Nigel Fisher : « Nous avons besoin de la communauté internationale car nos ressources sont limitées »

13 avr 2012

Nigel Fisher : « Nous avons besoin de la communauté internationale car nos ressources sont limitées »

Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, Nigel Fisher, fait part des difficultés récentes relatives au financement des projets humanitaires destinés aux plus vulnérables, notamment les résidents des camps de déplacés et ce, malgré la Procédure d'appel consolidé (CAP) 2012 de 231 millions de dollars lancée pour Haïti et dont seulement 9% des fonds ont été octroyés par les bailleurs.

Nigel Fisher : « Nous avons besoin de la communauté internationale car nos ressources sont limitées »

Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Question : Quel est l’impact du peu de ressources sur les conditions de vie des plus vulnérables, notamment les personnes déplacées vivant toujours dans les camps suite au séisme du 12 janvier 2012 ?
Nigel Fisher : Haïti fait toujours face à des défis tels l’épidémie de choléra et l’insécurité alimentaire. Le montant de l’appel humanitaire 2012 s’élève à quelque 231 millions de dollars. Mais jusqu’à présent, nous n’avons reçu que 9% de ce montant, alors qu’il reste encore dans les camps de déplacés quelque 500.000 personnes. Concernant l’épidémie de choléra, considérant que chaque victime est une victime de trop, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’il pourrait y avoir 200.000 cas cette année. Même si cela est beaucoup moins que l’année dernière où 500.000 personnes ont été atteintes, et malgré l’implication des autorités haïtiennes, nous avons encore besoin des partenaires de la communauté internationale pour combattre le choléra, et nos ressources sont limitées.
Certes, on trouve encore des acteurs sur le terrain, mais leur nombre est insuffisant. Plusieurs d’entre eux travaillant dans le domaine de la lutte contre le choléra sont partis. Aussi, notre capacité de réponse est-elle devenue plus faible que l’année dernière et nous cherchons à augmenter nos ressources pour être certains de fournir la réponse adéquate. Ces dernières semaines, quelques flambées de choléra ont été enregistrées dans le Nord-Ouest, le Centre et autour de Port-au-Prince et pourtant, la saison cyclonique n’a pas encore débuté. Si les ressources disponibles n’augmentent pas, nous prévoyons des difficultés lorsqu'elle surviendra.

Q.: Quelle est l’étendue des dégâts après les dernières pluies ?
N.F. : Ces dernières semaines, une soixantaine de camps ont été inondés à cause de la pluie. Pour faire face à de telles situations, il ne faut pas seulement creuser des canaux pour permettre l’évacuation des eaux, mais il faut également nettoyer les ravines aux alentours de Port-au-Prince. Ce travail a déjà commencé, avec le nettoyage de 5 grandes ravines de la capitale avec l’appui des autorités municipales, du Ministères des Travaux Publics, de la MINUSTAH et des agences de l’ONU.
L’autre problème est que les stocks de bâches sont très limités. Nous ne disposons que de 8.000 bâches dans tout le pays et en avons distribué jusqu’à présent quelque 2.000. Nous devons donc constituer, en urgence, notre stock de bâches. Il est également important de s’assurer que dans les camps, la population ait accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Propos recueillis par le Bureau de la Communication et de l’Information publique de la MINUSTAH

Regardez l'interview de Nigel Fisher [EN]