Point de presse du mercredi 7 mars 2012

7 mar 2012

Point de presse du mercredi 7 mars 2012

Animé par :


La porte-parole de la MINUSTAH, Sylvie van den Wildenberg

Avec pour invitées spéciales :

La  Représentante  d’ONU Femmes en Haïti, Mme Kathy Mangones

La Chef de l’Unité Genre de la MINUSTAH, Mme Baudouine Kamatari

La Chargée de Communication du PNUD en Haïti, Mme Dalia Al Achi

Le porte-parole UNPOL, M. Michel Martin

 

Intervention de la porte-parole de la MINUSTAH, Sylvie van den Wildenberg

La section de la Communication et de l’Information Publique de la MINUSTAH déplore l’assassinat du Directeur de la Radio communautaire « Boukman » sise à Cité Soleil.

La section de la Communication et de l’Information Publique de la MINUSTAH a appris avec tristesse l’assassinat du Président Directeur général de la Radio Communautaire « Boukman », M. Jean Liphète Nelson, survenu le lundi 5 mars 2012 dans le quartier de Bois Neuf à Cité Soleil, dans le Nord de la capitale.

Nelson Jean Liphète, âgé de 38 ans, a succombé à ses blessures après avoir été attaqué au volant de sa voiture par des inconnus armés qui ont tiré à bout portant sur son véhicule. Trois des cinq personnes qui se trouvaient dans sa voiture ont été grièvement blessées, dont l’un tué sur le coup.

La MINUSTAH joint sa voix à celles des professionnels de la presse haïtienne pour déplorer ce crime qui vient endeuiller la corporation des journalistes en particulier et la presse haïtienne en générale. La Mission transmet ses profondes sympathies à sa famille, à ses parents et amis, mais aussi à la Direction et à toute l’équipe de la Radio Boukman.

Cet assassinat  s’inscrit dans une succession de meurtres de plusieurs personnes publiques, récemment, l’assassinat d’un avocat de la zone métropolitaine, d’un magistrat, et de l’ancien

Gouverneur de la Banque centrale, M.Venel Joseph.  La MINUSTAH espère vivement que ces crimes ne resteront pas impunis. Ils illustrent une fois de plus que des défis importants demeurent en matière de sécurité et de renforcement de l’Etat de Droit en Haïti. La MINUSTAH demeure engagée à poursuivre son appui aux autorités haïtiennes dans ces domaines.

A l’occasion de la journée internationale de la femme, qui est célébrée le 8 mars de chaque année par des groupes de femmes dans le monde entier, nous avons le plaisir d’accueillir ici la Représentante d’ONU Femmes en Haïti, Mme. Kathy Mangones.  Se référant au contexte haïtien, elle interviendra autour du  thème « Autonomiser les femmes rurales : en finir avec la faim et la pauvreté », et fera un survol des activités du système des Nations Unies pour marquer cette journée.

Intervention de la Représentante d’ONU Femmes en Haïti, Kathy Mangones

A l’occasion de la Journée internationale de la femme, ce 8 mars, partout à travers le monde les droits des femmes sont mis en exergue, question de rappeler et de reconnaitre l’importance des femmes, de leurs droits en tant qu’êtres humains.

Le système des Nations Unies participera par conséquent à différentes mobilisations et activités organisées à cet effet.

Le système onusien, par l’intermédiaire du PNUD, de l’UNFPA, l’UNESCO et d’ONU FEMMES appuie en effet la tenue du forum national, par le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, ayant pour objectif de faire entendre  les voix des femmes. Ce colloque représente une opportunité d’élaborer un cahier des charges s’inspirant des revendications de femmes issues de toutes les régions du pays.

Par ailleurs, l’UNICEF a planifié des visites dans des écoles réparties dans les différents départements afin de permettre un échange avec les enfants et les jeunes (filles et garçons). Nous accompagnerons et appuierons également les activités et commémorations de nos partenaires sur l’ensemble du territoire. Ma collègue Baudouine Kamatari pourra vous en exposer quelques unes par la suite.

