Les notes de presse de la conférence de presse du Conseil de sécurité
CONFERENCE DE PRESSE DES MEMBRES DU CONSEIL DE SECURITE
Dimanche 25 janvier 2015
Introduction de Sophie Boutaud de la Combe
Bienvenue à cette conférence de presse qui clôture la visite de trois jours du Conseil de sécurité en Haïti codirigée par le Président du Conseil de sécurité, le Représentant permanent du Chili aux Nations Unies, l’ambassadeur Cristian Barros Melet et la Représentante permanente des Etats Unis auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Samantha Power.
Durant cette visite, les 15 membres du Conseil de sécurité : l’Angola, le Chili, la Chine, l’Espagne, les Etats Unis, la France, la Jordanie, la Lituanie, la Malaisie, la Nouvelle Zélande, le Nigeria, le Royaume-Uni, le Tchad, la Russie, le Venezuela ont rencontré différents représentants des autorités nationales et ont visité plusieurs projets recevant l’appui de la MINUSTAH et des Nations Unies à Port-au-Prince et aux Cap-Haitien.
J’invite les deux codirigeants de la mission du Conseil de sécurité à prendre la parole.
Intervention de l’ambassadeur du Chili, M. Cristian Barros Melet: (traduit à partir de l’anglais)
Merci Madame.
Bonsoir,
Un bref résumé ces trois jours, tandis que nous sommes arrivés à la fin de la mission du Conseil de sécurité en Haïti qui nous a permis de rencontrer le gouvernement et le peuple haïtien ainsi que la MINUSTAH et le reste de l’équipe des Nations Unies, je veux les remercier pour leur appui ayant rendu possible cette visite.
Durant ces trois derniers jours, nous avons eu des rencontres avec le Président Martelly, de hauts dignitaires du gouvernement, les représentants de la MINUSTAH, des représentants seniors des Nations Unies, des membres du conseil électoral, des partis politiques et de la société civile. À travers nos différentes visites, nous avons eu l’opportunité de constater les différents aspects de la situation du pays sur le terrain et avions eu la chance de visiter les bataillons de la MINUSTAH au Cap-Haïtien et de rencontrer les pays contributeurs de troupes et de policiers.
Nous avions eu l’opportunité d’écouter et de voir presque toutes les différentes perspectives de la situation du pays dans le domaine de la sécurité, le dével.
En plus d’affirmer notre support au gouvernement et au peuple haïtiens pour leurs efforts en vue de consolider la paix, la démocratie et la stabilité et pour promouvoir le redressement et le développement durable, les membres du conseil de sécurité exhortent les acteurs politiques haïtiens à travailler ensemble et sans plus de délai pour assurer la tenue urgente d’élections libres justes, inclusives et transparentes incluant celles qui auraient dues se tenir en accord avec la constitution d’Haïti.
Merci
Intervention de l’ambassadeur des Etats-Unis, Madame Samantha Power : (traduit à partir de l’anglais)
Mon nom est Samantha Power et je suis l'ambassadeur américain aux Nations Unies et, avec mon collègue Cristian du Chili, co-chef de file, de ce voyage. Nous, les membres très divers du Conseil de sécurité, avons eu une visite très instructive et productive en Haïti. Nous disposerons plus tard d’un moment pour les questions, mais je vais simplement partager avec vous quelques-uns des messages-clés que nous avons entendus d’un large éventail d'acteurs avec lesquels nous nous sommes réunis.
Nous sommes ici avec le Conseil de sécurité, qui comme l’a dit mon collègue Cristian, d’abord pour supporter Haïti, pour soutenir le peuple haïtien, sans prendre parti, mais plutôt pour avoir une meilleure compréhension de la façon dont la communauté internationale peut aider Haïti. Nous avons d’un côté vu beaucoup de progrès en termes de santé, d'éducation, de ramassage de débris et de la relocalisation des personnes déplacées suites au séisme. Mais, la plupart des personnalités que nous avons rencontrées ont aussi insisté sur la fragilité et la vulnérabilité d’Haïti en cette année électorale.
