PNH : Pour des interventions plus efficaces dans les situations dangereuses

1 oct 2012

PNH : Pour des interventions plus efficaces dans les situations dangereuses

Une vingtaine de policiers en poste à Cité Soleil ont suivi une formation qui leur a été donnée par leurs collègues de Police des Nations Unies (UNPol) leur permettant de maitriser des interventions de terrain en attendant l’éventuelle arrivée de renforts.


PNH : Pour des interventions plus efficaces  dans les situations dangereuses


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Photo :Logan Abassi / UN/MINUSTAH

« On part du principe que tous les renforts n’arrivent pas en même temps, les patrouilles des commissariats peuvent arriver à des minutes d’intervalle et les policiers doivent pouvoir s’organiser en fonction de cela », explique Jean-Marc Tanguy, instructeur de la UNPol.

Cette formation, intitulée « Primo-intervenant », vise à créer chez les policiers les bons réflexes dès le déclenchement d’une situation potentiellement dangereuse, comme, par exemple, l’attaque d’un commissariat par un groupe d’individus voulant libérer une personne gardée à vue ou encore la prise d’assaut d’un lieu où un policier est en train d’intervenir.

Les policiers réunis à l’Académie nationale de Police, sur la route des Frères, à Port-au-Prince, ont donc travaillé durant deux semaines sur plusieurs thèmes, allant des tactiques et techniques d’interpellation à la gestion de barricades, à l’évacuation des blessés de locaux occupés et aux techniques de progression en milieu dangereux.

« On leur apprend également à s’organiser et à avoir les bons réflexes », souligne le formateur de la Police des Nations Unies.

Ce stage visait à répondre à la demande du commissaire municipal de Cité Soleil, l’initiateur du projet, selon qui ses troupes sont relativement peu préparées à faire face à ce genre de situations, notamment dans les quartiers « à risque ». Considéré comme le plus grand bidonville des Antilles, Cité Soleil - où vivent quelques 300.000 personnes, pour la plupart dans la pauvreté extrême, et où sévissent des gangs de jeunes criminels - est, selon le commissaire municipal, une « zone criminogène » et « volatile », où les policiers ont souvent affaire à « la petite et même la grande criminalité », aux attroupements et manifestations de rues parfois violentes.

Une vingtaine de policiers supplémentaires d’un autre commissariat de l’Ouest seront prochainement accueillis à l’Académie pour la même formation. M. Tanguy dit espérer que les agents formés pourront « transmettre leurs acquis » à leurs collègues.
Rédaction : Pierre Jérôme Richard