Il existe une expression en Créole : Fanm se poto mitan, ce qui signifie que  les femmes sont les piliers de la société. Cependant, dans le cadre de la reconstruction, la société représente la charpente du travail à accomplir et c’est l’ensemble de cette société, hommes et femmes qui doivent se mobiliser comme piliers de cet effort.

Il est important de rappeler que les questions liées aux droits des femmes ne concernent pas que les femmes.   Cette société demeurera discriminante et inégalitaire tant qu’elle ostracisera les femmes, empêchant leur participation aux processus de décisions, comme dans la  reconstruction suite au tremblement de terre ou dans le cadre de la refondation démocratique de la société et l’exercice de leurs droits.

Cette année, le thème choisi par les Nations Unies est celui de l’autonomisation des femmes rurales. Le système souhaite dénoncer la paupérisation et la marginalisation des femmes rurales à travers le monde. Encore une fois, j’aimerais porter à votre attention le fait que le Créole parle de « Fanm andeyò », une expression qui est symptomatique de l’exclusion des populations rurales dans des sociétés où la richesse, l’information, l’éducation et le pouvoir sont concentrés entre les mains d’une minorité de femmes d’un niveau économique plus élevé, vivant dans certains cas, en milieu urbain.

La Directrice Exécutive de l’agence des Nations Unies pour l’Egalité des sexes et l’Autonomisation des Femmes, Michelle Bachelet, souligne, en effet, dans le message qu’elle adresse à l’occasion du 8 mars 2012 le lien entre l’autonomisation des femmes rurales et le recul de la pauvreté en ces termes : « Le fait d’assurer aux agricultrices un accès égal aux ressources permettrait de réduire de 100 à 150 millions le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde. Le fait d’assurer aux femmes un revenu, les droits à la propriété foncière et des possibilités de crédit permettrait de faire diminuer le nombre d’enfants souffrant de malnutrition ».

En Haïti, ces femmes et filles sont victimes des mêmes discriminations, or en Haïti, 60% des femmes et filles vivent en zone rurale. Les hommes et femmes ne sont pas encore égaux face à loi haïtienne en ce qui concerne le foncier et les revenus agricoles. Par ailleurs, ce sont les filles d’agriculteurs et les femmes et filles vivant en milieu rural qui ont le moins d’accès à l’éducation.

Cet état de fait est non seulement une criante injustice, mais également un handicap pour l’ensemble de la société. On ne peut, en effet dissocier le traitement des questions liées aux droits des femmes, du développement et de la croissance du pays.

Il est prouvé que les sociétés qui discriminent les femmes produisent moins de richesse, moins d’information, moins de décideur-e-s pour les rendre productives et agréables à vivre.

L’Egalité entre les sexes implique une participation équitable et égalitaire, le même droit à la parole, l’échange d’idées et la prise de décision pour les hommes et les femmes.

Par conséquent, le système des Nations Unies et son agence pour l’Egalité des sexes et l’Autonomisation des Femmes, ONU FEMMES, a jugé important de mettre l’accent sur la nécessité de la promotion de l’autonomisation économique des femmes ainsi que sur leur participation politique et leur leadership.

En ce sens, le quota mentionné dans la proposition d’amendement de la Constitution haïtienne est un outil fondamental pour aller vers davantage d’égalité. Nous encourageons et appuierons ainsi toute initiative permettant l’application du quota de 30% de femmes dans les processus et postes de décision et ceci dès les prochaines élections.

Madame Bachelet a souligné que « L’égalité dépend de chacun d’entre nous : du gouvernement qui réforme ses lois, jusqu’à l’entreprise qui offre un travail décent ainsi que l’égalité des salaires, en passant par les parents qui enseignent à leur filles et fils que tous les êtres humains doivent être traités de manière équitable. »

Cependant, dans cette lutte, les femmes doivent prendre les devants car ce sont leurs droits et la reconnaissance de leur égalité vis-à-vis des hommes qui constitue l’enjeu.

