Rudelie : mère de famille et policière
Photo : Moise Alex Docteur - UN/MINUSTAH
« Je suis arrivée dans l'unité à une mauvaise période. C'était très difficile et dangereux. Il y avait non seulement les élections, mais aussi beaucoup de troubles », confie Rudelie Louis, membre de l’unité départementale de maintien d’ordre (UDMO)
Couvre-chef sur la tête, vêtue aux couleurs de l’Unité (UDMO), pistolet automatique bien ajusté au harnais noir, bottes de commando, Rudelie Louis traverse d’un pas ferme la cour de la Direction départementale du Nord de la Police Nationale d’Haïti, (PNH) pour rejoindre son bureau.
Anciennement affectée au service départemental de la police judiciaire, Rudelie agent 1, âgée de 25 ans est l’une des cinq femmes à faire partie de l’UDMO nord. Une unité qui, depuis sa création, il y a vingt ans, compte 95 agents dont 5 femmes seulement dans le nord d’Haïti.
Pas de traitement de faveur
Membre de la 24e promotion de la PNH, cette originaire de l’Acul du Nord, commune située à 30 minutes de Cap-Haitien en voiture, souhaitait faire des études de droit avant d'opter pour la Police. Elle ne regrette pas pourtant son choix.
« Les gens sont en admiration quand ils me voient sur le terrain », se félicite celle qui à aucun moment n’a regretté son choix. Contente de ses performances, « elle fournit 60 heures de travail par semaine », rapporte-elle avec fierté.
Et, ceci même quand assez souvent est-elle sollicitée de jour comme de nuit, à l’instar de n’importe quel autre policier, en vue de venir en renfort à d’autres unités moins spécialisées et moins équipées de la Police administrative. Ceci à travers tout le département, et s’il le faut aussi sur tout le territoire national.
« Je ne fais aucune différence quant aux éléments masculins ou féminins de mon groupe d'intervention » affirme Vickel Dolsaint, inspecteur, et chef hiérarchique de Rudelie. Pour ce dernier il n’y a aucune distinction de sexe quand il s’agit de travailler sur le terrain ou au camp de base..
Plus de femmes dans la police.
Entre sa vie professionnelle et sa vie familiale, cette femme « autonome » et mère d’un garçon de quatre ans, trouve toujours du temps pour prendre soin de sa famille s’occuper de sa féminité. D’ailleurs, son tiraille maquillant, ses boucles d’oreilles et son rouge à lèvres ne sont jamais très loin.
Elle explique ses débuts et pespectives dans la police nationale d'Haiti.
Se sentant « parfaitement à l'aise » dans ses différents rôles, Rudelie fait un plaidoyer en faveur du renforcement de la présence féminine au sein de la PNH.
En effet, cette institution compte actuellement 7.8% de femmes sur ses 12.000 membres selon la Commission Nationale des Affaires féminines..
Un écart que les responsables s’attèlent à réduire, notamment dans l’application du plan de développement 2013-2016, prévoyant d’atteindre l’effectif de 15 milles agents à la fin de 2016.
Rédaction : Moise Alex Docteur