Les Nations Unies et Haïti rendent hommage aux Casques bleus

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29 mai 2014

Les Nations Unies et Haïti rendent hommage aux Casques bleus

Photo: Nektarios Markogiannis UN/MINUSTAH

150 militaires, 44 policiers, 10 volontaires, une vingtaine de membres du Corps d’honneur haïtien (un groupe de volontaires), une des officiels haïtiens et étrangers et un public nombreux ont célébré la Journée internationale des Casques bleus, organisée par la MINUSTAH, le 29 mai 2014 à Port-au-Prince.

Photo: Nektarios Markogiannis UN/MINUSTAH

14 heures. Les soldats du 19e bataillon du Brésil (Brabatt) sont affairés. A l’entrée du camp Charlie, leur base à Port-au-Prince, ils contrôlent l’identité de tout visiteur. Et ils sont de marque. Les voitures sont orientées vers des parkings.

Ce 29 mai est un jour particulier. Le camp va, en effet, abriter la cérémonie commémorative de la Journée internationale des Casques bleus. Dans l’arrière-cour, il y a de la place pour accueillir des centaines de personnes.

Le soleil est chaud et trois tribunes ouvertes accueillent participants et officiels. A 14 h 30, les modérateurs invitent les portes étendards à se positionner sur l’aire de la parade. 20 étendards aux couleurs des pays contributeurs de troupes de la MINUSTAH se plantent face aux tribunes.

De gauche à droite, les couleurs du Brésil – le plus grand pourvoyeur de soldats de la mission onusienne-, de l’Argentine, de la France, du Paraguay de la Jordanie, du Chili, du Perou, de la Bolivie, du Sri Lanka, du Guatemala, du Nepal, du Pakistan, de l’Uruguay… le tout couronné par les étendards des deux forces de police spécialisées et du Corps d’honneur haïtien (un groupe de volontaires).

 Photo: Nektarios Markogiannis UN/MINUSTAH

Sous ce ciel ensoleillé, des soldats, tous coiffés de béret bleu, portant des foulards tout aussi bleus, et des lunettes sombres se dirigent sur l’aire de la parade et s’alignent derrière les couleurs de leurs nations. Les tribunes continuent de se remplir.

A 15 heures, des voitures 4x4 aux immatriculations tantôt officielles tantôt CD (corps diplomatiques) traversent la cour du camp brésilien. Huit minutes plus tard, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Sandra Honoré, franchit la barrière, sous l’alerte de la sirène.

« C’est la grande patronne qui arrive », chuchote deux personnels de l’ONU. La parade est au top de ses effectifs. Aux contingents militaires s’ajoutent les policiers et les volontaires de l’ONU. A 16 heures, les officiels arrivent et passent les troupes en revue, avant de prendre place à la tribune d’honneur, salués par l’assistance.

Outre Mme Honoré, on y retrouve le Représentant spécial adjoint Carl Alexandre, le Lieutenant-Général Jose Luiz Jaborandy Jr, le commandant de la force de l’ONU en Haïti, Serge Therriault, le Commissaire de Police des Nations Unies par intérim, le ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim et Représentant du Chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly.

Pilier central de l'action de l'ONU

Un seul discours, celui de la Représentante du Secrétaire général des nations Unies en Haïti, Sandra Honoré.

Elle situe d’emblée l’enjeu de la cérémonie. « (…) la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies nous invite à réfléchir sur le sens profond du mot paix et sur l’implication de milliers d’hommes et de femmes déployés à travers le monde sous l’étendard bleu et blanc des Nations Unies ».

Elle ajoute que « le monde apprécie le rôle joué par les Casques bleus dans le processus visant à construire un monde meilleur (…) ».

Abordant le bilan de la MINUSTAH en Haïti, notamment l’appui qu’apporte par la Mission à la PNH dans la prévention des menaces à l’ordre public, Mme Honoré souligne : « On peut saluer à ce titre l’augmentation régulière des effectifs [de la PNH], et sa professionnalisation progressive avec à ce jour, 10% de femmes par promotion, un taux que nous souhaitons voir augmenter ».