Sylvie : Je vais maintenant donner la parole à la Chef du Bureau des Questions de Genre de la MINUSTAH, Mme. Baudouine Kamatari, qui nous parlera des activités commémoratives de la Journée internationales de la femme organisées par la MINUSTAH, à Port au Prince et en région, ainsi que de l'orientation programmatique de l’Unité Genre pour la promotion des droits des femmes.

Intervention de la Chef de l’Unité  Genre de la MINUSTAH, Baudouine Kamatari

Bonjour à tous.   A l’occasion de la Journée internationale de la femme, je souhaiterais vous donner un aperçu des activités commémoratives organisées par la MINUSTAH à Port au Prince et en région, car toutes les composantes de la Mission y sont impliquées.

En ce qui concerne la promotion des droits des femmes, des sensibilisations auront lieu dans toutes les régions du pays, particulièrement sur la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard
des femmes (CEDEF) et le Protocol Facultatif, y compris une concentration sur les droits des femmes en situation de vulnérabilité dont : les femmes en situation de handicap sur l’ile de la Gonâve, les femmes incarcérées (Hinche, Mirebalais, Port au Prince) et les femmes dans les camps de déplacés dans l’Ouest.

Divers moyens seront également utilisés pour promouvoir les droits des femmes, tels que des conférence-débats, des discussions et focus groupes, des expositions, des organisations de foires (Gastronomique, Artisanale, Artistique, Agricole et de Sante), et des marches commémoratives, entre autres.

Nous commémorons les droits des femmes et célébrons aussi les femmes ! En tant que rôles modèles pour les jeunes filles, les femmes en uniforme de la MINUSTAH (UNPOL, militaires, FPU) se réuniront pour un match de football amical le 8 mars à Charly Camp.

Guidé par la résolution 1325 adoptée par le Conseil de Sécurité en décembre 2000 sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, le Bureau des Questions de Genre travaille pour la promotion des droits des femmes sur quatre piliers en particulier:

  1. L’intégration du genre dans les activités de la MINUSTAH.
  • Le Bureau des Questions de genre offre des formations, des outils et de l’assistance technique à toutes les composantes de la Mission, à Port au Prince et en région, afin d’intégrer la question de genre.
  • Contribuer au renforcement des institutions étatiques tant à Port et Prince qu’en Région dans le cadre des activités des sections Justice, Droits humains, Affaires civiles (gouvernance locale) et UNPOL
  1. Participation des femmes à la vie publique et à des postes de prise de décision :
  • Projet Luxembourg : Des communes aux plus grandes villes, des haïtiennes de toutes les régions ont été consultées. Le projet vise à promouvoir la participation politique des femmes en vue de s’assurer que les voix des femmes soient entendues. Un cahier des charges a été remis au Président de la République contenant les besoins et demandes des femmes dans les domaines de la reconstruction et du développent.
  • Plaidoyer pour l’inclusion dans la constitution haïtienne du quota des 30% de femmes dans les postes de prise de décisions
  • Facilitation du dialogue entre les  femmes et le leadership de la MINUSTAH
  • Facilitation du dialogue entre les  femmes vivant dans les camps de déplacés
  1. Sécurité, protection, lutte contre les violences basées sur le genre
  • Le Bureau des Questions de Genre s’assure que les besoins sécuritaires des femmes soient pris en compte par la composante UNPOL
  • Le Bureau des Questions de Genre s’assure que les problématiques de genre sont intégrées dans le travail conjoint de la UNPOL avec la PNH
  1. Renforcement institutionnel des capacités des partenaires :
  • Appui logistique et technique au Ministère à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), tant au niveau central que départemental
  • Appui aux organisations de femmes 

La porte-parole de la Mission

Merci Madame Kamatari.  Je donne à présent la parole à ma collègue de l’Information publique du PNUD, Dalia Al Achi, pour une communication sur le lancement d’un concours à l’intention des jeunes femmes entrepreneures en Haïti.

