Protéger les ravines de Morne l’Hôpital pour sauver des vies à Martissant

8 aoû 2012

Protéger les ravines de Morne l’Hôpital pour sauver des vies à Martissant

Dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la délinquance par la création d’opportunités d’emplois, et dans le même temps, limiter les risques pour les vies humaines et sensibiliser la population sur la nécessité de protéger l’environnement, la section Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH a financé, à hauteur de 178.634 dollars US, des travaux d’aménagement des bassins versants de la zone de Morne l’Hôpital, formée de plusieurs ravines qui inondent la capitale haïtienne et ses environs aux moindres averses. Des travaux auxquels un total de 4.035 personnes résidant dans les quartiers en aval ont participé du 6 février au 2 août 2012. ,

Protéger les ravines de Morne l’Hôpital pour sauver des vies à Martissant

Photo :Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Trois ravines de Morne l’Hôpital, sur les hauteurs de Martissant (une commune de Port-au-Prince), ont été réhabilitées dans le cadre de ce projet. Venus de quartiers vulnérables car situés en aval des ravines, 4.035 personnes ont formé, pendant 6 mois, des chaines humaines à flanc de montagne pour construire des seuils en pierre sèche et planter entre les murets quelque 2 millions de vétivers et bambous sur une longueur de 3.000 mètres, afin de retenir les eaux de ruissellement et consolider le sol.

« Ces berges et seuils doivent permettre à l’eau de pluie d’infiltrer le sol et de limiter ainsi les risques d’éboulements et de glissements de terrains », a estimé Felder Théolin, le Coordonnateur de l’Organisation Nationale des Jeunes Professionnels pour Sauver Haïti (ONJPSH), initiatrice du projet. En effet, depuis que les travaux ont commencé, « les dégâts sont moins ressentis dans la zone, [alors qu’avant,] à la moindre petite averse, le commissariat de Police de Martissant ainsi que la Route de Carrefour étaient inondés ». Visés par ce projet de conservation des sols, les quartiers défavorisés de Fontamara, Martissant et la zone du Bicentenaire qui étaient régulièrement inondés et envahis d’alluvions qui dévalent, à chaque grosse pluie, les pentes de Morne l’Hôpital, a précisé Felder Théolin.

Ce type de projets qui contribue à freiner l’érosion des sols et les inondations dévastatrices, notamment pendant la saison cyclonique, met les projecteurs sur l’importance du reboisement d’Haïti et de la protection de l’environnement comme outil de croissance économique et de création d’emplois. Il contribue également, selon ses initiateurs, à renforcer la cohésion sociale en réduisant les risques de violence communautaire par la création d’emplois de proximité. En effet, les résidents, en majorité des jeunes s’étaient relayés par groupe de 220 lors de la construction des murs secs à Morne l’Hôpital. « Ce projet permet non seulement aux habitants de protéger leur environnement, mais aussi de gagner un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins et ne pas succomber à la délinquance », a souligné Marc Joseph, un résident de Grand Ravine employé pour l’occasion.

Lors de sa visite du site des travaux à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement le 5 juin dernier, le Président de la République Michel Joseph Martelly avait encouragé la poursuite de ce type d’initiatives pour stabiliser les sols et créer des emplois communautaires. La Section de la Réduction de la Violence Communautaire de la MINUSTAH finance actuellement des projets similaires dans 27 autres bassins versants du pays.

Rédaction : Pierre Jérôme Richard
Edition : Sophie Boudre