Sophia ZAMOR – Life lived between family and business Sophia ZAMOR : entre la famille et l’entreprise

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16 mar 2014

Sophia ZAMOR – Life lived between family and business Sophia ZAMOR : entre la famille et l’entreprise

Sophia Zamor Santha runs, since 2011, a family company called Sotresa producing mineral water and fruit juices. After 15 years of international work experience - including ten years spent in an American multinational - this 36-year-old mother has returned home to Haiti and is contributing to the reconstruction of her beloved country.

Photo: A. Adoum GOULGUE-UN/MINUSTAH Photo: A. Adoum GOULGUE-UN/MINUSTAH

The eldest of a family that included two boys, Sophia spent her childhood in a "close-knit " family where "everyone had the same importance for the parents" in the education of their offspring, the young woman says.

Her's was a family where she never felt 'less' because of her sex, and a family that stimulated and structured the children's physical, mental and emotional development, - thus paving the way for success. "When I had bad grades in school, it not just mom and dad who intervened," she recalls.

"My grandmother, aunt, uncle – all told me: Sophia you can do better, you're smarter than that!" she laughs.
After primary and secondary studies in a congregational school, she wanted to continue studying industrial engineering in the United States. But her math teacher explained that a girl can not study at an American university. Mystified, Sophia rebelled against this view that makes science subjects the preserve of men, considered more intelligent than their female counterparts.

The future engineer persisted and was successful at passing the university entrance exam and graduated as an industrial engineer at the age of 23. "I'm a very competitive person because I was raised in a family that convinced me that I could succeed in anything," she states.

Sophia's choice

The owner of Sotresa has made her case an example of gender equality both at home and in business. However, she finds that discrimination against women persists in the more populous areas of Haiti, as in other developing countries.

"I want my two boys to understand that I am a mother who takes care of them as well as a professional woman. In this I am in no way inferior to a man" says Sophi - now pregnant with a second boy. She addresses women when saying: "If our sons do not believe in equality, society can not evolve and it behooves us to teach them," she adds excitedly.

She finds no excuses for men not sharing domestic responsibility. They must, she believes, become more involved in household chores to give women the time to do other things. "My husband loves to cook and I do not know a single task that he dodges," she laughs. “We must all be able to play the same roles."

As for working women, she herself has increased the number of women working in administrative positions at Sotresa even if the company continues to employ mostly men, mostly manual workers.

"A country can not reach its potential if 50% of the population does not have access to equal opportunities," she states.

Female leadership

"Overall, whether men or women, the management of a company must be united at the steering level, and at the supervisory and employee level too." She believes that woman at the top of the company have something quantifiably more to offer.

To this effect, she likes to quote a Swiss study that says "a company that has at least one woman on its management board turned 25% more profit than one with only men." The female leader would be more sensitive to the social factors of life, and therefore good at personnel management, she believes.

Assisted by two men – also engineers – at company management level, Sophia summarizes a winning equation: "There are aspects [of management] that my management partners perceive better than me. But there are others aspects of the business that they do not even see... "

Antoine Adoum GOULGUE

Sophia Zamor Santha dirige depuis 2011 Sotresa, une société familiale de production d’eau minérale et de jus. Après 15 ans d’expérience professionnelle internationale dont dix dans une multinationale américaine, cette mère de 36 ans rentre au bercail et contribue depuis cette date à la reconstruction d’Haïti.

Photo: A. Adoum GOULGUE-UN/MINUSTAH Photo: A. Adoum GOULGUE-UN/MINUSTAH

L’aînée de deux garçons, Sophia a passé son enfance dans une famille « très unie » où « tout le monde avait le même rôle que les parents biologiques » dans l’éducation des petits, dit la jeune femme.

Une famille où elle ne s’est jamais sentie inférieure à cause de son sexe et qui va stimuler et structurer son développement physique, mental et émotionnel en ouvrant la voie à la réussite.

« Quand j’avais de mauvaises notes à l’école, ce n’est pas seulement papa et maman qui intervenaient », se souvient-elle. « Mais c’était la grand-mère, la tante, l’oncle qui me disaient : Sophia tu peux faire mieux, tu es plus intelligente que ça! », rit la chef d’entreprise.

Après des études primaires et secondaires dans une école congréganiste, elle veut poursuivre des études d’ingénierie industrielle aux Etats-Unis. Mais son professeur de maths lui explique qu’une fille ne peut étudier dans une université américaine. Mystifiée, elle se rebelle contre un certain regard qui fait des matières scientifiques la chasse gardée des hommes, jugés plus intelligents que leurs consœurs.

La future ingénieur persiste et réussit haut la main le concours d’entrée, puis obtient son diplôme d’ingénieur industriel à l’âge de 23 ans. « Je suis une personne très compétitive parce que j’ai été élevée dans une famille où l’on m’a convaincue que je pouvais réussir à toute chose », justifie-t-elle.

Les choix de Sophia

La patronne de Sotresa fait de son cas un exemple d’égalité des sexes tant au foyer qu’à l’entreprise. Elle constate néanmoins que la discrimination à l’égard des femmes persiste dans les milieux plus populaires en Haïti comme dans d’autres pays en développement.

« Je veux que mes deux garçons comprennent que je suis une mère qui prend soin d’eux et une travailleuse. En cela je ne suis en rien inferieure à un homme », insiste Sophia, enceinte d’un second garçon. Elle s’adresse aux femmes à qui elle dit : « Si nos fils ne croient pas en l’égalité, la société ne peut pas évoluer et il nous appartient de le leur inculquer », dit-elle émue.

Elle ne trouve pas pour autant d’excuses aux hommes qui ont leur part de responsabilités. Ils doivent s’impliquer davantage dans les tâches domestiques pour accorder à la femme le temps de faire d’autres choses. « Mon mari adore faire la cuisine et je ne connais pas une seule tâche qu’il rechignât à faire », plaisante-t-elle. « Nous jouons tous le même rôle ».

Etant pour le travail des femmes, elle a augmenté le nombre de femmes aux postes administratifs de la Sotresa même si l’entreprise continue d’employer en majorité des hommes, la plupart des ouvriers.
« Un pays ne peut pas atteindre son potentiel si 50% de sa population n’a pas accès aux mêmes opportunités que les autres », déclare-t-elle.

Un leadership au féminin

« De façon générale, qu’on soit homme ou femme, la direction d’une entreprise doit être unie au niveau du comité de direction, des superviseurs et des employés ». Elle pense que la femme au sommet de l’entreprise a quelque chose de plus à apporter.

Elle aime citer à cet effet une étude suisse selon laquelle « une entreprise qui fait siéger au moins une femme à son comité directeur fait 25% de bénéfices plus que celle qui ne compte que des hommes ». La femme leader serait plus sensible aux facteurs sociaux de la vie et donc à la bonne gestion du personnel.

Assistée de deux hommes – eux aussi ingénieurs - au sein du comité de direction de l’entreprise, Sophia résume une équation gagnante: « il y a des aspects [de la gestion] que les deux perçoivent mieux que moi. Mais il y en a aussi d’autres qu’ils ne perçoivent pas…»

Antoine Adoum GOULGUE