Intervention de la Chargée de Communication du PNUD  en Haïti, Dalia Al Achi

Bonjour à tous et à toutes. A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, une nouvelle initiative voit le jour pour reconnaître et encourager le rôle des femmes entrepreneures dans la vie économique et sociale en Haïti.

Le Programme des Nations Unies pour le développement et ses partenaires lancent demain jeudi 8 mars une nouvelle initiative à l’occasion de la Journée Mondiale de la Femme. Il s’agit du championnat des jeunes femmes entrepreneures.

« L’idée de ce concours c’est de donner un coup de pouce aux femmes qui ont l’envie, la détermination, la volonté et la créativité de lancer une initiative mais qui se sont essoufflées en parcours et qui ont besoin d’un nouvel élan pour la réalisation de leur projet », explique Maureen Mayne, coordonatrice du programme conjoint pour la prévention des conflits et la cohésion sociale (MDG-F).

Cette année, le thème de la Journée Mondiale de la Femme choisi par les Nations Unies en Haïti met l’accent sur le potentiel des jeunes femmes du pays. Le concours s’adresse donc aux femmes qui ont entre 18 et 34 ans et qui ont déjà une certaine expérience dans le monde de l’entreprenariat et du commerce. Pour pouvoir participer au concours, les candidates doivent soumettre une proposition de projet d’entreprenariat novatrice, réaliste et qui s’inscrit dans des stratégies de développement durable de leur communauté.

« Les femmes haïtiennes ont toutes un sens poussé des responsabilités et sont déterminées. On le voit dans la vie de tous les jours. Ce sont elles qui prennent les décisions les plus difficiles dans les ménages et qui arrivent à surmonter les obstacles. Ce sont de vraies Poto Mitan! », affirme Pascale St Lot, membre du comité directeur et responsable du volet habilitation économique des filles de la fondation Femmes en Démocratie. Cette initiative sera d’un grand apport à l’avancement de l’entrepreneuriat féminin. Nous sommes fières de nous y associer. »

Le concours couvre une quinzaine de quartiers dans six villes principales de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, Ouanaminthe, Port-de-Paix, Gonaïves, Saint-Marc et Les Cayes. 39 gagnantes seront mises à l’honneur après une décision conjointe faite par un jury composé des autorités locales, du PNUD et des partenaires de cette initiative ainsi qu’une représentante des femmes entrepreneures haïtiennes. Les gagnantes bénéficieront d’un soutien financier, d’une formation en gestion de projet ainsi que d’un accompagnement d’une femme entrepreneure haïtienne accomplie.

Le concours est organisé en partenariat avec le Programme conjoint pour la prévention des conflits et la cohésion sociale, la Coalition Haïtienne des volontaires (COHAIV), Femmes en Démocratie, le Ministère de la Condition féminine et aux droits des femmes, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique, la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti, ainsi que le projet 16 quartiers /6 camps.

Pour plus d’informations sur les modalités du concours, merci de visiter le site web du PNUD www.ht.undp.org à partir du jeudi 8 mars.

La porte parole de la Mission

Merci Dalhia – Je voudrais maintenant vous présenter notre nouveau porte-parole de la Police des Nations Unies,  M. Michel Martin.  Il va remplacer M. Raymond Lamarre qui vient de terminer sa mission en Haïti.  Il va vous donner un petit aperçu des fonctions des femmes policières travaillant au sein de la composante UNPOL de la MINUSTAH.

Intervention du porte-parole de la Police des Nations Unies, Michel Martin

Bonjour à tous,

C’est pour moi une belle occasion de me présenter. Je suis à la Mission depuis le mois d’octobre. Je suis à ma troisième mission au sein de la MINUSTAH et je suis content de relever le défi qui m’a été confie ici en Haïti. Remplacer Raymond Lamarre n’est pas une tache aisée, mais je vais faire mon possible.

