Petit-Goâve : La MINUSTAH soutient la modernisation de la pêche à l’Acul

27 juin 2012

Petit-Goâve : La MINUSTAH soutient la modernisation de la pêche à l’Acul

La MINUSTAH a procédé ce mardi 26 juin à l’inauguration d’un projet d’aide à 600 pêcheurs et vendeurs de l’Association des Pêcheurs de l’Acul (APLA), dans la commune de Petit-Goâve (Ouest). Lors d’une cérémonie officielle organisée dans le petit port, la représentante de la MINUSTAH à Léogâne, Martha Lya Cordoba à remis les clés de 2 chaloupes à moteur aux responsables de l’APLA. Le projet comprend aussi la construction et donation de deux autres voiliers et accessoires de pêche, ainsi qu’un frigo pour le stockage du poisson, sans oublier la formation des pêcheurs et des vendeuses. Ce projet est financé à hauteur de 48.000 dollars américains dans le cadre des Projets à Impacts Rapides (QIPs) de la MINUSTAH.

 

Petit-Goâve : La MINUSTAH soutient la modernisation de la pêche à l’Acul

 

 

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Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

Dans cette localité située à la Première Plaine, une section communale de Petit-Goâve, la pêche demeure l’activité principale de la population. L’Acul est considéré comme l’un des plus anciens ports de pêche d’Haïti puisqu’il existait déjà au temps des flibustiers et des boucaniers. Pourtant, ramener du poisson demeure un défi quotidien pour les pêcheurs de l’Acul qui disent risquer leur vie en haute mer pour pêcher « toutes sortes de petits poissons » qui leur rapportent peu. « Traditionnellement, on pêchait sur des petites pirogues communément appelée ‘bwa fouye’ (bois fouillé) ou ‘boumba’, et le poisson rapporté était rapidement vendu à bas prix avant qu’il ne se gâte », explique le fondateur et coordonnateur de l’APLA, Wilfrid Joseph.

Grâce à ce projet, l’APLA dispose désormais de 2 chaloupes à moteur et de 2 voiliers, de 14 gilets de sauvetage pour la pêche en haute mer, d’un petit hangar avec un frigo pour la conservation des poissons, alimenté par 12 batteries neuves et un panneau solaire, d’une balance pour peser le poisson ainsi que d’autres matériels destinés à la pêche. « Avec ces matériels, nous pourront pêcher en haute mer et rapporter des poissons de qualité, des gros poissons, et les garder au frais pour la vente », souligne pour sa part le vice-coordonnateur de l’APLA, Jean Célion Dargout.
Les 72 membres de cette association de pêcheurs créée en 2007 pourront ainsi gagner en sécurité et en rendement grâce aux larges chaloupes en fibre de verre. « Désormais, nous pouvons pêcher par équipe en se relayant deux fois par jour, et ainsi ramener un plus grand nombre de poissons », se réjouit Wilfrid Joseph, qui dit-il, sillonnait jusqu’à présent la côte sur une embarcation de fortune depuis Gonaïves (Artibonite) jusqu’à Baie-de-Heine (Nord-ouest).

Les marchandes, de leur côté, s’estiment ravies du projet. « On risque notre vie sur la route pour aller jusqu’à Miragoâne acheter le poisson quand les pêcheurs de l’Acul ne sont pas encore rentrés », explique Marie-Carmelle Jean-Louis. « Maintenant, je vais acheter mon poisson sur place et faire plus de bénéfices sur mes ventes », se réjouit cette marchande de l’Acul. En effet, la section d’ingénierie de la MINUSTAH, a construit sur le port un petit hangar doté d’un frigo où peut être stocké le poisson, tandis que les Casques bleus uruguayens et coréens ont formé les pêcheurs à la conduite des chaloupes ainsi qu’à l’entretien et la réparation des moteurs.
Rédaction: Jonas Laurince
Edition: Sophie Boudre