CEA : une première rencontre pour redéfinir l’aide au développement en Haïti
Sous le patronage du Ministère de la Planification et de la coopération externe (MPCE), le Comité d’efficacité de l’aide (CEA) a tenu sa première réunion dans la capitale haïtienne le vendredi 10 mai. Une occasion pour les autorités de définir les axes prioritaires du développement pour les trois prochaines années.
Photo : Jonas Laurince – UN/MINUSTAH |
« D’ici à 2015 Haïti aura cinq aéroports internationaux », fait savoir le Premier Ministre haïtien, Laurent Salvador Lamothe, lors de cette réunion du CEA.
En dressant un bilan positif des réalisations faites par son gouvernement, M. Lamothe souhaite que les 48% des fonds promis par les bailleurs après le séisme et qui n’ont pas encore été déboursés le soient à travers l’Etat haïtien. Les fonds déjà fournis, eux – soit 52% des fonds promis - ont été utilisés dans des projets d’urgence. « Le temps est à l’action », renchérit le Premier Ministre.
Le discours demeure le même chez l’Envoyée spéciale de l’UNESCO en Haïti, Michaëlle Jean, pour qui « ce n’est plus de l’aide, mais des investissements », qu’il faut à Haïti « pour sortir de l’assistanat, de la dépendance à l’aide humanitaire ».
« Vous disposez d’instruments clairs capables de faciliter cette coopération », ajoute le Président Michel Joseph Martelly, faisant mention du CEA. Celui-ci invite d’ailleurs les acteurs de la reconstruction à faire du Cadre « un rendez-vous annuel en vue de faire le point sur l’efficacité de l’aide en Haïti ».
Le Comité d’efficacité de l’aide (CEA) est un forum stratégique rassemblant le gouvernement haïtien et ses partenaires pour un développement économique et social d’Haïti conforme aux priorités du Gouvernementimpliqués dans le développement économique et social du pays. Avec les Tables sectorielles et thématiques, il est un outil essentiel du nouveau Cadre de coordination de l’aide externe au développement d’Haïti (CAED), qui a pris, de manière permanente, le relai de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH).
Des priorités partagées dans un document de 87 pages présenté au public lors de cette réunion. Fixées par le Gouvernement pour les trois prochaines années, soit de 2013 à 2016, celles-ci vont du développement touristique à la réforme de l’administration publique.
« Nous nous engageons à faire d’Haïti un Etat moderne », martèle le Chef du Gouvernement Laurent Lamothe qui « projette de faire d’Haïti un Etat émergent d’ici 2030 ».
Autour de la table, le représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, Heraldo Muñoz, s’est félicité que le gouvernement ait pris l’initiative d’organiser cette première réunion du Comité. « La réunion d'aujourd'hui est un moment crucial pour stimuler l'efficacité de l'aide en Haïti et améliorer la coordination des partenaires au développement à travers une initiative menée par le gouvernement », s'est réjoui le diplomate venu de New York pour l'occasion.
« Cela doit redonner au pays le leadership de la gestion de l’aide externe destinée au développement, renforcer l'administration publique et l'état de droit. Ce Comité permettra d'assurer une efficacité, une transparence et une durabilité de l'aide externe pour le développement ».
Jonas Laurince