« Clean Blocks », symbole d’une participation communautaire réussie

13 avr 2012

« Clean Blocks », symbole d’une participation communautaire réussie

La Phase III du projet « Clean Blocks », de la Section Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH exécutée en partenariat avec le Bataillon d’infanterie brésilien (BRABAT 2), vient de s’achever à Nazon, Village de Dieu, et Bel-Air, trois quartiers sensibles de Port-au-Prince. Les communautés ont activement participé à la réhabilitation et au nettoyage de leurs quartiers et ont tissé entre eux de nouveaux liens de solidarité.

symbole d’une participation communautaire réussie

Photo : UN/MINUSTAH

Le projet « Clean Blocks » dont les phases I et II avaient été lancées en 2011 à Cité Soleil et Delmas, incarne la réussite d’une initiative conjointement élaborée et mise en œuvre par les composantes civile et militaire de la MINUSTAH, d’autres partenaires et les populations bénéficiaires elles mêmes. « Clean Block » s’il vise avant tout à améliorer les conditions de vie des habitants des zones vulnérables ciblées, génère également au sein des communautés de nouveaux réflexes de citoyenneté, de prise en charge collective et de solidarité des habitants les uns envers les autres.

A travers la sensibilisation, l’identification et l’inscription des volontaires (avec un quota minimum de participation de 30% de femmes), « Clean Blocks » offre aux communautés l’opportunité de contribuer à l’amélioration de leur environnement, par le nettoyage, l’enlèvement des débris, la restauration et la peinture des maisons dans le cadre d’un programme « cash-for-work » (travail contre argent).

La phase III du projet qui vient de s’achever, après quatre mois de travaux, a ciblé des zones des quartiers de Nazon, Village de Dieu et Bel-Air, où huit blocs d’habitations ont été réhabilités, repeints et nettoyés. Un total de 24 lampadaires solaires ont par ailleurs été installés dans des points stratégiques choisis conjointement par les Casques bleus et les habitants, afin de renforcer la sécurité des blocs, la nuit. Ce projet, qui a demandé un financement de quelque 95.000 dollars américains, a offert un travail temporaire à 140 personnes dans les quartiers concernés.

Ronald Legros, leader communautaire à Village de Dieu, a exprimé sa « fierté » face au travail effectué. Car, dit-il, quelque 200 personnes, soit plus du triple de l’objectif initial, ont pu en bénéficier. Et grâce au matériel -brouettes, râteaux et sacs poubelles, notamment- dont il est responsable, les membres de la communauté se sont organisés pour nettoyer chaque semaine du lundi au samedi.

A Bel-Air, A. Jean Chamyr, le leader communautaire de la rue Pétion, explique qu’après le séisme, « le coin était devenu invivable à cause des ordures et des débris ». Mais, poursuit-il, le projet « Clean Blocks » a ressoudé la communauté qui s’est organisée en groupes afin de se retrouver chaque matin pour nettoyer. « Grâce à cela, beaucoup de personnes qui avaient quitté reviennent ».

La section RVC cible en général des zones vulnérables très affectées par la violence, exacerbée par l’absence de service public. Ce qui se traduit généralement par le manque d’eau potable, d’électricité, d’assainissement et la non-collecte des ordures. Toutefois, pour un meilleur suivi, M. Léonard préconise une plus grande implication des autorités locales dans la mesure où « la priorité des résidents est d’abord de trouver de quoi manger avant de penser à leur environnement ».

Une phase IV de Clean Block est prévue qui doit cibler des blocs situés dans les quartiers de Bois Neuf, Ti-Haïti, Soleil 19 (Cité Soleil) et Delmas West 1 et Cité Aucay (Delmas).