Carnival of flowers 2013: from bins to the floatsCarnaval des fleurs 2013 : des parures à base de déchets domestiques

25 juil 2013

Carnival of flowers 2013: from bins to the floatsCarnaval des fleurs 2013 : des parures à base de déchets domestiques

While most consumers just throw-out non-biodegradable items, a small group of Haitians retrieve and converts these into diverse objects of ornamentation. Objects that feature on the various floats of the Carnival of Flowers – taking place in Port-au-Prince between July 28th and 30th.

Pendant que beaucoup de consommateurs jettent à la volée des objets non biodégradables, des jeunes Haïtiens membres de l' association Bon Demen Haiti les transforment en divers objets de parure. Des objets qui fleuriront les stands du carnaval des fleurs de Port-au-Prince le 26 et 27 juillet prochain.

At Rue Rivière 1ère, in the Haitian capital, a market seller stands behind large pots offering passers-by something to eat. Beside her, a man sells canned and bottled drinks – and those in plastic sachets. As usual in Haitian streets these are sold and consumed on-site with the waste ending-up in the gutter.The Haitian association

On the other side of the same street, it's a whole different world: an environment with the most inspired advocates, the Bon Demen Haïti (‘Better tomorrow’) association which runs a workshop that turns household waste into objects of individual and collective use.

In a space of 300 m2, the twenty members of the association have engaged for several days in a race against the clock. The Ministry of Tourism has ordered 400 whistles, 200 hats and 36 dresses for the Carnival. These ornaments are made from recycled material found in the streets – material like plastic bottles cut into flowers and used to decorate the hats of Carnival participants.

"The Carnival of Flowers is in a few days’ time and we must deliver the order to the client on time," says Lily Pierre-Louis Lormeus, the head of the association (see video).

Making jewellery from trash! The initiative has a provocative edge. "The Haitians hardly want to beautify themselves by wearing jewellery made from waste," she quips. "But this is what we are trying to suggest!"

Waste collection is carried out throughout the city by an intermediary of four suppliers. It is then the turn of artists - association members - to divide into work groups and get to work.

Firstly, the waste material must be washed. "Since we do not know from where the bottles come, we wash them twice - with soapy water, and with fuel," says Guno Lormeus, husband of Lily and a member of the association himself.

Purified, the bottles can be transformed by artists without fear of contamination. In the modelling phase, an artist gives form to the matter. "To make a flower, I ask the young ones to cut the bottle in different parts that make-up a flower, that is to say, the sepal, petals and stigma," says Guno. This 'model' is then repeated.

The object is then 'assembled'. At this stage, several other materials are introduced to give the final shape. For a hat, says Guno, one must create a kind of cap or crown-shape to give the object form. To this cap or crown-shape are knotted bottle caps with string. The assembly ends with the attachment of 25 flowers arranged into the plastic material moulded to the previous step. Finally, the completed article is dyed several different colours. "The carnival hats are decorated with white, red and yellow 'hibiscus'," says Lily Pierre-Louis Lormeus.

For the leaders of the association, it is an honour to participate in the Carnival of Flowers by way of their products. Indeed, Lily hopes "to make famous our products and invite the public to use them so that our waste does not harm us but, instead, becomes useful."

The second objective of the association is to fight - through such activities - against idleness among young people. Those who've joined the association don't regret doing so. For example, Linchire

Jesus Serrano Redondo - UN/MINUSTAH Jesus Serrano Redondo - UN/MINUSTAH

Dieudonné, aged-19, now knows how to make her own hand bags. And this young woman will sit the BAC next year [the BAC is an academic qualifications at the end of secondary education]. The association made a useful contribution because it "values what society ignores" (see video).

In addition to the ornamentation for the Carnival of Flowers, Bon Demen Haïti manufactures bins for public and private use, water heaters, under plates or table mats, ashtrays, necklaces, sandals – each and every object made from garbage!

The association came into being nine years ago. With 60 members, Bon Demen Haiti is directed by a committee of eleven managers. Collectively, they aim to create a network of partners to change the face of Haiti.

Antoine Adoum Goulgue

A la Rue Rivière 1ère, dans un quartier populaire de la capitale haïtienne, une marchande debout derrière ses grandes casseroles propose aux passants de quoi manger avant le déjeuner. Près d’elle, un homme vend des boissons en cannette, en bouteille ou en sachet. Comme de coutume, on vend et consomme sur place et les déchets échouent sur le bas-côté de la rue, ou dans un caniveau.

