Shamima Pervin : Une femme aux commandes de la force de police constituée du Bangladesh de la MINUSTAH

23 mar 2017

Shamima Pervin : Une femme aux commandes de la force de police constituée du Bangladesh de la MINUSTAH

Photo : Ange Sebutege - UN/MINUSTAH

La deuxième force de police constituée du Bangladesh, BanFPU-2 est à prédominance  féminine : 82 femmes et 53 hommes. Basée au nord du Camp Delta à Port-au-Prince, cette force de police est commandée par Shamima Pervin, la quarantaine passée.

Etre chef d’une FPU n’est pas une sinécure. Chaque jour, Shamima a pour préoccupation première l’exécution des tâches opérationnelles. La confiance n’exclut pas le contrôle ; elle supervise elle-même les éléments à leur poste, y compris ceux déployés hors du camp comme aux trois jours du carnaval. « En plus de cela, j’assure des fonctions administratives, logistiques et veille sur bien-être des troupes ».

Le soir, la commandante et ses agents se détendent en menant divers jeux et pratiquant un sport, le badminton pour Shamima. La FPU se réunit ensuite pour le compte-rendu, une occasion de faire un retour sur les opérations de la journée. La commandante écoute ses collaborateurs exposer leurs expériences. En réponse, elle apporte solutions, conseils et encouragements.
« Il y a des défis que les femmes policières doivent relever : gérer les crises en cours, faire face à des agitateurs et instigateurs hommes », avoue-t-elle.

Plus délicate est la gestion d’une force dont, près de sept agents sur dix, sont des femmes venant de l’autre extrémité du monde. « C’est pour moi un défi de garantir la confiance et le courage à mes éléments. Au début de leur mission, les femmes ont du mal à s’adapter aux conditions ambiantes », constate-t-elle. Un défi qu’elle relève par un partage d’expériences personnelles, étant elle aussi mère et épouse comme nombre d’entre elles.

Le jeu en vaut la chandelle, dirait-elle. « Une journée dans la mission est assez difficile pour une femme. Néanmoins, elle offre une grande opportunité d'évoluer de jour en jour en tant qu'agent de police », conclut la chef de l’unique FPU féminine de la MINUSTAH.

La BanFPU-2 du Bangladesh recevra la médaille des Nations Unies en mai prochain. Alors, la 7e rotation regagnera le pays du Bengale avec fierté. « J'ai rejoint la police des Nations Unies pour utiliser ma passion et mes compétences pour sauver les femmes et les enfants qui souffrent dans le monde. Je voudrais leur offrir le salut à travers mes efforts afin de réduire leurs souffrances dans le respect des valeurs et idéaux des Nations Unies.

Forte d’un Master en statistiques, en criminologie et justice pénale, d’une maîtrise et d’un diplôme de troisième cycle en études japonaises, Shamima a intégré la police de son pays en 2006.Dans son pays, elle a été, entre autres, responsable de l’unité des forces policières féminines et du centre de soutien aux victimes de la police, instructrice à l’Académie de police et au centre de formation de la police.

La chef des BANFPU-2 a surtout eu, au Népal et en Jordanie, une expérience en matière de lutte contre la violence basée sur le genre, la violence à l’égard des femmes et une expérience en matière de soutien et aide aux enfants.

« Les femmes ne devraient jamais se sentir inférieures mais responsables de leur propre destin à travers des actions créatives et innovantes. Par-dessus tout, les femmes partout dans le monde doivent se rappeler que chaque jour est la journée des femmes », conseille-t-elle à l’occasion de la journée Internationale de la femme célébrée ce 8 mars dans le monde.

 

Antoine Adoum Goulgué.