Prendre en compte les besoins spécifiques des jeunes femmes et filles d’Haïti dans les situations d´urgence

13 juil 2015

Prendre en compte les besoins spécifiques des jeunes femmes et filles d’Haïti dans les situations d´urgence

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Plus d’une centaine de personnes - dont le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, des représentants de différents Ministères et de la Direction de la Protection Civile, des représentants de plusieurs agences des Nations Unies, de la MINUSTAH et de la Société Civile - ont participé, le 10 juillet 2015, à Port-au-Prince, à la célébration de la Journée mondiale de la Population au cours d’un évènement interactif a l’Hôtel Montana de Port-au-Prince.

Délaissée par son copain, après le passage de l´ouragan Sandy, comble d´une succession de revers - perte de sa famille et de sa maison entre autres - Stéphane prend refuge chez sa tante, dans un camp de déplacés, à Port-au-Prince. Elle est violée peu après par un ami de son cousin.

C´est le climax du théâtre forum présenté par le groupe ¨Rescapé¨, à l´occasion du cocktail de célébration de la Journée Mondiale de la Population, axée sur le thème ¨Les populations vulnérables dans les situations d´urgence¨.

 

Aux participants qui ont assisté à la scène il est alors proposé d’intervenir dans la représentation – en proposant une issue différente à la scène.

Jeunes et officiels des ministères, agences des Nations Unies et autres partenaires… Tous ont tenu à se lancer et s’improviser acteurs de théâtre…

-------------------------------------------------------

SON Witchner Ormeus – Ministere de la Jeunesse et des Sports

 

-------------------------------------------------------

C’était l’objectif de cette journée-débat-cocktail original : faire réagir les intervenants et lancer des discussions – un évènement organisé conjointement selon la logique de Communicate as One du groupe de communications des Nations Unies, UNCG.

Marie Moïse Louissaint, 22 ans, jeune ambassadrice de l´UNICEF, a vécu dans un camp, avec sa famille, pendant 6 mois, après le séisme de janvier 2010. Elle s’est sentie interpellée par cette séquence.

¨Il faut sortir de la logique de camp et établir de préférence des logements stables. Il faut aussi prendre des mesures pour identifier les agresseurs¨, s´exclame-t-elle.

Mlle Louissaint s´exprimait dans un panel auquel prenaient part des acteurs clés de la réponse aux urgences.

 

¨Nous voulons nous concentrer sur les jeunes femmes et filles, dont les besoins spécifiques sont souvent ignorés dans les situations d´urgence¨, déclare la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population.

Selon Marielle Sander, une des façons de ne pas être débordé, en période de crise, par le nombre de personnes qui demandent de l´aide, est de ¨planifier les besoins des plus vulnérables - les femmes, les filles et les personnes handicapées - avant qu´une crise arrive¨.

Ces propos sont bien accueillis par Kathiana Michel, 20 ans, élève de terminale. Cette jeune danseuse, qui est également membre du club de théâtre de l’ONG FOSREF, se remémore sa situation, au lendemain du passage de l´ouragan Jeanne, aux Gonaïves, en 2004.

¨Ma maison ayant été inondée, je suis restée pendant sept jours sur le toit d´un édifice à Raboteau, sans me baigner. Après quatre jours, j´ai eu une infection ¨.

Pour Kathiana, le plus important, c´est la prévention. Il faut aussi, ajoute-t-elle, former les jeunes, de sorte qu´ils puissent se protéger dans les situations d´urgence et venir en aide à d´autres jeunes. ¨Il faut surtout tout faire pour préserver la dignité des femmes et des filles¨, insiste-t-elle.

Les femmes, enfants et jeunes représentent plus des trois quarts des plus de 50 millions de personnes qui ont été contraintes de quitter leurs habitations par un conflit ou une catastrophe dans la plupart des régions du monde.

Outre le théâtre forum et débats classiques, les participants ont pu visiter divers stands interactifs, expo photos, vidéo interactive, portrait de la chanteuse activiste Barbara Guillaume qui défend la cause des femmes « oubliées » de son pays en sa présence : Barbara Guillaume était ouverte à la discussion. Et enfin les invités étaient encouragés à exprimer leurs propres expériences vécues en situation d’urgence sur un tableau exposant les « post it » de chacun.

Une journée originale, participative pour alerter les responsables sur le thème de cette année ¨Les population vulnérables dans les situations d´urgence¨ on ne peut plus actuel pour Haïti à l’aune d’échéances électorales, et en pleine saison cyclonique.

 

 

Alban Mendes de Leon avec Vario Séant / FNUAP