Je profite de l’occasion pour lever mon béret aux femmes en cette journée importante.  Vous avez l’occasion, quand vous vous déplacez, de rencontrer des policières soit au niveau de la circulation ou dans des commissariats.

Au sein de la MINUSTAH on a 11% de la composante policière qui est constituée de femmes. Les femmes occupent des postes clés et à tous les niveaux, y compris la section des enquêtes, de la gestion et des équipes spécialisées. Elles présentent des qualités particulières, car elles œuvrent bien dans les domaines des questions de genre, des corps de prévention d’abus sexuel et d’abus conjugaux. Nous sommes très heureux de les avoir au sein de la composante policière et,  d’ailleurs, les Nations Unies demandent aux pays contributeurs  d’engager ou de déployer davantage de femmes policières. Nous sommes très heureux de vous annoncer qu’elles sont avec nous et qu’elles font un excellent travail. Merci et à la semaine prochaine.

 

QUESTIONS-REPONSES

Radio Métropole : Quelle lecture faite vous de la situation des femmes en Haïti ?

RFM : On a parlé, il y a un instant, de la marginalisation des femmes dans les milieux ruraux. Dites-nous ce que Onu-femmes a en perspective aujourd’hui afin de mieux encadrer les femmes rurales haïtiennes ?

Caraïbes : Dans votre intervention, vous avez parlé d’un quota de 30%, de participation des femmes à la chose publique, inscrit dans la Constitution haïtienne amendée. Mais jusqu’à présent, l’amendement est dans l’impasse puisque le Chef de l’Etat ne manifeste aucune volonté de le publier, arguant qu’une telle publication aurait des conséquences politiques graves pour l’avenir du pays. Au sein de l’ONU-Femmes comment appréhendez-vous cette situation ?

Scoop FM : Vous avez parlé d’un projet d’entreprenariat que les femmes auront à déposer pour participer au concours, mais auront-elles aussi à verser un frais de participation ?

La Représentante d’ONU Femmes : L’Etat haïtien a l’obligation de faire des rapports annuels sur la situation et les conditions de vie des femmes haïtiennes selon les clauses de la Convention sur les droits des femmes. Le dernier rapport présenté par l’Etat haïtien date de 2009. Si vous n’avez pas lu ce rapport, je vous invite à le consulter et vous demande de prendre contact avec Mme Laplanche notre chargée de communication qui est ici et qui peut vous faire un résumé de la situation et des conditions de la femme en Haïti dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la justice et de l’économie. Rien n’a changé depuis lors, c’est la même réalité que nous vivons. Mais dans le cadre du prochain rapport que les responsables de l’Etat auront à préparer, ONU-Femmes aura à donner son appui dans l’élaboration du dossier. Nous serons alors en mesure de vous donner une meilleure appréciation de la situation. Il est clair que depuis le dernier rapport, il y a des évènements qui sont susceptibles d’affecter les conditions et la situation des femmes. Il y a certainement des avancées dans certains domaines, mais ce n’est pas le cas dans d’autres. Plus particulièrement, en ce qui concerne ces deux dernières années. Je vous encourage à prendre connaissance du dernier rapport parce que vous pourrez à partir de là obtenir beaucoup d’informations, mais aussi cela permettra d’aider l’Etat à préparer le prochain rapport.

