Cap-Haitien commémore le 171ème anniversaire du séisme du 7 mai 1842

8 mai 2013

Cap-Haitien commémore le 171ème anniversaire du séisme du 7 mai 1842

Marche à travers les rues de Cap-Haïtien, émission multiplex sur sept stations de radio, distribution de plus 700 gilets de sauvetage et de 25 canots aux habitants de Labadie, un site touristique dans la deuxième ville, et expositions photographiques ont marqué la commémoration du 171ème anniversaire du tremblement de terre du 7 mai 1842.

Cap-Haitien commémore le 171ème anniversaire du séisme du 7 mai 1842

Photo : Quetony St Vil - UN/MINUSTAH

Avant le 12 janvier 2010, le dernier grand séisme ayant frappé le pays remontait au XIXème siècle. C’était le 7 mai 1842, quand un tremblement de terre d’une magnitude de 8.1 sur l’échelle de Richter a frappé le Nord de l’Ile. La moitié des 10 000 habitants du Cap-Haïtien a été tuée, et 300 autres ont péri dans un tsunami qui a suivi la catastrophe, sur la côte Nord de l’Ile d’Hispaniola.

Selon les experts, la faille septentrionale, qui serait à l’origine de ce séisme, a lentement accumulé de l’énergie depuis 171 ans. Et son relâchement pourrait donner naissance à des séismes de magnitude supérieure à 7 sur l’échelle de Richter.

Le ministre de l’Intérieur et des collectivités territoriales, David Bazile, a encouragé la population, et surtout les jeunes, à rester vigilants. « Une catastrophe naturelle n’a ni jour ni heure, on doit être toujours prêt à chaque seconde », a-t-il dit lors de la commémoration. «Une catastrophe peut survenir lorsqu’on commence déjà à oublier la dernière ».

Cette marche, organisée avec des élèves des établissements scolaires de la ville, des membres de la Croix-Rouge haïtienne, des scouts d’Haïti et la Direction de protection civile, a toute son importance, selon le ministre Bazile. « C’est une marche à la mémoire des victimes du tremblement de terre de 1842 et pour dire oui à la vie », a-t-il fait remarquer.

Le délégué départemental du Nord, Ardouin Zéphirin, a fait le point des activités et des travaux qui sont en cours dans ce département, pour mieux  prévenir les dégâts naturels. « Plus de 395 panneaux signalétiques sont déjà installés, un document sur le microzonnage est en élaboration, la connaissance des sapeurs-pompiers est renforcée », a-t-il expliqué. « Nous ne devrions pas ignorer les menaces d’un séisme à Cap-Haitien. Nous devons nous préparer davantage et construire autrement »,  a-t-il déclaré.

Après le séisme du 12 janvier 2010, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a lancé dans les quatre villes côtières du Nord (Cap-Haitien, Fort Liberté, Ouanaminthe et Port de Paix), un programme baptisé ‘Plan séisme du grand Nord de 2012-2015’. Ce programme vise l’étude du sol et sa cartographie, l’évaluation et le renforcement des bâtiments publics,  la formation des ingénieurs, des contremaitres et des maçons et la sensibilisation du public.

Le responsable de ce programme, Kamina Ntenda, explique  que « tous les aspects du projet sont en cours, mais l’accent a été mis sur la sensibilisation pour permettre à la population de s’informer des comportements à adopter en cas d’un séisme, suivi d’un tsunami ».

A la fin du projet, un document sera remis à l’Etat Haïtien pour lui permettre de « mieux organiser l’aménagement du territoire et de réduire les risques de vulnérabilité des citoyens », poursuit-il.

« La sensibilisation doit être faite à tous les niveaux pour limiter les dégâts », soutient Sony Ambroise, un citoyen de la ville. « Les bâtiments privés et publics doivent être renforcés », pense t-il encore.

Bon nombre de Capois cependant disent tout ignorer des évènements du 7 mai 1842. Les documents d’archives sont presque inexistants. Et pourtant, la seconde ville du pays est vulnérable. Elle est en effet traversée par la faille septentrionale.

Les activités de commémoration du séisme du 7 mai 1842 ont été mises en œuvre  par le ministère de l’Intérieur et des collectivités territoriales et ses partenaires dans le cadre du projet Plan séisme du grand Nord, avec le Service maritime et de navigation nationale d’Haïti (SEMANAH) et la Direction de la protection civile (DPC).