Aux Gonaïves, la section RVC forme des jeunes pour les éloigner de la violence

28 mai 2012

Aux Gonaïves, la section RVC forme des jeunes pour les éloigner de la violence

Le vendredi 25 mai 2012, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Mariano Fernández Amunátegui, a procédé à la remise de diplômes à 120 jeunes formés en mécanique auto, électricité bâtiment, maçonnerie, plomberie sanitaire, art ménager, ébénisterie, une formation financée par la section Réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH à hauteur d’environ 200.000 dollars américains.


Aux Gonaïves, la section RVC forme des jeunes pour les éloigner de la violence


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Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

« Bien qu’ils représentent presque la moitié de la population, bon nombre de jeunes n’ont pas accès à la formation professionnelle pour des raisons économiques », a souligné le chef de la MINUSTAH dans son mot de circonstance. Livrés à eux-mêmes, ils sont donc vulnérables à l’alcool, la drogue, la prostitution et représentent probablement la tranche la plus encline à la violence au sein de la société.

La présente formation, initiée à l’intention des jeunes résidents de quartiers vulnérables et des personnes relocalisées après le séisme du 12 janvier, a pour vocation d’offrir aux bénéficiaires la possibilité d’apprendre un métier qu’ils feront valoir sur le marché du travail et ainsi participer à la vie active de leur communauté.

Les 120 jeunes dont 33 jeunes femmes, issus des quartiers chauds des Gonaïves et ses environs, tels Raboteau, Décahos/Trou Sable, Praville et K-Soleil, ont en effet suivi, 24 semaines durant, des cours théoriques et pratiques en six disciplines : mécanique auto, électricité bâtiment, maçonnerie, plomberie sanitaire, art ménager et ébénisterie, lesquelles leur ont été dispensées au Complexe de Formation Professionnelle de Poteau (COFOPROP), partenaire exécutant du projet. En complément de ces disciplines techniques, les jeunes ont acquis des notions sur le développement et la perception de soi, l’éducation civique, l’entreprenariat et le management, le leadership et la résolution des conflits.

C’est pourquoi, en félicitant les nouveaux diplômés, le Représentant spécial leur a adressé un message d’encouragement en ces termes : «Vous êtes le symbole de l’espoir, le futur d’Haïti. D’ailleurs sans vous, il n’y a pas de futur. Soyez rassurés, la MINUSTAH continuera de vous accompagner ».

Les propos du parrain de la promotion, Nahomme Dorvil, par ailleurs président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Artibonite, vont dans le même sens, à l’ endroit de ces « rescapés d’un pays en proie à la violence sous diverses formes, particulièrement économique ». En effet, se réjouit-il, « en choisissant la formation professionnelle, vous avez dit non à la violence ».

A présent, munis de leurs diplômes et de kits de travail offerts par la section RVC, ces jeunes de la promotion « Espoir », se disent prêts à se lancer dans la recherche d’un emploi. Certains ont même déjà commencé à parfaire leurs connaissances, en se joignant à des aînés, à l’image de Phara Augustin, unique fille ayant choisi la filière mécanique. « Sur les 30 personnes en mécanique auto, j’étais l’unique fille. Actuellement, je suis en rhéto. Une fois que j’aurais bouclé le cycle secondaire, je me spécialiserai dans le domaine, car la mécanique auto a toujours été mon rêve. Le moteur est la partie qui me passionne le plus », témoigne-t-elle.

Et ni les railleries de certaines personnes externes au programme ni l’incompréhension de son père ne semblent entacher la détermination de Phara, qui a d’ailleurs commencé à pratiquer la mécanique auto aux côtés de ses pairs qui, eux, sont fiers d’elle, comme d’ailleurs des cinq autres filles ayant opté pour la plomberie domestique, dans le lot des 18 formés à cette discipline.