The Haitian association Jesus Serrano Redondo - UN/MINUSTAH

De l’autre côté de la voie, c’est un tout autre monde. L’environnement y trouve ses défenseurs les plus inspirés, à l’image de l’association Bon Demen Haïti qui tient un atelier où elle transforme des déchets domestiques en objets d’usage individuel et collectif.  

Dans ce local de 300 m2, la vingtaine d’adhérents de l’association se livre depuis quelques jours à une course contre la montre effrénée. Le ministère du Tourisme a sollicité leur association pour la fabrication de 400 sifflets, 200 chapeaux et 36 robes pour le défilé du Carnaval.

Ces objets de parure ont la particularité d'etre composés de matière récupérée dans les rues comme des bouteilles en plastique découpées en fleur qui serviront à décorer les chapeaux des personnages du Carnaval. « Le carnaval des fleurs c’est dans quelque jours et nous devons livrer à temps la commande de nos clients », explique Lily Pierre-Louis Lormeus, la responsable de l’association (voir la vidéo).

Fabriquer des bijoux à partir des objets issus des ordures ! L’initiative a un côté provocateur. « Les Haïtiennes ne voudront pas se faire belles en portant des bijoux tirés des déchets », ironise-t-elle. « Mais c’est pourtant ce que nous nous efforçons de leur faire admettre ! »

Jesus Serrano Redondo - UN/MINUSTAH Jesus Serrano Redondo - UN/MINUSTAH

Le processus de production comprend cinq etapes, à commemcer par la collecte des déchets qui se fait à travers toute la ville par l’intermédiaire de quatre fournisseurs.  C’est ensuite au tour des artistes, membres de l’association répartis en ateliers, de se mettre au travail. « Puisque nous ne savons pas d’où nous viennent les bouteilles, il faut prendre des mesures. Nous les faisons laver deux fois à l’eau savonneuse et une fois au gaz », explique Guno Lormeus, l’époux de Lily, membre fondateur de l’association.

Debarassées de toute impureté, les bouteilles peuvent être sainement manipulées par les artistes. A la phase du modelage, Gumo Lormeus, l'artiste de l'association donne ensuite une forme à la matière. « Pour fabriquer la fleur, je demande aux jeunes que je forme de découper la bouteille en différentes pieces de sorte que le tout représente une fleur en ses différentes parties , c’est-à-dire le sépale, les pétales et le stigmate », poursuit Guno. Le modèle est ensuite reproduit.

A la phase de l'assemblage, plusieurs matériaux sont introduits pour donner la forme finale. Pour le chapeau, poursuit Guno, il faut confectionner une sorte de calotte qui donne une forme à l'objet à assemler. A la calotte, des bouchons de bouteilles sont noués à l’aide d’une ficelle. C'est à ces bouchons que seront attachées les 25 fleurs taillées dans la matière plastique à l’étape antérieure.

Enfin, l’article achevé est teint de plusieurs nuances de couleurs.  « Les chapeaux du carnaval sont ornés d’hibiscus blancs, rouges et jaunes », précise Lily Pierre-Louis Lormeus.

Pour les dirigeants de l’association, c’est un honneur de participer au carnaval des fleurs à travers leurs produits. Lily espère en effet faire connaitre ses produits à la population qu'elle invite à s'en servir pour que les déchets domestiques ne nuisent pas à son bien-être. Le second objectif de l’association c’est de combattre,  à travers ces activités, l'oisiveté vicieuse qui menace les jeunes. Ceux qui ont rejoint l’association ne le regrettent pas, comme Linchire Dieudonné, 19 ans, qui sait confectionner ses propres sacs. Pour cette jeune fille qui passera le bac l’an prochain, l’association fait œuvre utile car elle « valorise ce que la société néglige » (voir la vidéo).

A part les objets de parure destinés au carnaval des fleurs, Bon Demen Haïti fabrique aussi des poubelles a usage publics et privé, des chauffe-eau, des sous-plats, des fleurs, des cendriers, des colliers, des sandales tous tirés des ordures.

L’association a vu le jour il y a neuf ans. Avec ses 60 adherents, elle est dirigée par un comité de onze personnes. Elle a pour ambition de créer un réseau de partenaires pour faire changer le visage d’Haïti d'où le nom Bon Demen Haiti ce qui signifie en creole un avenir meilleur pour Haiti.

Antoine Adoum Goulgué