Carnaval des écoliers, une occasion d’apprendre à vivre ensemble

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3 mar 2014

Carnaval des écoliers, une occasion d’apprendre à vivre ensemble

Plus de 2 000 écoliers des établissements scolaires de Port-au-Prince ont pris part aux manifestations organisées deux jours avant le carnaval national du 2 mars par l’ONG brésilienne Vivario dans le cadre du rapprochement de police et la population. Ces festivités ont eu lieu grâce à un financement de la MINUSTAH à travers la Section Réduction de la violence communautaire (RVC).

A. Adoum GOULGUE-UN/MINUSTAH A. Adoum GOULGUE-UN/MINUSTAH

Dans la cour du centre Lekol Kalifikasyon profesyonel ayiti à Bel Air, des appareils de sonorisation déchirent l’air par des décibels rythmant la musique du carnaval.

Des écoliers et lycéens des deux sexes en uniforme dansent par petit groupes. Les habitants du quartier abandonnent leur maison pour se joindre à la fête sous le regard vigilent de Des agents de la PNH.

Apres avoir parcouru l’itinéraire du défilé organisé à travers les rues, les 700 élevés des quartiers de Beil Air et Fort National se sont retrouvés au centre pour danser, chanter et s’amuser à cette heure de la matinée ou d’ordinaire ils sont astreints aux activités scolaires.

« J’aime beaucoup le carnaval à cause de la bonne ambiance. C’est pour moi une occasion de rencontrer des jeunes d’autres établissements », souligne simeonson de la classe de troisième au lycée Alexandre Pétion.

« Je ne sais pas danser mais j’aime voir les autres le faire », ajoute Patricia Valencia, une fille du Lycée La Saline. Elle et ses camarades font une ronde en se tenant par la hanche et en dansant tout en veillant aux taquineries des garçons.

Dans une salle d’à-côté, des jeunes garçons se livrent à des jeux concours et d’exercices physiques.
L’atmosphère est plus carnavalesque à Cité Soleil où l’organisation Commission d’Intervention Sociales de Cite soleil (Cinsoc) a réuni 1 300 élèves venus de 20 établissements scolaires de la commune.

Le déguisement, pratique propre au carnaval est aussi plus perceptible. Chaque élevés porte un chapeau de raphia richement décoré. Les filles ont le visage peint de paillettes.
« Le carnaval fait partie du patrimoine culturel haïtien. Il est tout à fait normal que les jeunes apprennent à le vivre », indique Kazou Frankenson, responsable de Cinsoc et principal organisateur de ces festivités a cité soleil.

Remi Milor un enseignant d’une école primaire de la commune soleil ajoute que « le jeu et la jouissance sont des besoins fondamentaux de l’enfance » avant de conclure que le carnaval offre aux jeunes l’occasion de développer et canaliser leurs émotions ».

Malgré ces avantages, le carnaval constitue pour les jeunes de ces quartiers défavorisés un moment de vulnérabilité à la violence.
Violence occasionnée par les jeunes eux-mêmes comme le reconnait Simeonson : « J’ai plusieurs fois était témoin de bagarres entre jeunes durant le carnaval par ce que beaucoup aiment se battre ».

Mais la plus grande source d’insécurité pour les jeunes notamment les filles sont des adultes qui profitent de ces sorties pour commettre des actes de violence sexuelles.
La PNH est étroitement associée à l’organisation du carnaval des écoliers non seulement pour assurer la sécurité mais pour établir le contact avec les jeunes à travers des causeries sur des thèmes variés.

« Nous profitons du carnaval pour dialoguer avec la population en général et les jeunes en particulier. Nous leur prodiguons des conseils sur comment se protéger durant le carnaval, comment tirer profit de son éducation scolaire », explique Stéphanie, une policière déployée sur le site du carnaval à Bel Air.

La présence de la PNH à ces activités sociales s’inscrit dans le cadre du rapprochement entre la population et la police.
« La police communautaire multiplie le contact avec la population qui lui fait de plus en plus confiance » constate la policière fière de rendre le bon service à son pays.

Antoine Adoum GOULGUE