Anse-à-Pitres : une commune mobilisée pour améliorer son image

26 juin 2012

Anse-à-Pitres : une commune mobilisée pour améliorer son image

Commune frontalière aux défis multiples, située à l’extrême Sud-est d’Haïti à 200 kilomètres de Jacmel, Anse-à-Pitres se mobilise et compte sur l’appui de la MINUSTAH pour changer son image.

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A la demande des autorités de la commune d’Anse-à-Pitres, coiffée par le maire Permission Benjamin, des ingénieurs et techniciens de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) s’activent à réhabiliter de manière consécutive le Commissariat de Police et bétonner 100 mètres de la rue principale donnant accès à la frontière haïtien-dominicaine. La Section des Affaires Civiles de la MINUSTAH, interlocuteur des autorités de la commune, a aussi procuré à l’Ecole Nationale d’Anse-à-Pitres du mobilier et des fournitures de bureaux, ainsi que des équipements au centre de santé de la zone.

Tout en se félicitant du soutien de la Mission à cette commune frontalière, l’édile d’Anse-à-Pitres souhaite par ailleurs augmenter l’effectif des policiers dans le commissariat – actuellement au nombre de 7 - pour pouvoir réduire la quantité d’armes illégales en circulation, mieux protéger et surveiller la partie de la frontière donnant accès à sa commune, permettre aux garde-côtes de contrôler les 17 km de côtes adjacentes et aussi construire un marché public qui permettrait aux habitants d’écouler sans contrainte leurs produits.

Des projets, souligne-t-il, conformes aux recommandations des différentes associations locales et de la société civile exprimées lors d’une rencontre tenue en avril dernier entre les responsables de la MINUSTAH et les autorités du département d’Anse-à-Pitres sur le thème de l’Etat de droit.

Localité riche et peu exploitée

Presque entièrement détruite par l’ouragan Katie, en octobre 1955, la commune côtière d’Anse-à-Pitres, manque de nombreuses infrastructures administratives, d’un port, d’écoles professionnelles, de centres de loisirs, et d’une banque commerciale. Malgré les installations électriques que l’on peut remarquer dans certains foyers, la compagnie nationale d’électricité, l’EDH n’est pas non plus présente sur cette commune de 25.000 habitants.

Le commerce est l'activité la plus importante dans cette commune, mais les échanges commerciaux se font surtout avec les communes haïtiennes limitrophes de Thiotte et Grand Gosier et la République dominicaine en passant par la commune de Pedernales. D'ailleurs, un marché frontalier y a été construit pour desservir les habitants des deux côtés de la frontière. Cependant, le mauvais état de la route et l’absence de trafic routier oblige les cultivateurs à parcourir 49 kilomètres à pieds pour se rendre au marché public de Thiotte, se désole Bertrand Jonel, un agriculteur sexagénaire.

Cependant, malgré l’intervention de l’Etat, de quelques institutions privées et de la MINUSTAH, dont les Casques bleus patrouillent régulièrement les frontières, la commune d’Anse-à-Pitres est encore loin de pouvoir répondre à l’ensemble des besoins de la population. Une situation qui pousse de nombreux habitants à s’orienter vers la République dominicaine, Port-au-Prince ou Jacmel en quête d’opportunités de vie.

 

Rédaction : Jean Patrick Mackintosch

Edition : Pierre Jérôme Richard