Artibonite : combattre l’insécurité à Saint-Michel de l’Attalaye

30 avr 2013

Artibonite : combattre l’insécurité à Saint-Michel de l’Attalaye

L’insécurité à Saint-Michel de l’Attalaye, une commune du département de l’Artibonite, était au cœur d’un forum municipal organisé le 24 avril dernier. Une centaine de membres de la société civile et des autorités locales y ont débattu sur les « enjeux de développement et la position géographique de la commune », avec le soutien de la MINUSTAH.

Artibonite : combattre l’insécurité à Saint-Michel de l’Attalaye

 

Photo : Taïna Noster - UN/MINUSTAH

Les actes de banditisme sont courants à Saint-Michel de l’Attalaye. Une situation qui, selon des participants, ne date pas d’hier. Sur les 100 personnes présentes à ce forum, une dizaine reconnait avoir été victime de l’insécurité. « Le pire, c’est qu’on croise les bandits tous les jours », souligne un ancien responsable communal qui dit avoir été sauvagement battu en Août 2011.

La mairesse de Saint-Michel de l’Attalaye, Michelle Lisette Casimir, reconnait l’impact de l’insécurité sur le développement de la commune. «En lieu et place de cette réunion sur la sécurité, on devrait travailler sur le plan communal qui est un outil de changement», souligne-t-elle.

Pour sa part, l’intervenante principale, Me Youdeline Chérizard Joseph parle de « la constance avec laquelle la commune figure toujours en première ligne à chaque assise criminelle sise aux Gonaïves ». « Est-ce une perception ou Saint-Michel est-elle effectivement le bastion des bandits ? », s’interroge la juriste.

Des 15 communes de l’Artibonite, Saint-Michel est située à un carrefour entre les départements du Nord, de l’Artibonite et du Centre. « Notre configuration géographique nous rend vulnérable », déplore un coordonnateur de l’Assemblée des Sections Communales (CASEC), Chéry Denis. Selon lui, « des bandits en cavale viennent régulièrement se cacher dans la région. Ils maintiennent la peur au sein de la population », dénonce-t-il. De plus, la commune ne dispose actuellement que de trois policiers pour une population estimée à plus de 136 000 habitants.

En guise de piste de solution, Maitre Joseph préconise la solidarité entre les communautés et la poursuite du plaidoyer pour l’augmentation des policiers. Elle exhorte également les éventuels candidats à refuser les services des bandits durant la période électorale.

De leur côté, des soldats et des policiers de la MINUSTAH, en appui à la Police Nationale d’Haïti (PNH), y amplifient les patrouilles à raison de quatre par semaine.

Taïna Noster