Nous avons entendu un grand nombre d'acteurs parler de l'importance du contrôle et de contrepoids dans l’exercice du pouvoir gouvernemental, partout où il est exercé. Et le Conseil a souligné dans toutes ses réunions, à la fois avec le président et le cabinet ministériel, avec les sénateurs et les partis de l'opposition, notre ferme soutien pour le renforcement des contrôles et de contrepoids à un moment où le Parlement n’exerce pas le rôle qui lui est dévolu.
Il est clair que le leadership devra être exercé en Haïti d'une manière très inclusive et consultative, afin de maintenir la légitimité de l'Etat.
Nous avons aussi écouté beaucoup de commentaires au sujet de l’expression démocratique par le peuple, mais aussi nous avons souligné que cette expression démocratique doit se faire sans violence.
Nous sommes encore plus convaincus de l'importance du compromis. Il est sûr que tout le monde en Haïti n’obtiendra pas exactement ce qu'il ou elle veut dans les prochains jours ou dans les années à venir. Il est toutefois important que tous les acteurs priorisent Haïti et le bien-être général au-dessus des intérêts personnels.
Encore deux points, et ensuite nous passerons aux questions. Nous avons entendu maintes et maintes fois le message selon lequel il est essentiel que des élections soient tenues le plus tôt que possible, de manière équitable, transparente et inclusive.
Les gens qui ont des griefs ou qui ont des plaintes à propos du passé peuvent investir leurs énergies de manière constructive dans le processus électoral. Et nous exhortons ceux qui ont des plaintes et des préoccupations au sujet des événements récents ou sur la façon dont Haïti est arrivé à cette situation, de canaliser leurs énergies dans la tenue d'élections justes, transparentes et inclusives.
Et enfin, nous avons beaucoup entendu parler de l’importance de la sécurité comme fondement du développement démocratique d'Haïti. Et ici, nous avons été témoins durant notre visite d’une partie du travail de la Police nationale haïtienne, qui non seulement a augmenté son effectif au cours des dernières années, mais a aussi approfondi la qualité de son travail. Et le Conseil de sécurité a exprimé son intention de fournir son entier appui à la Police nationale d’Haïti et, bien sûr, de supporter le travail de la MINUSTAH en appui à la PNH, parce que la Police haïtienne est le futur de la sécurité en Haïti.
Le gouvernement, la société civile, et la plupart des partis d'opposition, ont exprimé leur appui et leur appréciation pour le rôle que la MINUSTAH a joué pour aider et soutenir Haïti durant ces moments difficiles, les haut et les bas au cours des dernières années. Et bien que dans quelques minutes, nous prenions un avion pour retourner à New York, le Conseil de sécurité va rester extrêmement vigilant sur les événements en Haïti, et nous encourageons toutes les parties en Haïti à mettre en place un plan, à avoir une feuille de route pour les élections qui devront se tenir dès que possible; de gouverner, et de jouer le rôle de citoyen, d'une manière qui respecte et promeut le droit du peuple haïtien. Et avec cela, je pense que nous sommes ici pour répondre à vos questions.
QUESTIONS/REPONSES
Al Jazeera : Le Conseil de sécurité a une influence considérable sur l’agenda de ce pays, puis-je vous demander qu’elle est maintenant votre position sur cet agenda, pourrait-il y avoir des élections parlementaires avant les élections présidentielles et de l’autre point de l’agenda c’est le futur de cette Mission, combien de temps encore cette mission devrait rester dans le pays? Il n’y a pas de guerre ou de conflit dans ce pays. C’est vrai il y a troubles politiques, mais les gens ne se font pas tuer dans les rues comme c’est le cas dans d’autres Mission à travers le monde ?
Samantha Power : je prendrais la première partie de votre question et laisserai mon collègue chilien répondre à la seconde partie. Concernant l’agenda des élections, il ne revient pas au conseil de sécurité de faire du micro management de la façon dont les haïtien gèrent la question complexe et très technique, politique et financière et les défis de tenir des élections aussi larges
Je peux seulement vous dire que mais nous avons tous été rassurés par les membres du CEP lors de notre rencontre, et bien sûr, la formation de cette institution s’est faite pendant que nous étions ici, que toutes les mesures seront prises pour faire correctement les choses.
