Relocalisation de 360 familles de Pinchinat et Wolf : vers la fin des camps à Jacmel

6 juil 2012

Relocalisation de 360 familles de Pinchinat et Wolf : vers la fin des camps à Jacmel

Trente mois après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, les dernières familles de déplacés s’apprêtent à quitter leurs tentes à Jacmel, dans le Sud-est. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a fixé à fin juillet 2012 la fermeture des deux derniers camps de Pinchinat et Wolf, où vivaient cette année près de 360 familles, en phase actuelle de relocalisation.

Relocalisation de 360 familles de Pinchinat et Wolf : vers la fin des camps à Jacmel

 

Photo : Jean Patrick Mackintosh – UN/MINUSTAH

« C’est la première fois que je dors à poings fermés », confie Shéila Régis, une mère de 4 enfants qui vient de quitter sa tente au camp de Pinchinat pour emménager dans une maison louée à Jacmel grâce à une bourse octroyée par l’OIM. Comme Sheila, pour qui cette nouvelle maison constitue, dit-elle, « une assurance vie », chaque famille reçoit à son départ du camp 21.000 gourdes (525 dollars US) correspondant à une année de location et aux frais detransport de ses possessions. Parallèlement, une équipe de l’Organisation est chargée de vérifier, sur une période de 6 semaines suivant la relocalisation, la présence de la famille dans sa nouvelle habitation, après quoi une prime additionnelle peut lui être octroyée en fonction de ses besoins personnels.

Cette dernière opération de relocalisation qui a débuté en juin avec la sensibilisation des familles de déplacés par les équipes de l’OIM, fait suite à la demande d’assistance des autorités locales à la communauté humanitaire afin de fermer définitivement les camps de déplacés de Jacmel. En effet, avec l’interruption progressive des services de certaines organisations non-gouvernementales dans les camps, il était devenu impératif d’accélérer le processus de relocalisation, confie Ronald Andris, l’agent exécutif intérimaire de Jacmel.

Junior Mayar, un ancien déplacé de Pinchinat, acquiesce. « Fermer les camps est une nécessité », dit-il, se remémorant les conditions de vie difficiles dans le camp. Ancien animateur pour les enfants de Pinchinat, il se souvient que « certains avaient des furoncles et d’autres des malaises dus à l’insalubrité des camps ». Aujourd’hui, Junior a emménagé dans une nouvelle maison répondant aux conditions fixées par l’OIM pour recevoir sa bourse, à savoir la présence d’une latrine, d’un point d’eau situé à moins de 50 mètres, et un terrain exempt de ravines et de bâtiments représentant un danger pour les familles fraichement installées.

Afin de prévenir l’installation de nouvelles personnes dans les tentes laissées vides par les familles relocalisées, les employés de la mairie de Jacmel détruisent systématiquement tous les abris inhabités. Et, de l’avis du Délégué départemental du Sud-est, Pierre Michel Lafontant, de nouveaux projets sont déjà à l’étude pour occuper l’espace des camps. Parallèlement, « l’OIM va continuer d’apporter son soutien aux autorités locales et surtout à la population sinistrée », rassure Fanette Blanc, responsable OIM pour le projet de fermeture de camp pour le Sud-est.

En août 2011, 355 familles de Pinchinat et Wolf avaient été relocalisées dans des abris provisoires construits par l’OIM, dans le cadre d’un vaste programme national d’abris financé par une enveloppe de 13 millions de dollars. Avec la relocalisation des 360 familles restantes dans des maisons de location à Jacmel d’ici à la fin du mois de Juillet, les 4.000 sinistrés du Sud-est seront tous retournés à la vie normale, 30 mois après le séisme du 12 janvier 2010.

Rédaction : Jean Patrick Mackintosch
Edition : Sophie Boudre