Cet appui à la police s’inscrit selon elle dans le cadre des priorités exprimées par les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, lors d’un débat sur Haïti en mars dernier.

 Photo: Nektarios Markogiannis UN/MINUSTAH

Parmi les autres avancées du Plan de Développement de la PNH, “nous pouvons citer les énormes efforts menés dans la prévention et la lutte contre la criminalité, qui ont contribué à améliorer la situation sécuritaire dans le pays. La présence de la Brigade à vélo aujourd’hui témoigne du partenariat entre l’UNPol et la PNH pour la mise en place d’une police au service de la communauté.”, relève-t-elle.
 

 Photo: Nektarios Markogiannis UN/MINUSTAH

En outre, “le renforcement de l’état de droit est une condition essentielle pour la sécurité et le développement. Le gouvernement d’Haïti en a fait une priorité, comme reflétée dans son programme des 5E”, ajoute Mme Honore, pour qui “le développement d’une culture respectueuse de l’état de droit et des droits de l’homme nécessite un effort constant, une vigilance sans faille.

Les Nations Unies continuent de soutenir tous les efforts dans ce cadre, comme la lutte engagée contre la détention préventive prolongée et la réforme de la justice’. L’idéal est que la présence de la Mission aide les Haïtiens à construire, dans l’entente, un future meilleure dont la base est la protection de la démocratie, notamment l’organisation des élections équitables, gage de paix et de stabilité.

« Les partenaires d’Haïti se refusent à considérer l’éventualité de la caducité du Parlement en janvier 2015, ce qu’impliquerait la non-tenue des élections cette année », déclare-t-elle.

“Je souhaite à nouveau faire appel aux acteurs politiques haïtiens, à tous les niveaux, dans l’intérêt supérieur de la Nation, de prendre toutes les mesures nécessaires et de faire les concessions qui s’avèrent essentielles, afin d’avancer vers la tenue des élections législatives partielles, municipales et locales au plus tard le 26 octobre 2014, comme convenu durant l’historique -dialogue inter-haïtien.

Il est extrêmement important de continuer ce processus de dialogue afin de renforcer la confiance mutuelle et d’assurer que des élections, transparentes, crédibles et inclusives se tiennent en 2014”, plaide encore Mme Honoré.

“Les Nations Unies réitèrent sa volonté d’accompagner le pays, et la population en apportant son appui, tant opérationnel que sécuritaire, pour le bon déroulement des dites ”, assure-t-elle.

Les jeunes pour la paix

Au cours de cette cérémonie, les six gagnants du concours de dessin et de poésie organisé par la MINUSTAH, en prélude à la journée internationale des Casques bleus, ont été distingués. Le concours a été organisé sous le theme: «Mwen responsab tou pou kampe lapé », « Moi aussi, je suis responsable pour maintenir la paix ».

Il a rassemblé plusieurs jeunes de différents établissements scolaires de la capitale, Port-au-Prince. Les gagnants ont reçu des tablettes digitales Surtab, fabriquées par des Haïtiens. Ils ont également reçu des fournitures scolaires.

Kelly Rubens du college Saint Louis de Gonzague, qui a dessiné un casque bleu en opération de maintien de la paix, au nom des récipiendaires, s’est déclaré très honoré de remporter le prix du meilleur dessinateur de la compétition. La cérémonie a pris fin par deux spectacles de danses de Casques bleus du Guatemala et du Brésil, avec de jeunes Haïtiens talentueux du groupe Aochan créole de l’organisation Viva Rio. Les festivités de cette journée vont se poursuivre, le samedi 31 mai, à Delmas a centre.

Au programme : des activités culturelles et sportives entre le personnels des Nations Unies et les populations haïtiennes. La Journée internationale des Casques bleus de l’ONU a été instituée le 24 février 2003 par la Résolution 57/129 de l’Assemblée générale de des Nations Unies lors de sa 57e session.

Cette journée rend hommage au travail des 116 000 Casques bleus déployés dans les opérations de paix dont quelque 5000 en Haïti. Depuis 1948, l’ONU a géré 69 opérations de paix dans le monde dont 16 sont en cours.

 

Rédaction : Antoine Adoum Goulgué/ UN-MINUSTAH