La deuxième question concerne notre appui aux femmes des milieux ruraux. J’aimerais d’abord parler un peu du mandat d’ONU-Femmes. Nous avons un mandat d’appui à l’Etat, qui vise à l’aider les autorités à mieux assumer leurs responsabilités et aider à l’avancement des causes de la femme. C’est ainsi que nous travaillons avec le ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes ainsi qu’avec les autres ministères de façon à les aider à tenir compte de manière spécifique des femmes dans leurs prise de décisions. De même, nous allons continuer à travailler avec les femmes en milieu rural. Je dois vous dire aussi que dans le cadre du travail d’ONU-Femmes sur le terrain, la plupart de nos partenaires vivent en milieu rural, que ce soit au Borgne, au Bainet, à la Vallée, à Plaisance…etc. Vraiment la majorité des associations civiles que nous appuyons sont en milieu rural. Ce que nous avons comme perspectives maintenant, c’est de renforcer le rôle et les capacités des femmes qui travaillent dans l’agriculture en milieu rural. Nous serons en mesure d’en parler plus amplement dans les mois à venir. Une des voies pour renforcer l’autonomie économique des femmes consiste à leur donner accès à des possibilités de crédit et d’accompagnement leur permettant de gérer leurs propres entreprises. Nous allons appuyer dans cette direction nos partenaires nationaux, notamment la plateforme des institutions haïtiennes impliquée dans le renforcement des pouvoirs économiques des femmes dans le Nord ou dans le Sud-est.

La troisième question portait sur le quota, je dirais que le quota est tout simplement un outil. L’important est que nous avons augmenté la participation des femmes dans un espace de décision, que ce soit au niveau électoral, que ce soit au niveau de la participation citoyenne. Il y a plusieurs manières de le faire. On peut renforcer la capacité des femmes, leur permettant ainsi de participer aux élections et d’occuper les espaces de pouvoir, que ce soit au niveau de leur communauté, au niveau des postes nominatifs ou électifs. C’est également travailler avec les différents partenaires pour que les voix des femmes soient entendues. Ma collègue en a déjà parlé. Ce qui est important, c’est l’outil qui nous permet d’aller plus loin de manière à ce que la représentation des femmes atteigne au moins 30% si ce n’est davantage, parce que, à ce moment-là, le processus de décision sera plus équitable pour l’ensemble de la population. Je vous remercie. Il y a des questions pour mes collègues aussi. Je veux seulement exhorter mes collègues de la presse à couvrir les activités du 8 mars. Vous ne devez pas oublier non plus que la lutte en faveur des femmes, ce n’est pas seulement le 8 mars, c’est un combat de tous les jours en faveur de l’égalité, en faveur des droits de la femme. Merci Beaucoup.

Caraïbes : Pour que le contrat soit respecté, il faudrait la publication de l’amendement constitutionnel qui est encore dans l’impasse, vous n’avez pas répondu…

Représentante d’ONU Femmes : Laissez-moi reprendre ce que je viens de dire, le quota est une décision politique. On peut mobiliser les différents acteurs, comme par exemple le CEP dans le cadre de l’adoption de la loi électorale, en vue de favoriser la participation des femmes.  On peut aussi pousser les femmes à se porter candidats. Car, il existe beaucoup d’outils et moyens pour promouvoir l’égalité des genres et pour encourager une meilleure participation des femmes dans les processus de décision dans le pays.

Aljazeera : Women and girls in Haiti are being victims of numerous rapes and abuses from UN soldiers, left unpunished. So is that in compliance with the UN rules?

Porte-parole de la Mission: I am going to reply to the Al Jazeera’s question. Yes, indeed, any abuse perpetrated against a women, a girl or anyone is a crime, and when confirmed is indeed a grave violation of the UN rules, principles, values,. And this is why we have a zero tolerance policy in this regard.  La question de Al Jazeera portrait sur les cas de viols et des cas d’abus qui ont été perpétrés et qui sont attribués à du personnel des Nations Unies en uniforme. Est-ce que cela est en accord avec tous les principes que l’Organisation des Nations Unies et ONU femmes défendent?. La réponse est sans ambigüité Je le répète, oui c’est totale contradiction avec les règles de l’ONU qui applique une l’organisation applique une tolérance zéro par rapport à ces abus quand ils sont avérés. Je sais que cette réponse ne vous satisfait pas parce qu’il y a beaucoup de frustrations et nous les partageons avec vous au nom de tout le personnel des nations Unies à la veille de  la journée des femmes. J’en profite pour réitérer avec la plus grande fermeté que chaque cas qui se produit est une insulte à l’être humain, à la dignité, et est une insulte à l’Organisation et à tous les gens qui travaillent pour la Mission en vue d’aider la population, mais pas pour les abuser.   

