Freiner les violences faites aux femmes en Haïti

13 fév 2012

Freiner les violences faites aux femmes en Haïti

En rendant opérationnel, ce lundi 13 février, le Centre d’Accueil des Victimes des Violences Basées sur le Genre (CAVVBG) au camp de déplacés de Carradeux, à Tabarre, au Nord-Est de Port-au-Prince, le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), la Police Nationale d’Haïti (PNH), la Police des Nations Unies (UNPol) et le Bureau des questions de Genre de la MINUSTAH entendent accroitre leurs actions visant à réduire la fréquence des violences dont sont victimes les femmes.

Violence faites aux femmes

Photo : UN/MINUSTAH

Le Centre d’Accueil des Victimes des Violences Basées sur le Genre est un espace aménagé permettant d’accueillir les femmes victimes de violences comme le viol, les attaques nocturnes et les violences conjugales. Sur place, une équipe composée d’agents de la PNH, des UNPol, des représentants du MCFDF et des représentants du camp de Carradeux assurent la « permanence » en vue d’« assister et orienter », les victimes, notamment vers des organismes de santé, comme l’indique Milhouse Massillon du Bureau des questions de Genre de la MINUSTAH.

Cette structure vient s’ajouter à deux précédentes installées dans les camps de Pétion-ville Club et Jean-Marie Vincent. Avec l’appui de la MINUSTAH, 7 espaces similaires seront bientôt aménagés dans des commissariats du département de l’Ouest.

Des actions qui sont conduites dans le cadre de la Résolution 1325, adoptée en 2000 et renforcée par les résolutions 1820 (2008) et 1960 (2010), du Conseil de Sécurité qui « demande à la MINUSTAH d’aider le Gouvernement haïtien à offrir une protection adéquate à la population, en prêtant tout particulièrement attention aux besoins des déplacés et des autres catégories vulnérables (…), en renforçant les mécanismes de lutte contre la violence sexuelle et sexiste ».

Depuis, nombre d’actions ont été menées, telles la création, le 25 janvier 2012, du Centre d’Appui pour les Femmes Victimes d’Abus Sexuels (CAFVAS), en partenariat avec la section Droits de l’Homme de la MINUSTAH/Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (SDH/HCDH), dans la cadre de la campagne « Dire non à toutes formes de violences au sein de notre environnement ».

Les efforts de lutte contre ce type de violence s’illustrent aussi par l’intensification d’actions sécuritaires. En appui à la PNH, l’UNPol a en effet conduit des patrouilles 24 h sur 24, 7 jours sur 7 dans 77 camps, couvrant une population de 580.000 déplacés. De juillet 2010 à juin 2011, elle a mené 3.240 patrouilles motorisées et 23.040 patrouilles pédestres, soit un total de 26.280 patrouilles. Des points focaux UNPol permanents sont aussi établis dans les 7 plus grands camps de la capitale identifiés comme à « haut risque » en matière de violences sexuelles. Ces points focaux assistent aussi la PNH dans la prise en charge des victimes et le suivi des enquêtes.

Autre entité de la MINUSTAH impliquée dans ce volet d’action, la Section des Droits de l’Homme qui recueille, dans les camps, les plaintes en matière de violences, les menaces d’expulsion et autres violations des droits de l’homme.

La lutte contre la violence faite aux femmes passe aussi par la réduction de leur la dépendance économique. Un volet d’action dans lequel intervient la Section Réduction de la Violence Communautaire (RVC) qui a déjà aidé les femmes issues des bidonvilles à créer 34 micro-entreprises, tandis que 53.000 jeunes (hommes et femmes) à risque ont été employés temporairement dans les projets de réhabilitation de 56 canaux de drainage à Port-au-Prince.