Une « Journée Portes Ouvertes » pour fermer les barrières à l’émancipation de la femme haïtienne.

9 mar 2017

Une « Journée Portes Ouvertes » pour fermer les barrières à l’émancipation de la femme haïtienne.

Photo : Fabienne Viltus - UN/MINUSTAH

La Mission des Nations Unis pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a organisé ce dimanche 05 et lundi 06 Mars 2017 une journée portes ouvertes dont le thème  était centré sur ‘’la participation politique des femmes haïtiennes aux processus et instances de décisions’’. Ces assises visaient à prendre en compte les préoccupations et les priorités des femmes ayant rapport à la résolution 1325 (2000) « Femme, Paix et Sécurité » du Conseil de sécurité des Nations-Unis.  Cette activité était organisée dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la femme, ce 8 mars, dont le thème international pour cette édition de 2017 est: « Les femmes dans un monde du travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2030.

Plusieurs dizaines de femmes politiques et leader d’organisations féminines des 10 départements du pays ont pris part à cette journée portes ouvertes. Elles ont dégagé de profondes réflexions et d’importantes discussions sur la problématique de genre en Haïti. Après les travaux en ateliers ce lundi 6 mars, elles ont pour la plupart relevé entre autres progrès relatif aux femmes dirigeantes de partis politiques à l’heure actuelle. Ce qui n’était pas le cas dans les années antérieures. Mais loin de tout cela, le plus grand défi reste et demeure les barrières économiques et les stéréotypes qui empêchent aux femmes en milieu rural comme celles dans les villes d’émerger dans les sphères de décisions.

D’un autre côté,  le quota de 30% de femme n’a pas manqué à l’animation des débats. Un acquis légal de la constitution amendé qui exige une représentativité féminine d’au moins 30% dans les institutions publiques et privées. Malheureusement cette loi peine encore à être appliquée à tous les niveaux de l’état. Motivées et remplies d’engouements pour prendre part à cette journée porte ouverte pour laquelle elles ont exprimé leur satisfaction, ces leaders d’organisations féminines ont  toutefois exigé que leur situation soit prise en compte par les autorités étatiques en vue d’atteindre un niveau économique et financière équitable et équilibrée dans la société. S’exprimant sur le quota de 30%, elles ont fait le plaidoyer auprès des femmes parlementaires présentes, en leur demandant de se pencher sur une loi d’application pour ce texte. Cette dernière rendra plus effective cette provision de la constitution amendée, qui en retour permettra de marquer un pas vers l’égalité homme/femme, comme stipule le cinquième point des Objectifs de Développement Durable (ODD).

 

Pour sa part, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, Mme Sandra Honoré, a assuré les participantes de la bonne disposition et du support des Nations-Unis, de travailler sans relâche pour une mise en application effective de la résolution 1325. La cheffe de la MINUSTAH a conseillé aux femmes présentes de former un groupe de travail qui, en collaboration avec le Ministère à la Condition Féminine et au Droit de la Femme (MCFDF) va travailler avec le système des Nations Unis sur les recommandations faites au cours de cette journée afin qu’elles soient prises en compte dans les décisions des Nations Unies.

La journée portes ouvertes 2017 est la cinquième activité de ce genre organisé en Haïti. Institué en 2010, ces activités font partie des efforts entrepris par le système des Nations-Unies pour accélérer l’atteinte des objectifs des résolutions relatives à la thématique « Femme, Paix et Sécurité ».

Elle a compté la présence de plusieurs personnalités féminines dont, certaines diplomates en poste en Haïti, les 4 élues parlementaires de la 50e législature ainsi que la directrice générale du Ministère à la Condition Féminine et au Droit de la Femme.   

 

 

Fabienne Viltus