Radio Ibo : Vous avez évoqué au départ l’assassinat du confrère journaliste et de bien d’autres personnalités publiques du pays, comment est-ce qu’on peut décrire maintenant le niveau de la sécurité dans le pays. Est-ce qu’il y a une hausse de l’insécurité dans le pays ?

Porte-parole UNPOL: Je ne sais pas si vous faites référence à l’étude qui était rendu publique cette semaine, Nous avons vérifié les données pour les quarte dernières années en Haïti. Actuellement, Haïti est le reflet de ce qui se produit dans l’ensemble des Caraïbes et de l’Amérique centrale, il y a une toute petite augmentation de la criminalité partout.

RFM : D’aucuns pensent que tout est enfin prêt pour l’éclatement d’une guerre civile dans le pays, notamment la question des militaires démobilisés, l’éventuel arrestation de l’ancien Président Aristide-Bref, quel est votre avis là-dessus. Je ne peux pas vous donner mon avis. Ces sont des questions d’ordre politique dont les autorités gouvernementales haïtiennes doivent prendre en compte et traiter. Je ne suis pas ici pour donner mon opinion, je suis ici pour refléter ce que nous offrons comme participation au sein des Nations Unies et spécifiquement mon appui au sein de la Police Nationale Haïtienne. 

Radio Ibo : Le Président de la République a fait savoir récemment que des instructions formelles ont été passées aux autorités compétentes afin de traiter le dossier des anciens militaires, est-ce que des instructions ont été passées au niveau de la MINUSTAH concernant le dossier des anciens militaires.

La position de la mission quant a la crise actuelle, le Représentant spécial en a longuement parlé lors d’une conférence de presse il y a deux semaines par rapport au risque que cette crise représentait à notre point de vue. Nous avons également réagi à la démission du premier ministre et avant sa démission quand M. Fernandez s’est adressé à vous le 23 février et il a dit qu’il s’agissait d’une provocation inutile et qu’il fallait des mesures immédiates devaient être prises par les autorités haïtiennes  pour mettre fin à ce problème.

Il ne faut pas dramatiser les choses. Des mesures ont été prises et le Président a largement évoqué les mesures prises par le gouvernement. Nous sommes là pour appuyer le gouvernement, nous sommes présents pour appuyer la police. Nous avons des casques bleus, nous avons la police. Mais comme le Président l’a dit, son message est qu’il veut que cette question se règle de manière pacifique et dans l’ordre.  Il y a des questions qui doivent être réglées, comme la question de leur pension etc. Le Président a parlé de toute une série de mesures qui ont été prises, nous allons avec lui suivre la mise en œuvre de ces mesures. Nous allons continuer d’observer ce qui se passe, et si nous avons des préoccupations par rapport à l’application de ces mesures, alors nous en ferons part aux autorités.

Alter Presse : Je m’adresse à M. Martin, vous venez de dire qu’Haïti maintenant fait partie des pays de la Caraïbes qui ont une hausse de criminalité. Comment peut-on expliquer cela avec la présence de la MINUSTAH qui soutient la PNH ?

Porte-parole UNPOL : J’ai dit qu’il y a une petite augmentation. Ce n’est pas unique à Haïti, ce n’est pas unique aux Caraïbes. Il y a des tendances, il y a des cycles. Nous appliquons tous nos efforts pour travailler fort avec la PNH, on suit les événements, on s’adapte, on s’ajuste dépendamment du type de criminalité ou des différentes tendances. Mais, il n’y a rien d’alarmant.

Bonne Semaine à tous !

 

 Contacts media:

 

Sylvie van den Wildenberg, porte-parole, MINUSTAH

 Cell : (509) 3702 9042 ; tél: 2240 2050, ext.2691

E-mail : vandenwildenberg@un.org