Saison cyclonique : des travaux pour réduire le cycle des inondations

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23 oct 2014

Saison cyclonique : des travaux pour réduire le cycle des inondations

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

 

La ville des Gonaïves, victime de plusieurs catastrophes naturelles dévastatrices, offre désormais une image plutôt rassurante aux yeux de ses habitants.

‘’Avant la construction des canaux du bas de la ville, on ne pouvait pas dormir sans se soucier de ce qu’il adviendrait s’il se mettait à pleuvoir sans arrêt pendant un jour ou même une demi-journée, explique Mirlande Loise, mère de trois enfants dont un nourrisson. A l’instar d’autres résidents, cette femme semble être plus prête à affronter les éventuelles inondations et les  moustiques qui n’arrêtaient de « nous compliquer » la vie.

Pour réduire les risques d’expériences douloureuses comme celles de 2008, les autorités, appuyées par les Nations Unies, notamment la MINUSTAH ont décidé de construire autrement et de respecter les normes d’urbanisation.

Au nombre des initiatives, les responsables se sont attelés à protéger les canaux d’irrigation, désengorger les exutoires, encourager les campagnes d’assainissement et contrôler le mouvement des marchandes, selon l’agent exécutif intérimaire (maire provisoire) des Gonaïves, Stevens Saint Fleur.

A cet effet, entre 2010 à 2014, 26 ponceaux, 3100 mètres linéaires de canaux et le bétonnage de plusieurs rues ont été réalisés au centre-ville des Gonaïves. « Ces travaux d’infrastructures témoignent de la volonté des autorités à sauver des vies et, du coup, faciliter le travail des brigadiers de la Protection civile, s’est félicité, Jean Victor, responsable logistique au bureau de la Protection civile de l’Artibonite. Ces ouvrages à haute intensité de main-d’œuvre ont garanti un emploi temporaire à environ 5201 personnes de différents quartiers issus des zones défavorisées de la ville », a pour sa part fait savoir Jocelyn Lorissaint, officier à la section de la Réduction de la violence communautaire (RVC) de la MINUSTAH.

Et, en cas de catastrophes, plus d’une vingtaine d’abris provisoires ayant une grande capacité d’accueil sont disponibles dans des zones à faible risque d’inondation, selon M. Victor. Il a aussi mis l’accent sur l’appui logistique et technique des partenaires humanitaires notamment les agences des Nations Unies et la MINUSTAH dont bénéficie le gouvernement haïtien.

 

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

Gonaïves se souvient de 2008

Située à quelques 152 km au nord Port-au-Prince, la ville côtière des Gonaïves se trouverait continuellement exposée aux catastrophes naturelles. Placée en dessous du niveau de la mer, la métropole du Haut-Artibonite est bornée par des collines plutôt dénudées. Aux moindres pluies, la ville pouvait se transformer en marécage. Et Saint-Justin Pierrelus, ancien maire, se souvient du passage en 2008, de l’ouragan Hanna suivi d’Ike.

« Tout a commencé par de fines gouttes de pluie qui, au bout d’un moment, se sont transformées en des trombes d’eau qui dévalent les pentes pour aller rencontrer au centre-ville les eaux dévastatrices du flux de la mer ».

« L’eau, avec une violence surprenante, a tout emporté sur son passage », se souvient encore Louimane Manicia, qui habitait au quartier de Raboteau en 2008 et qui a perdu toute sa famille lors de cette catastrophe. « Dans ce déferlement », raconte-elle, « c’est toute la ville des Gonaïves qui a été décimée ». Et le bilan des pertes en vies humaines et des dégâts matériels a été très lourd pour le pays, soit 800 morts et des millions de dollars noyés dans les ravages occasionnés dans les infrastructures routières et agricoles.

 

Photo : Logan Abassi - UN/MINUSTAHPhoto : Logan Abassi - UN/MINUSTAH

 

- Jean Patrick Mackintosh - UN/MINUSTAH