Hinche célèbre son 506ème anniversaire autour d’une foire au maïs

21 déc 2012

Hinche célèbre son 506ème anniversaire autour d’une foire au maïs

Les autorités haïtiennes et la société civile ont célébré les 506 ans de la ville de Hinche autour d’une foire au maïs pour en promouvoir la culture et la consommation dans la région.

Hinche célèbre son 506ème anniversaire autour d’une foire au maïs

Photo : Louicius Micius Eugene - UN/MINUSTAH

Tôt dans la matinée du 7 décembre, des agronomes et des jeunes engagés dans l’organisation de la foire ont dressé des jardins de maïs sur la place Charlemagne Péralte. Plusieurs centaines de pieds d’épis de maïs prêts à consommer ont été sacrifiés à cet effet, et des milliers de graines ont servi à écrire « Hinche Chérie », « Vant nou se gad manje nou* », entre autres expressions.

Le buste de Charlemagne a, quant à lui, été l’objet d’une décoration toute particulière, la tête recouverte d’un chapeau de paille, le corps enveloppé d’épis de maïs, et la base couronnée de graines et de sacs de maïs. Les autorités traduisent ainsi l’idée que Charlemagne était un bon paysan, un patriote et un combattant pour la souveraineté alimentaire.

« En décorant Charlemagne ainsi, nous voulons demander à tous les Haïtiens de stopper l’hémorragie d’acculturation de leur ventre, c’est-à-dire d’opter pour la consommation des produits locaux », explique le premier agent exécutif de la mairie de Thomassique, Marino Etienne, également grand planteur de maïs et membre de la Chambre de commerce.
« C’est une occasion de montrer les différentes manières de consommer le maïs, d’inciter la population à consommer moins de riz et plus de maïs, et de créer plus de demande autour de ce produit », ajoute Desmarais Wilso, secrétaire général de la Chambre de commerce.

Aussi bien les initiateurs de la foire que les responsables agricoles ont encouragé l’Etat haïtien à développer la production industrielle du maïs dans le Plateau Central. « L’Etat doit bien comprendre que des 250.000 hectares destinés à la production du maïs en Haïti, 74.000 hectares appartiennent à ce département », souligne Enna De Renoncourt, agronome industrielle d’Agro-services.

Richesses sucrées et salées

Les nombreux visiteurs ont d’ailleurs fait honneur aux mets locaux. « Waw, c’est quoi ça chérie, c’est si bon! », s’écrie Wolf Ledain, après avoir goûté au gratin de maïs, alors que Guettie et Yvenouse sont venues expressément de Port-au-Prince pour venir savourer les doukounous, des galettes de maïs sucrées ou salées, le tchaka, du gâteau et du pain de maïs, ou du chanm-chanm, du maïs collé, bouilli ou au lait.

Intervenant sur une station locale, le Secrétaire d’Etat à la production végétale, Fresner Dorcin, a expliqué qu’ « en plus des tracteurs que l’Etat a déjà distribué, de nouveaux tracteurs sont attendus pour être distribués aux planteurs haïtiens ». « Haïti ne peut plus continuer à pratiquer l’agriculture de subsistance », a-t-il insisté.
Louicius Micius Eugène

*‘Notre ventre c’est notre garde-manger’ ou ‘mangeons local’