Sécurité routière : mobilisation pour diminuer les risques d’accidents durant la rentrée scolaire

8 oct 2012

Sécurité routière : mobilisation pour diminuer les risques d’accidents durant la rentrée scolaire

A l’occasion de la rentrée scolaire, les autorités haitiennes ont renforcé le dispositif policier entre 6 et 9 heures du matin et 16 heures à 18 heures après-midi, déplacé les stations de motos qui se trouvaient à proximité des écoles et intensifié les activités de sensibilisation des conducteurs.

Sécurité routière : mobilisation pour diminuer les risques d’accidents durant la rentrée scolaire

Photo : UN/MINUSTAH

A Port-au-Prince, tout comme dans certaines villes de province, la police appuyée par la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti, (MINUSTAH), s’est mobilisée.

Débats radiophoniques et distributions de pamphlets, de maillots et d’autocollants fournis par la Mission, ont notamment été utilisés par les agents affectés à la circulation à Miragoâne pour amener les gens à une prise de conscience.

Plus de 500 chauffeurs de taxis motocyclettes ont ainsi été sensibilisés lors de cette activité visant à promouvoir les bonnes pratiques chez les conducteurs, les motocyclistes et les écoliers, qui traversent quotidiennement les rues pour vaquer à leurs activités.

Ces activités s’inscrivent dans le cadre de la campagne sur la sécurité routière lancée en octobre 2011 par la MINUSTAH et la Police Nationale Haïtienne (PNH), sous le thème « Wout se malè pandye, pwoteje tèt ou / la route peut tuer, protégez-vous».

Malgré les efforts de sensibilisation aux bonnes pratiques, notamment au port de la ceinture et du casque, la répression fait encore souvent défaut, si l’on en croit Alexis, croisé au niveau de la gare routière de Portail Léogane, à l’entrée Sud de Port-au-Prince. « Quand les policiers nous arrêtent, c’est souvent pour vérifier nos papiers, nos vignettes, qu’on est en règle avec la loi. Jamais pour le casque », assure-t-il.

L’objectif de la campagne est aussi de sensibiliser les chauffeurs de transport en commun à la nécessité d’appliquer les mesures susceptibles de réduire les risques d’accidents de la route et de protéger les usagers.

Le cas des tap-tap (véhicules de transport en commun) ne respectant pas la limite des sièges disponibles à l’intérieur, notamment aux heures de pointe, pose particulièrement problème.
« Depuis quelques semaines, ils vont jusqu’à coller des contraventions aux chauffeurs pour la ceinture de sécurité alors que parallèlement rien n’est fait pour empêcher que les gens ne voyagent debout dans les tap-tap et camions de transport », remarque Rétès Réjouis, Président de la Fédération des transporteurs publics haïtiens, qui regroupe 11 associations à Port-au-Prince et en province. Selon lui, pour diminuer les accidents en Haïti, le transport en commun est un secteur qui doit être repensé et modernisé.

Plus de 2.724 accidents ont été enregistrés entre février et septembre 2011, avec 101 morts sur la voie publique. En outre, des chiffres fournis par la PNH avaient fait état, pour l’année 2010, de quelque 3.566 accidents de la circulation rien que dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, causant 122 morts et 804 blessés graves.
Le directeur de la circulation et de la Police routière (DCPR), le commissaire divisionnaire Will Dimanche, estime que « les principales causes des accidents sont le délabrement des véhicules de transport public et la précarité des infrastructures routières ».

Rétès Réjouis attribue quant à lui la fréquence des accidents de la route au manque de formation de nombreux conducteurs, ainsi qu’aux lacunes en matière de signalisation.
De même, il dénonce « les dysfonctionnements du service d’inspection des véhicules ». Le mauvais état du véhicule est notamment à l’origine de l’accident qui a fait trois morts et une quarantaine de blessés à Poste Marchand, en pleine capitale, le 21 septembre dernier.

Pierre Jérôme Richard/Mathias Gilmann