Une journée avec un Casque bleu : les travaux d’Erico Medina

3 juin 2013

Une journée avec un Casque bleu : les travaux d’Erico Medina

Le Capitaine Erico Medina est ingénieur militaire au sein du contingent Paraguayen de la MINUSTAH, appelé ‘PARENGCOY’. C’est sa première mission en Haïti, qu’il a rejoint en décembre dernier. Erico travaille actuellement sur le chantier des bureaux temporaires destinés au Ministère de la Santé Publique et de la Population, à Port-au-Prince. Nous l’avons rencontré en plein travaux.

Une journée avec un Casque bleu : les travaux d’Erico Medina

Photo :Marie-Laetitia Ceccaldi – UN/MINUSTAH

Qu’est-ce qui vous a donné envie de venir travailler pour la Mission de la Paix en Haïti?

En tant que militaires, nous avons la possibilité de postuler pour participer à des missions à l’étranger, en particulier pour le maintien de la paix. J'avais envie de m'engager dans une mission comme celle-là. J'ai passé et réussi les tests de sélection, puis suivi une formation spécialisée dans le domaine de ‘l’assistance à la population’ pendant un an. Et, finalement, je suis arrivé en Haïti le 23 décembre 2012 pour une mission d’un an au sein de la MINUSTAH.

Comment se déroule votre journée de travail?

Mon travail consiste à coordonner les travaux dans le cadre des projets que notre contingent réalise. En ce moment, nous construisons les bureaux temporaires du Ministère de la Santé, dans le quartier de Maïs Gâté. Nous avons commencé au mois d’avril. Une vingtaine de militaires du contingent Parengcoy sont impliqués dans ce chantier. Je coordonne la réalisation des travaux et le travail de l’équipe. Mais j'exécute moi aussi le travail manuel, les tâches de maçonnerie, d'électricité etc. J’ai aussi pour mission de motiver l’équipe, de les soutenir dans leur travail. En faisant avec eux ces tâches manuelles,  je leur montre qu'un ‘chef’ peut aussi faire ces travaux manuels.

Ma journée commence à 5 heures du matin. Avant d’aller sur le site, je m’assure que la logistique est en place : la disponibilité et le transport du matériel nécessaire, l’approvisionnement des repas et boissons pour l’équipe. Une fois sur le site, un peu avant 6 heures, j’organise la journée de travail de l’équipe et la répartition des tâches de chacun. Ensuite, je réalise avec eux les travaux de construction. Au cours de la journée, j’examine aussi la progression des travaux, je fais des changements au sein de l’équipe selon les besoins et les objectifs du jour.

Comment vivez-vous cette expérience, que vous apporte-t-elle ?

Au niveau du travail, c’est très intéressant, je vois les choses que l’on a accomplies, les difficultés et problèmes lors de la réalisation des travaux, avec le défi de trouver des solutions. Au niveau personnel, c’est aussi très enrichissant. J’aime beaucoup cet échange culturel, avec les collègues, les autres contingents et personnels de la Mission. J’aime apprendre de la culture des autres, échanger et partager.

Avez-vous l’occasion d’être au contact de la population haïtienne ?

Nous rencontrons surtout nos frères haïtiens quand nous menons des actions à caractère humanitaire grâce au programme civilo-militaire, ou CIMIC. Nous nous rendons dans des institutions, comme les écoles ou les centres d’accueil pour les enfants, afin de distribuer de l’eau et des médicaments. Nous faisons aussi des opérations de sensibilisation sur l’hygiène, l’importance de bien se laver les mains etc. Et puis, nous réalisons aussi des spectacles pour les enfants, et je me transforme en clown le temps d’un après-midi !  Ce sont des moments forts, où l’on échange et partage avec la population locale.

Pour vous, s’il y en a, quelles sont les difficultés de cette mission ?

Le plus difficile c’est d’être loin de la famille. Nous sommes préparés à cette situation, mais au quotidien ce n’est pas toujours facile, surtout pour les enfants. Je suis père et c’est vrai !

Apres cette expérience en Haïti, pensez-vous que vous aurez envie de partir à nouveau pour une mission de ce type ?

Oui, si j’ai la possibilité, je repartirais en mission à l’étranger, et pourquoi pas revenir en Haïti. J’ai le sentiment que la MINUSTAH aide ce pays, que ce que l’on fait contribue à la reconstruction du pays. C’est une belle expérience, et je suis fier et heureux de participer à cette mission.

Propos recueillis par Marie-Laeticia Ceccaldi