Sud-est : L’Etat de droit au centre de deux jours de discussions

12 avr 2012

Sud-est : L’Etat de droit au centre de deux jours de discussions

Les communes de Grand-Gosier, Thiotte et Anse-à-Pitres ont accueilli, les 10 et 11 avril 2012, une série de rencontres sur l’Etat de droit et le respect des principes institutionnels dans le cadre d’un Projet à Impact Rapide (QIP) financé par la MINUSTAH à hauteur de quelque 11.000 dollars américains et destiné aux 10 communes du Sud-est. L’objectif était d’offrir un cadre d’échanges permettant d’esquisser des pistes de réflexion et des schémas de solutions.

Sud-est : L’Etat de droit au centre de deux jours de discussions

Photo : Jean Patrick Mackintosh – UN/MINUSTAH

Sous la houlette de la section des Affaires Civiles du Bureau régional Sud-est de la MINUSTAH, des membres d’associations locales et d’organisations de la société civile ont été invités, deux jours durant, à exposer leurs préoccupations concernant l’Etat de droit et le respect des principes institutionnels aux autorités départementales, dont le représentant du pouvoir de l’exécutif dans le Sud-est, Pierre Michel Lafontant, le Commissaire du Gouvernement de Jacmel, Me Jean Antoine Féhaud et le Directeur départemental adjoint de la Police Nationale d’Haïti (PNH), le Commissaire municipal Bien-aimé Pierre Roméro.

Pour M. Lafontant, « l’Etat de droit est un processus qui se construit et il faut que la population et les autorités en place collaborent pour mettre en valeur le respect des principes visant le bon fonctionnement des institutions républicaines ».

Renforcer le nombre de policiers dans le Commissariat pour retirer de la circulation les armes illégales, construire un nouveau local pour le Tribunal de Paix et mettre en place une représentation de la Direction Générale des Impôts pour percevoir les taxes des contribuables, tels étaient les points soulevés par les habitants de la commune de Grand-Gosier.

A Anse-à-Pitres, le tableau n’est guère plus brillant avec comme maux recensés, l’insécurité et la répétition d’actes de non-respect des droits des Haïtiens par les Dominicains.

Comme dans les deux premières communes, des manquements sont aussi observés à Thiotte pour l’accès à la justice, l'intrusion inopportune de la politique dans la vie sociale, la distance pour se rendre au Parquet de Jacmel ou encore le non-respect des droits de la femme.

Au titre des recommandations à l'issue de ces rencontres, il faut retenir le plaidoyer du Commissaire du Gouvernement en faveur de la construction d’un Tribunal de Première Instance dans l’arrondissement de Belle-Anse pouvant desservir les communes Belle-Anse, Grand Gosier, Thiotte et Anse-à-Pitre et de celle d’une Cour d’Appel pour le département du Sud-est. Car, très souvent, les justiciables abandonnent leurs procès en cours par manque de moyens pour se rendre à Port-au-Prince afin d’introduire en appel une affaire.
La population d'Anse-la-Pitre, elle, réclame la présence d’unités spécialisées de la PNH afin de la protéger tout en surveillant la zone frontalière. Elles souhaite également la construction d’un marché.

En 2011 déjà, les communes de Côte-de-Fer, Marbial et Belle-Anse avaient accueilli des rencontres de ce type. Bainet, Lavallée, Marigot Cayes-Jacmel doivent clôturer le projet.

Rédaction: Jean Patrick Mackintosh

Edition: Habibatou Gologo