Portrait - Monique Excellent: La réduction de la violence communautaire en ligne de mire

17 juil 2012

Portrait - Monique Excellent: La réduction de la violence communautaire en ligne de mire

Elle a le tempérament d’une fonceuse. Elle est infatigable et dévouée. Son credo: Lutter contre la violence en Haïti auprès des bénéficiaires des programmes de la Section de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH, au sein de laquelle elle travaille depuis 2006. Portrait d’une Haïtienne engagée.

Portrait - Monique Excellent: La réduction de la violence communautaire en ligne de mire

Photo : Jesus Serrano Redondo – UN/MINUSTAH

Monique Excellent n’a pas le profil typique d’une diplômée en sciences administratives. C’est en tant que chauffeur que cette mère de deux adolescentes a fait ses premiers pas au sein de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) en 2005. Un métier traditionnellement réservé aux hommes, dit-elle, mais qui ne faisait pas froid aux yeux à cette native des Gonaïves (Artibonite). L’année suivante, elle postule et intègre la Section de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC) en tant qu'officier de programmes. Agée d’une quarantaine d’années, elle est aujourd’hui la seule femme haïtienne cadre au sein du Bureau de l’Ouest de cette Section de la MINUSTAH.

Courageuse et passionnée par son travail, Monique ne craint pas de se rendre dans des quartiers réputés sensibles de Port-au-Prince, afin de faire le suivi de projets ou de préparer de nouvelles initiatives avec les communautés pour créer des conditions propices à la stabilité et à la cohésion sociale. « Je n’ai pas peur d’aller à Cité Soleil ou à Bel-Air », déclare-t-elle, confiante, évoquant les quartiers où travaille en priorité la Section RVC, «Il faut simplement savoir comment aborder les gens, se mettre dans leur peau, après quoi ils vont t’entendre », confie Monique.

Soif de paix en jeans et sandales

Vêtue d’une paire de jeans, de sandales et d’un T-shirt siglé ‘Mwen swaf lapè’ – ‘J’ai soif de paix’ en créole -, un slogan de la Section RVC, Monique, toujours souriante, est à l’aise au bureau comme sur le terrain. En visite à l’Ecole Cité aux Cayes, à Delmas 31, pour superviser les travaux de reconstruction de l’établissement financés par la RVC, elle encourage les maçons à terminer le travail à temps pour la prochaine rentrée scolaire dans ce quartier populaire de la capitale. Quelques raccourcis plus loin, au volant de son véhicule tout-terrain, elle vient assister à la remise des diplômes de 194 jeunes formés aux métiers du bâtiment pendant 8 mois au Centre Pilote de Formation Professionnelle (CPFP), un des principaux partenaires de sa Section afin d’offrir aux jeunes de quartiers populaires de la capitale des opportunités de formation professionnelle et d’emploi, un moyen de les éloigner de l’influence potentielle des gangs armés. Vêtus de toges et coiffés de toques pourpres pour l’occasion, un groupe d’élève se précipite sur Monique pour se faire prendre en photo avec elle. C’est un grand jour pour eux, mais aussi pour Monique qui se réjouit de l’aboutissement de mois d’efforts pour mener à bien ce projet. « C’est une collègue indispensable », sourit Nicolas Jean Baptiste, son compagnon de travail. Toujours pleine d'énergie, elle s’arrête ensuite dans un centre de formation à Delmas 48 pour discuter au son des machines à coudre avec 13 jeunes femmes en stage de couture.

Au cours de ses visites de terrain, là où  travaille la Section de la Réduction de la Violence Communautaire de la MINUSTAH, Monique suscite l’appréciation et l’admiration de ses collègues et partenaires. Les jeunes issus des quartiers défavorisés l’écoutent attentivement. Mère  pour certains, grande sœur pour d’autres, elle ne laisse personne indifférent. Pour Monique Excellent, ce travail quotidien auprès des communautés lui permet, avant tout, de mieux comprendre les autres pour les aider à s’intégrer et s'épanouir dans la société.

Rédaction : Jonas Laurince

Edition : Tahirou Gouro Soumana/Sophie Boudre