ECOSOC : « pas de relance économique sans Etat de droit »

24 mai 2012

ECOSOC : « pas de relance économique sans Etat de droit »

Arrivée en Haïti le 21 mai pour une visite de travail, la délégation du Groupe Consultatif Spécial sur Haïti du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) a clôturé, ce 24 mai, sa mission de 4 jours dans le pays. Une mission qui lui a permis de s’enquérir de la situation économique et sociale dans le cadre de ses échanges avec des personnalités haïtiennes de tous bords, des acteurs de la vie nationale, ainsi que des visites de terrain, en vue de constater les efforts accomplis sur la voie de la relance économique. Lors d’une conférence de presse tenue ce 24 mai 2012 à l’Académie de police, la délégation a fait le point sur sa mission en Haïti.


ECOSOC : « pas de relance économique sans Etat de droit »


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Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

 « La relance de l’économie doit aller de pair avec l’Etat de droit, qui implique l’appui à la gouvernance, au pouvoir judiciaire, à la police et au système carcéral » de manière à ce qu’un environnement favorable à l’investissement soit créé. C’est en substance le message « transmis au Président de la République et aux membres du gouvernement », a affirmé l’ambassadeur Gilles Rivard, Représentant permanent adjoint du Canada aux Nations Unies et chef de la délégation de l’ECOSOC.

M. Rivard, qui souligne avoir noté, sur place, la volonté des dirigeants de relancer économiquement le pays, estime que des « efforts » sont nécessaires  pour  « renforcer l’Etat de droit, ainsi que les infrastructures routières afin de faciliter l’agro-industrie, l’un des secteurs, outre le tourisme, susceptibles d’aider au développement d’Haïti ». Selon lui, en effet, « il y a un potentiel, et la volonté est là (…), mais le respect des engagements pris constitue le réel défi du gouvernement ».

C’est pourquoi, souligne le chef de la délégation de l’ECOSOC, au nombre des recommandations faites à l’Exécutif, il importe que le Président de la République et les membres du gouvernement rencontrent les dirigeants des pays amis et les responsables d’institutions internationales pour « vendre la stratégie  du gouvernement » et ainsi maintenir Haïti dans les « agendas » internationaux.

Le Groupe Consultatif Spécial sur Haïti du Conseil Economique et Social souhaite, par ailleurs, que des démarches soient entreprises pour éviter la fuite des cerveaux vers l’étranger et, si possible, encourager le retour au pays des cadres haïtiens.

De ses visites de terrain, la délégation dit  avoir noté de « grands changements », notamment la diminution du nombre des camps de déplacés et l’avancement du processus de déblayage et d’enlèvement des décombres à Port-au-Prince, tout en se félicitant d’ « avoir pu voyager par la route entre Cap-Haitien (Nord) et les communes de Ouanaminthe et Caracol  (Nord-est) », où les membres du Groupe Consultatif Spécial ont visité respectivement une zone franche qui emploie plusieurs milliers d’Haïtiens dans la sous-traitance, et un parc industriel en construction.

Le Groupe Consultatif Spécial de l’ECOSOC a également rencontré, lors de son séjour, le leadership de la MINUSTAH, notamment le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mariano Fernández Amunátegui, ainsi que les représentants résidents du système de l’ONU.

Le Groupe Consultatif Spécial sur Haïti a été créé en 1999 par l’ECOSOC. Il recommande, dans un cadre stratégique, la mise en œuvre d’une approche globale concernant un programme à long terme de l’aide à Haïti, notamment la promotion du relèvement et de la stabilité sociale et économique par le biais d’« un appui international cohérent et durable ». La présente mission est la sixième du genre, la troisième depuis le séisme. La dernière remonte au mois de juin 2011.

Rédaction : Pierre Jerome Richard

Édition : Uwolowulakana Ikavi