Visite de 72 heures du Conseil de Sécurité de l’ONU en Haïti

13 fév 2012

Visite de 72 heures du Conseil de Sécurité de l’ONU en Haïti

Une délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies, forte de 15 membres, entame, le 13 février, une visite de trois jours en Haïti, au cours de laquelle elle rencontrera les autorités haïtiennes, dont le Président de la République, Michel Joseph Martelly, le Premier ministre et les Présidents des deux Chambres du Parlement, ainsi que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSTAH, Mariano Fernàndez Amunàtegui et le leadership civil, policier et militaire de la mission. Entre autres objectifs : évaluer sur le terrain la mise en œuvre des différentes résolutions du Conseil de Sécurité, notamment la 2012, visant à relever les principaux défis post-séisme et examiner les progrès enregistrés par le gouvernement avec l’appui de la communauté internationale dans les efforts de reconstruction.

Visite de 72 heures du Conseil de Sécurité de l’ONU en Haïti

 

Photo : Logan Abassi – UN/MINUSTAH

C’est sous la conduite de l’Ambassadrice Susan Rice, Représentant Permanent des Etats-Unis auprès de l’ONU, qu’a lieu, du 13 au 16 février, la présente mission qui comprend également les Ambassadeurs Agshin Mehdiyev de l’Azerbaïdjan, Yang Tao de la Chine, Néstor Osorio de la Colombie, Gérard Araud de la France, Peter Wittig de l’Allemagne, Gert Rosenthal du Guatemala, Hardeep Singh Puri de l’Inde, Mohammed Loulichki du Maroc, Raza Bashir Tarar du Pakistan, José Filipe Moraes Cabral du Portugal, Nikita Y. Zhukov de la Russie, Baso Sangqu de l’Afrique du Sud, Kodjo Menan du Togo – et président actuel du Conseil de Sécurité, et Philip Parham du Royaume-Uni et de l’Irlande du Nord.

La présente visite intervient plus de deux ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2012 qui a occasionné des centaines de milliers de pertes en vies humaines et de sérieux dégâts matériels. Pour en juguler les effets, d’importants chantiers ont été mis en œuvre à travers le pays, par le gouvernement haïtien avec l’appui des partenaires internationaux. Aujourd’hui encore, bien des défis persistent.

C’est pourquoi, en Haïti, le Conseil de Sécurité entend réitérer son « soutien continu au gouvernement et au peuple haïtiens dans leurs efforts visant à reconstruire leur pays, à consolider la paix, la démocratie et la stabilité, à promouvoir le redressement et le développement durable », et d’« évaluer la mise en œuvre de ses résolutions pertinentes, en particulier, la Résolution 2012 (2011), et d’examiner les progrès enregistrés par le gouvernement haïtien, avec l'aide de la communauté internationale, principalement la MINUSTAH, dans les efforts déployés pour relever les défis interconnectés dans les domaines de la stabilité et de la sécurité, y compris le renforcement de l’Etat de droit et la protection des civils; le développement économique et social, la réforme institutionnelle et la gouvernance, la gestion des frontières et les droits de l'homme ».

Avec le gouvernement, le Conseil de Sécurité passera en revue les progrès enregistrés dans les efforts de relèvement post-séisme, y compris la situation humanitaire générale du pays, l'enlèvement des débris, la reconstruction des logements et des infrastructures prioritaires, et évaluera l'impact de ces efforts sur la sécurité, la stabilité et le développement. A l’agenda du Conseil figure aussi la sécurité des personnes déplacées et d'autres groupes vulnérables, de même que la violence sexuelle et sexiste, le trafic transfrontalier illicite de personnes, de drogues et d'armes, ainsi que d'autres activités criminelles.

Le Conseil compte en outre « demander instamment à tous les acteurs politiques en Haïti, en particulier les pouvoirs exécutif et législatif, de s'engager dans un dialogue efficace pour trouver un accord politique qui permettrait de mettre sur pieds un agenda concret pour le progrès dans des domaines clé, tels que la sécurité, le budget, le relèvement et les priorités de développement.

Autre domaine d’intérêt pour le Conseil, les efforts actuellement déployés par la MINUSTAH pour optimiser la coordination avec la Police Nationale d’Haïti (PNH) et renforcer ses capacités opérationnelles afin que celle-ci puisse, seule, répondre aux besoins sécuritaires d’Haïti.

Sur place, le Conseil de Sécurité visitera aussi différents projets de développement mis en œuvre à travers le pays, notamment le Village Modèle dont la construction est en cours dans la commune de Gressier (Ouest) avec l’appui de la Compagnie de Génie coréenne (ROKENGCOY) de la MINUSTAH, le siège provisoire du Parlement, qui a été mis à sa disposition par la MINUSTAH, ainsi que l'Académie de Police et des commissariats de police.

La délégation du Conseil de Sécurité se rendra aussi à Léogane (département de l’Ouest), épicentre du séisme, où ROKENGCOY effectue d’importants travaux de démolition des maisons endommagées, le ramassage des débris de bâtiments effondrés et la réparation de routes, ainsi que le curage de quatre rivières. Au Cap-Haitien, (département du Nord), où il se rendra également, la délégation visitera le centre carcéral et un tribunal de paix. Autre destination, le parc industriel de Caracol (au Nord-est), un projet qui bénéficie du soutien des Etats-Unis et de la Banque interaméricaine de Développement (BID) et dont le lancement officiel a eu lieu, le 28 novembre 2011, en présence de l’ancien président américain Bill Clinton.