Le conseil électoral nous a assurés que des consultations se poursuivent avec un large secteur de la société civile et les sénateurs qui sont encore en fonction, en consultation avec les partis politiques de l’opposition et le gouvernement et qu’ils détermineront un plan pour aller de l’avant et cela sera, j’en suis sûre, un processus consultatif qui permettra de savoir si ce plan est celui qui doit être mis en place.
Cristian Barros: Comme vous le savez, nous avons une résolution qui arrive à échéance en octobre prochain et un mandat qui prévoit d’évaluer le niveau des troupes et ce qui se passe avec le prochain rapport de la MINUSTAH.
La seule chose que je peux vous dire est que maintenant nous avons plus d’informations et nous travaillons très sérieusement avec tous les membres du Conseil de sécurité, mais ce n’est pas possible de dire quelque chose maintenant, alors que nous clôturons cette Mission très fructueuse. Nous allons attendre le rapport de la MINUSTAH.
SCOOP FM : Nous savons que la MINUSTAH avait pour mission de stabiliser le pays. Cela fait quatre ans qu’aucune élection n’a eu lieu dans le pays. Le parlement haïtien est dysfonctionnel, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) n’a pas de président, n’est-ce pas là un constat d’échec pour les Nations Unies en Haïti ?
Samantha Power: Je pense que ce que nous avons entendu d’un large pan des acteurs et de la société haïtienne est une énorme appréciation du rôle des Nations Unies et de l’engagement de la Représentante spéciale du Secrétaire général en vue d’aider à trouver un compromis.
Les Nations Unies ont fait une énorme différence dans la formation de la police haïtienne, en appuyant l’amélioration de l’état de droit, en aidant dans le domaine de l’assainissement et la reconstruction ; et je pense que vous savez mieux que nous l’important travail réalisé par les Nations Unies.
Ce serait une grande erreur pour des personnes venant d’autres pays, de venir en Haïti et de dicter comment mener votre politique. De ce fait, il revient aux dirigeants haïtiens, à l’opposition haïtienne, aux politiciens et aux citoyens haïtiens à se mettre ensemble pour assurer la réalisation des élections dans le meilleur délai de ce qui est techniquement faisable. Et quand cette volonté politique sera constatée à travers un large pan de la communauté, les Nations Unies et la communauté internationale seront présentes afin d’accompagner Haïti dans les prochaines étapes.
Miami Herald: Le ministre de la Justice Pierre Richard Casimir demande à la MINUSTAH de ne pas réduire les troupes avant la fin des élections. Je voudrais avoir votre réaction là-dessus, je sais que l’année dernière en octobre il y avait un débat sur ce point.
Cristian Barros: Nous n’avons pas une idée spécifique. Mais nous essayons maintenant de maintenir notre appui au gouvernement haïtien avec pour but l’organisation des élections avec les caractéristiques déjà mentionnées. Il est trop tôt pour dire si c’est nécessaire de continuer avec la même configuration ou pas. Nous aurons le temps pour cela. Sans compter que c’est un processus complexe au plan politique. Mais je vous assure que nous prenons ceci très au sérieux et que le Conseil de Sécurité est très attaché à la situation en Haïti.
Samantha Power : Je veux dire une dernière chose aux journalistes haïtiens ici présents. Vous êtes des éléments très importants dans la vérification et l’équilibre des informations. Et votre rôle est très important pour assurer et garantir la démocratie en Haïti, pour que les citoyens connaissent les règles du jeu des élections. On ne saurait insister suffisamment sur votre rôle. Il est crucial. Continuez le bon travail.
Je voulais juste dire cela aux journalistes haïtiens dont le travail est vital pour cette année et celles qui suivront.
Sophie Boutaud de la Combe: Merci beaucoup. Thank you very much. Merci aux journalistes de rester assis pour laisser la délégation sortir.
Mèsi anpil.