Martissant : la jeunesse mobilisée pour affronter les risques d’inondation

25 sep 2012

Martissant : la jeunesse mobilisée pour affronter les risques d’inondation

A Martissant, l’un des quartiers les plus vulnérables aux intempéries et aux inondations de la capitale haïtienne, des jeunes s’engagent à sensibiliser la population à la gestion des risques et des désastres, et à participer au curage des canaux secondaires.

Martissant : la jeunesse mobilisée pour affronter les risques d’inondation

Photo : Jonas Laurince – UN/MINUSTAH

« On s’organise avec l’aide de quelques notables de la zone pour participer au curage des canaux, tache pour laquelle nous avons loué une quantité de pelles et de brouettes », explique Wedlyn Pierre, Coordonnateur général de l’Action des Jeunes pour la Promotion de la Santé et la Modernisation (AJPROSAM) qui compte à son actif quelques 2.000 membres mobilisés à Martissant.

Wedlyn a bénéficié, avec le support de la Section de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH, de deux journées de sensibilisation autour du thème « Gestion des Risques et des Désastres » organisées les mercredi 19 et jeudi 20 septembre 2012, dans le cadre de la Journée Internationale de la Paix. Environ 50 personnes de 25 organisations – soit 2 personnes par organisation – ont été formées et formeront à leur tour d’autres personnes, avec pour objectif de « sensibiliser les habitants du quartier sur les risques auxquels ils sont exposés et comment les gérer tout en se protégeant », souligne le Coordonnateur adjoint de la Plateforme des Organisations Nationales (PLON), Mercélus Joseph.

Ces jeunes projettent également de s’attaquer à l’un des grands problèmes auxquels la population est confrontée dans ce quartier, celui des latrines. Déjà, ils ont ciblé 400 familles dépourvues de latrines à Martissant et voudraient, avec le soutien des autorités, y construire 50.

Martissant A 2, appelé aussi Cité l’Eternel, une zone encaissée à l’entrée Sud de Port-au-Prince, fait face à de graves problèmes liés à la gestion des risques et des désastres, puisque plusieurs zones sont inondées à la moindre averse. Le quartier est en outre traversé par plusieurs canaux secondaires, utilisés comme dépotoirs à ordures et à eaux usées, et souvent négligés parce qu’inaccessibles aux poids lourds des services de ramassage des ordures. Conséquence : à chaque averse, des maisonnettes sont inondées parce que ces canaux obstrués ne facilitent pas le passage des eaux, et les risques de maladies comme la malaria et le choléra sont inévitables. « Suite au passage de la tempête tropicale Isaac [le mois dernier], on a recensé 13 cas de choléra », a regretté Wedlyn Pierre.

Afin de limiter le ruissellement des eaux vers le bas de la ville, la Section RVC de la MINUSTAH a également financé l’aménagement des bassins versants de Morne l’Hôpital, sur les hauteurs de Martissant, Carrefour-Feuilles et Fontamara. De février à juin 2012, 1.345 personnes ont été employées dans ce projet, dont la majorité des jeunes désœuvrés issus de ces trois communes du bas de la ville.

Rédaction : Jonas Laurince
Edition : Mathias Gillmann