Plus efficace contre la violence basée sur le genre

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

10 juin 2015

Plus efficace contre la violence basée sur le genre

Ce lundi 8 juin a été lancé à l’amphithéâtre de l’Académie nationale de Police d’Haïti, un séminaire international de formation de trois jours sur la violence sexuelle basée sur le genre (VSBG), notamment à l’intention de cadres venant des différents départements.

Sont programmés  Des thèmes tels la gestion d’une enquête, l’utilisation d’internet en regard aux abus sexuels sur enfants et la collaboration de la police internationale ainsi que les garçons victimes de crimes sexuels et les délinquants sexuels qui voyagent.

A l’origine de cette formation, la Coordination nationale des affaires féminines, des questions de genres et des violences sexuelles. Une structure de la PNH dont l’objectif est de promouvoir le genre et de lutter contre la violence basée sur le genre. Selon Marie Louise Gauthier, commissaire divisionnaire,  cette formation doit permettre aux participants d’avoir plus d’efficacité sur le terrain.

‘’La violence dirigée contre un homme ou une femme du fait de son sexe ou qui affecte les hommes et les femmes de façon disproportionnée’’, est ce que l’on appelle la violence basée sur le genre selon Sony Noelsaint, commissaire divisionnaire et directeur de l’Académie, qui reconnait qu’elle affecte la société, un peu partout. Voilà qui explique qu’un cours sur ce type de violence a été introduit dans le curriculum de l’Ecole de Police depuis 2011, suite à la création en 2010 au sein de la PNH, de la section VSBG, supportée notamment par la Norvège et la MINUSTAH. Ce qui a permis de former près de 1200 officiers et cadres de la PNH pour enquêter et lutter contre ce type de violence, a-t-il noté.

Pour faciliter la tâche à ce service au sein de la PNH, la Norvège et la MINUSTAH ont notamment financé la construction du Bureau de coordination à la  mise en place de bureaux à travers le pays et l’édification du centre de crise chargé d’appuyer les femmes victimes de violence, fonctionnant à l’hôpital Justinien du Cap-Haïtien dans le Nord du pays. Cependant, souligne Sandra Honoré, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haiti, beaucoup reste à faire pour l’élimination de la violence basée sur le genre.

Car, estime-t-elle, « quelles que soient nos origines les violences à caractère sexuelles sont inhumaines et dégradantes, avec un effet détruisant non seulement sur les victimes mais aussi sur les familles ainsi que sur la société toute entière ».

Et, pour éviter que la société ne devienne trop vulnérable et permettre à ses citoyens de vivre en sécurité, Mme Honoré croit qu’ « il est donc crucial de combattre avec tous les moyens légaux et toutes les capacités institutionnelles en faisant du renforcement de la chaine du système judiciaire haïtien, un enjeu majeur à travers les formations de haute qualité ».

Ont également participé à la cérémonie de lancement de cette formation, Dr Kjell Hodnebo représentant du ministère norvégien des Affaires étrangères, Yves Rose Morquette  ministre à la Condition féminine, Jean Roodly Aly directeur général du ministère de la justice, Carl Alexandre Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, Moukaila Idrissou, commissaire de police a. i de la MINUSTAH et Jon Christian Moller, chef de l’unité sur la violence sexuelle basée sur le genre de l’UNPol en Haïti.

Rédaction : Pierre Jerome Richard