie. (Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH.)

 

La famille Mondasar a lancé sa petite entreprise dans les années 1980, quand il faisait bon vivre dans la Cité du Soleil. Aujourd’hui Walnes, 25 ans, perpétue la tradition familiale avec son père Mones, 45 ans. Les temps ont changé et la chance a tourné à Cité Soleil, mais la famille Mondasar continue, coute que coute, au gré des opportunités qui surgissent et travaille dur, de l’aube au crépuscule, pour maintenir allumées les flammes de l’espoir.

- Logan Abassi - UN/MINUSTAH